[FT] TI2 : Retour à la source (PG13)

Résumé : Suite de la fic Trio infernal alors qu'une nouvelle mission a lieu.

Notes : J'ai modifié le nom de famille de Hugo.




Nous sommes en 2064, soit 30 ans après le départ du Romano-Fafard de la Terre, soit 26 ans après l'arrivé des Terriens sur la planète Tous. Déjà, la planète se meurt... faut croire que ça ne changera jamais. En tout cas, la Fédération planète a de nouveaux projets spatials...




Prologue
11 décembre 2064...

Le président de la Fédération, division Néo-Canada, monsieur Paquet, vient d'arriver pour la conférence de presse.


M. Paquet : Mesdames et messieurs, merci d'être venus en grand nombre à cette conférence. Comme vous le savez tous, il y a environ trois ans et demi, notre pays a entamné son dernier projet : le projet "Retour à la source". Le but ? Retourner sur la planète Terre et découvrir son état, 26 ans après son abandon. Durant ces trois années et demi, le Néo-Canada a sélectionné avec soins ses candidats à cette mission et les a formés pour répondre aux situations les plus urgentes. Sans plus attendre, veuillez accueillir les membres d'équipage. Tout d'abord, notre scientifique, Élisha Spitfire.


Élisha arrive, vêtue aux couleurs de la mission : le vert et le noir. Elle a maintenant 25 ans et ses longs cheveux bruns ont maintenant une séparation sur le côté. Sa jupe courte attire bien les regards des journalistes de la gente masculine...


M. Paquet (reprochant, hors-micro) : Mademoiselle Spitfire...

Élisha : Ben quoi ? Je m'enfargeait dans ma jupe longue.

M. Paquet : Laissez-faire... (Continuant dans son micro) Pour continuer, voici notre opérateur-radar, Thomas Vallée.


Thomas, le chum rouquin de Flora, a maintenant 30 ans. Il n'a pas changé, même son bandeau, son objet fétiche, reste autour de la tête. Une fois arrivé près d'Élisha, cette dernière lui tappe dans la main.


Élisha : Eille, on es-tu chanceux ?

Thomas : Mets-en !

M. Paquet : Par la suite, je vous présente notre psychologue : Anthony Bédard.


Anthony, âgé de 27 ans, un petit blondinet (étant le plus petit de l'équipage, on croirait qu'il est plus jeune qu'on le croit), arrive en courant


Anthony (courant) : Salut la gang ! (S'enfarge dans le tapis menant aux tables de la conférence.)

Élisha : (Riant, crampée)

Anthony (arrivant aux tables) : Au moins, mon arrivée est remarquée...

M. Paquet : La prochaine est notre pilote : Zoé Pang.


Zoé, 23 ans, une jeune femme d'origine cambodgienne à la peau mat et aux cheveux noirs, arrive silencieusement à la table.


M. Paquet : Elle est silencieuse, mais ne vous fiez pas aux apparences : c'est la meilleure pilote du pays. Maintenant, notre mécanicienne : Charline Bouchard.


Charline, 25 ans elle aussi, est toujours restée un peu garçonne : elle porte d'ailleurs une saloppette, lui rappellant ses années sur le Romano Fafard. Et ses cheveux courts bouclés nous rappelle ceux de sa mère, Pétrolia.


Charline (assise à côté d'Élisha, souriante) : Ça y est, on est dans la mission.

Élisha (aiguë) : Ouiiiiii !

M. Paquet : Notre prochain membre est l'informaticien, car le vaisseau de cette mission, le Durivage Bureau, est doté d'un système de défense informatisé. Veuillez accueillir Hugo Lacroix.


Hugo, 28 ans, un gars aux cheveux bruns, portant des lunettes, arrive.


Hugo (calme) : La conférence se passe bien ?

Anthony (hochant de la tête) : Ah ouais.

M. Paquet : Il ne faut pas oublier notre médecin, Brigitte Côté.


Le silence tombe. On aurait pu entendre une mouche mourir en plein vol. Brigitte n'était pas là. Monsieur Paquet, le premier à couper le silence, se tourne vers les membres d'équipage, le micro fermé.


