Titre: Jeu de dupes
Auteur: drakys (thewingsofdeath@yahoo.ca)
Fandom: dans une galaxie près de chez vous
Pairing: patenaude x brad
Rating: 16+
Disclaimer: claude legault & pierre-yves bernard
Notes: http://community.livejournal.com/12_fics/ - (pairing | romantic) set 1, theme 9 (mockery)
C'était de la pure méchanceté raffinée à l'état d'art.
Vous savez c'est quoi votre problème, Brad? C'est que personne vous a jamais aimé et personne vous aimera jamais!
Mais est-ce que c'était pour ça qu'il se contentait de peu? À cause d'une phrase ou deux, ou de toute une vie sous le joug de pseudo-normalité imposé par ses parents? Parce que son père avait été plus prompt à payer la Fédération Planétaire pour se débarrasser de lui après l'avoir forcé à être à son image, plutôt que de l'encourager à poursuivre ses rêves.
Est-ce qu'il se contentait de peu parce que c'était mieux que rien? Ou était-ce parce que de toute façon, il ne croyait pas pouvoir avoir quelque chose de mieux?
Son quotidien, c'était les commentaires et les moqueries, les punitions accumulées et les corvées injustifiées pour un mot de trop ou une respiration déplacée. Parfois, il avait l'impression qu'il écopait juste parce qu'il avait fait l'erreur d'être dans la même pièce que lui pendant trop longtemps. Son quotidien, c'était de voir son regard ennuyé, toutes les fois qu'il roulait des yeux dès qu'il ouvrait la bouche. C'était toute cette multitude de petits détails qui donnait à tout le monde l'impression qu'il le détestait.
Son quotidien, c'était d'essayer de se faire détester parce que c'était plus facile que de se faire aimer. Et pourtant…
Pourtant Charles était celui qui avait fait les premiers pas, juste pour bousculer son quotidien et en changer la routine. Ce n'avait pas été un baiser particulièrement romantique qu'ils avaient échangé, malgré les étoiles qui scintillaient à l'arrière-plan, derrière la baie vitrée de la salle de commandement.
Ça avait été une insulte.
"Vous embrassez mal", avait dit le capitaine avec un sérieux et un aplomb tout deux blessant.
Avant que ses lèvres s'écrasent à nouveau contre les siennes, que sa langue s'invite dans sa bouche et qu'il la laisse passer sans demander ni permis, ni visa. Et en parfait imbécile, il n'avait pas résister le moins du monde. Brad l'avait même agrippé par le collet, s'était moulé à lui.
Ils avaient soudainement ignoré les apparences, le fait qu'ils étaient supposés se détester.
Les bras de Charles l'avaient enlacé et il avait craqué pour un simple contact physique. C'était assez, c'était suffisant. C'était juste assez décent pour lui faire oublier tout le reste: et sa rancœur et ses regrets et tout ce qui clochait dans sa vie.
Il l'avait repoussé une seconde.
"Montrez-moi alors", avait-il murmuré, espérant qu'il n'y avait pas de vulnérabilité dans son regard.
Le capitaine avait eut l'air surpris.
Et il lui avait sourit: un vrai sourire, ni moqueur et sans ligne méchante. Un sourire qui n'était pas de ceux qu'il réservait à Valence. C'était un nouveau sourire, un sourire juste pour lui.
Et il l'avait embrassé encore, sans l'insulter.
Et ça n'avait pas été la dernière fois ou leur seul secret, même s'ils continuaient la même routine au quotidien. Le jour un jeu, la nuit un autre si Valence était en régénérescence.
Il ne pouvait pas s'attendre à plus.
Mais Brad se serait moqué de lui-même s'il avait été incapable de s'avouer que c'était ce qu'il voulait. Ou peut-être était-il plus juste de dire que ça ne lui dérangeait pas de se contenter de si peu. Parce que de toute façon, personne ne l'avait jamais aimé et personne ne l'aimerait jamais.
(26 mars 2006)
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