M. Paquet : Où est Brigitte ?

Élisha : On l'sais-tu ?

Charline : Ça fait environ deux semaines qu'est pas là, monsieur Paquet.

M. Paquet : Au moins, j'espère qu'elle sera présente au décollage demain. (Au micro) Et maintenant...

Hugo : Votre micro, monsieur.

M. Paquet : Hein ? Ah oui ! (Au technicien de son) LE MICR... !


Le technicien de son ouvre le micro, faisant un bruit épouvantable dans la salle.


M. Paquet : Merci. Alors, maintenant, voici celui qui portera la mission à son succès, du moins, je l'espère : le capitaine Andrew Waterfalls !


Le capitaine Waterfalls, maintenant âgé de 31 ans, entre dans la salle, toujours aussi grand, toujours aussi blond. Une fois arrivé près de la table, il s'asseoit près de monsieur Paquet.


C. Waterfalls : Je vous remercie d'être à la conférence. En tant que capitaine, je suis fier d'avoir un équipage aussi compétent...


À ce moment-là, Charline baisse la tête, honteuse d'avoir humilié le capitaine au mariage de ses parents et de son parrain et sa marraine.


C. Waterfalls : ... Et bien que mademoiselle Brigitte Côté ne soit pas là ce soir, il s'agit de la meilleure femme médecin qu'on puisse connaître. Avec elle, on n'aura pas peur de se blesser.

Anthony (approuvant) : OUAIS !

Hugo : Anthony ?

Anthony : Oui, j'me tais...

C. Waterfalls : Nous ferons tout notre possible pour remplir la mission... (Voit Élisha et Charline tourner leur tête) Que faites-vous ?

Élisha : Euh, désolée. C't'une vieille habitude.

C. Waterfalls : Voilà, j'ai dit mon dernier mot.

M. Paquet : Merci. Alors, des questions ?




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La conférence finie, l'équipage devait retourner aux dortoirs du centre spatial afin d'être en forme demain matin. Cependant, Élisha et Charline désobéissent au couvre-feu en sortant du dortoir des filles et en se précipitant sur le téléphone public.

Après avoir failli lancer des gros mots contre le téléphone car la carte à puce ne fonctionnait pas pendant un moment, elles ont fini par composer le numéro de téléphone. Une voix leur répond.


Voix : Oui ?

Élisha (ayant le téléphone) : Salut Flor'.

Voix de Flora (heureuse) : Éli ! T'es où ?

Élisha : Au centre spatial.

Voix de Flora : Tu diras bonsoir à Charley d'ma part.

Charline (au téléphone) : J't'entend très bien, Flor'. Bonsoir.

Voix de Flora : Ah ! Vous pouvez pas savoir combien vous m'manquez.

Élisha : Toi aussi tu nous manques, Flor'.

Charline : Thomas aussi s'ennuie de...

Voix de Flora (contrariée) : Parle-moé pus de Thomas !


Charline avait oublié que Flora et Thomas avaient cassé... depuis trois mois.


Élisha : Excuse-la, Flora. Alors, comment va mon père ?

Voix de Flora : Il s'en remet bien de sa séparation avec Lise.

Élisha : C'est c'que j'espérais. Était fatiguante.

Charline : Est-ce que mes parents vont bien ? Pis Falbo ?

Voix de Flora : Ils vont bien, t'inquiètes pas. Eille, au fait, j'ai organisé une p'tite soirée à notre appartement. La famille au complet était là, même tante Éli. On a écouté toute votre conférence. Vous vous en êtes bien sorti. Par contre, Linda arrêtait pas de demander à ma mère pourquoi elle portait pas une jupe courte comme la tienne, Éli.

Élisha : J'lui déconseille ça. Elle doit attendre que les gars soient plus matures avant de faire ça.

Charline : Y s'ront jamais matures.


Elles rient. Soudain, Charline entend un bruit suspect. Craignant qu'il s'agisse d'un surveillant...


Charline : Oh, y faut y aller. On t'aime fort, Flor'.

Voix de Flora : Moi aussi j'vous aime. Bonne chance !


Et Élisha raccroche le téléphone et se sauve en courant avec Charline...

Chapitre 1 : Décollage
12 décembre 2064...


À bord du Durivage Bureau...


Voix : [Plus que 30 secondes...]

C. Waterfalls (sur son siège de capitaine) : Tout le monde a attaché sa ceinture ? (Tout le monde attache sa ceinture) Non, Élisha, pas votre ceinture retenant votre jupe. Et allez la faire rallonger !

Élisha : Ma jupe ou ma ceinture ?

Voix : [20 secondes...]

Anthony : C'est long ! On peut-tu jouer aux cartes ?

C. Waterfalls : Non !


Un court instant de silence passe (excepté la voix qui fait le décompte)... avant qu'Hugo s'exclame, toujours aussi calme.


Hugo : Bon, ça y est ! Au moment où je m'y attendais le moins, j'ai envie de...

Voix : [10... 9... 8... 7... 6...]

C. Waterfalls : Zoé, démarrez les réacteurs.

Voix : [3... 2... 1...]


Zoé ayant démarré les réacteurs, le vaisseau quitta, sous le regard des caméras et des spectateurs aux zones sécuritaires, la planète Tous.


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Pendant ce temps, aux zones sécuritaires, où les curieux pouvaient assister au décollage...


Mira (assise sur les genoux de Bob) : Moi là, quand j'veux être grande là, j'veux être "technichienne" en radar.


Ainsi s'est exclamée Mira, 4 ans. Elle retient beaucoup de sa mère, Bry : une peau verte, des cheveux dorés... mais elle mange beaucoup, faisant la fierté de son père.


Falbo (assis sur les épaules de Flavien) : Moi là, quand j'serai grand, j'veux être pilote.


Quant à Falbo, lui aussi 4 ans, ressemble beaucoup à son père, mais s'il retient quelque chose de sa mère, ce serait sûrement sa franchise.


Valence : Ah, j'suis tellement contente pour eux.


Elle pose une main sur le dos de Pétrolia, qui tient un mouchoir à la main.


Valence : T'as de quoi être fière.


Pétrolia hoche doucement de la tête.


Brad : Vous vous rendez compte que ma fille... ma Élisha... a battu tous les scientifiques de la sélection ? (Devenant ému) Rien que d'y penser... ça m'fait pleurer...

Mme Spitfire (posant sa main sur le dos de Brad) : Elle porte fièrement son nom.

Charles : Vous ne trouvez pas qu'en parler devant Flora ne fait que retourner le fer... dans... dans la chemise ?

Valence : Elle prend ça très bien. On s'est parlé récemment et elle dit qu'elle aime son travail.

Charles : Au fait... où est Flora ?

Valence : Elle accompagne les p'tits aux toilettes. Ils devraient bientôt revenir.


C'est à ce moment que le vaisseau décolle.


Flavien : Eille, checke le hublot, Falbo. Ta soeur nous salue !

Mme Spitfire : Vous voyez cela ? (Prend les jumelles de Brad, l'étranglant par ce fait)

Falbo (criant) : SALUT CHARLI ! (Se tournant vers sa mère) M'man ! Charli m'a dit salut !


Pétrolia sourit, puis crie à son tour.


Pétrolia : OUBLIE PAS QUE J'T'AIME, CHARLINE !


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Malgré le bruit des réacteurs, Charline a pu entendre le cri de sa mère. Souriante, elle se promet silencieusement de ne jamais oublier sa famille et ceux qui l'ont vue grandir...

Peu à peu, le Durivage Bureau se retrouve dans l'espace.


Zoé : Fait.


Voilà une des rares fois où la pilote s'adresse à l'équipage.


C. Waterfalls : Parfait. Thomas, tracez la trajectoire en direction de la Terre.

Thomas : Bien, capitaine.

C. Waterfalls : Hugo, Anthony, Élisha, Charline, puisque le voyage sera long... Où est Hugo ?

Charline : Aux toilettes.

C. Waterfalls : Ah. Bon, puisque le voyage sera long, vous pourrez aller en régénérescence immédiatement.

Anthony : Au fait, combien ça va prendre de temps ?

C. Waterfalls : Élisha, pouvez-vous lui répondre ?

Élisha : D'après mes calculs, si on reste à la vitesse maximale et qu'on n'a aucun problème, on devrait arriver sur Terre dans... 8 mois.

Anthony : Quoi ? 8 mois ? C'est ben long !

Élisha : Eille, wô les nerfs ! C'est beaucoup mieux de ce qu'on a fait en 30 ans !

Anthony : J'aurais ben aimé arriver sur Terre demain.

Élisha : Ben tu devras patienter.


Tout à coup, la tension entre Anthony et Élisha disparaît sous les pleurs d'enfants.


C. Waterfalls (se levant de son siège) : Mais qu'est-ce que c'est ?


Hugo revient dans la salle de commandement, une arme à la main, avec...


Thomas, Charline et Élisha : Flora ?

Élisha : Pis qu'est-ce que tu fais avec ton frère pis ta soeur ?


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Devant cette situation étonnante, le capitaine Waterfalls a demandé un interrogatoire à Flora dans sa cabine.


C. Waterfalls : Puis-je savoir ce que vous faites dans ce vaisseau ?

Flora : Allez-vous me croire ?

C. Waterfalls (impatient) : Mais allez, racontez !


Elle lui expliqua qu'elle accompagnait son frère et sa soeur aux toilettes. Cependant, elle ignorait où était les toilettes. Quelques instants plus tard, par un pur hasard, ils se trouvaient sur les lieux du décollage.

Voulant aller jouer dans l'espace, César et Linda ont échappé à la vigilence de leur grande soeur et ont embarqué dans le vaisseau. Constatant sa gaffe, Flora a embarqué dans le vaisseau à son tour. Quelques instants plus tard, le vaisseau a décollé...


C. Waterfalls : J'vous crois pas ! Les lieux sont supposés être en sécurité maximale. Recommencez du début !

Flora (ferme) : Non !

C. Waterfalls : Savez-vous ce qu'on fait aux passagers clandestins ?

Flora : Oui, mais j'me laisserai pas faire !


C'est alors que Thomas arrive.


Thomas : Capi...


Il s'interrompt, voyant Flora. Il évite son regard et s'adresse de nouveau au capitaine.


Thomas : Capitaine, j'ai contacté le centre. Ils veulent vous parler.

Capitaine : Très bien. (À Flora) Restez ici. J'en ai pas pour longtemps... (S'approchant de Thomas) Je veux que vous la surveillez.

Thomas : Quoi ? Mais...


Voyant qu'il ne peut négocier, il accepte.


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De retour dans la salle de commandement, transformée partiellement en garderie (où Charline, Élisha, Anthony, Hugo et Zoé tentent de calmer Linda et César), le capitaine Waterfalls s'assoit sur son siège et communique avec le centre spatiale.


C. Waterfalls : Ici le capitaine Waterfalls. Est-ce que je m'adresse bien au centre spatial du Nouveau-Montréal-Fusionné ?

Voix : [Ici monsieur Paquet, président de la division néo-canadienne de la Fédération. Nous vous recevons très bien, capitaine Waterfalls.]

C. Waterfalls : Monsieur Paquet ? Que faites-vous au centre ?

M. Paquet : [J'ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer...]

C. Waterfalls : Oui, je sais, mademoiselle Côté n'a pas pu venir au décollage.

M. Paquet : [Pour une bonne raison : il y a deux semaines, elle a appris qu'elle était enceinte.]

C. Waterfalls, Charline, Élisha, Anthony et Hugo : QUE-OI ?

M. Paquet : [Hé oui, enceinte de deux mois. On raconte qu'elle aurait flirté avec un des candidats de la mission, mais rien n'est sûr. Quand nous l'avons rejoint aujourd'hui, elle a dit qu'elle renonçait à la mission. Je suis désolé.]

C. Waterfalls : Ce n'est pas grave. Nous nous arrangerons sans...

Élisha (l'interrompant) : Attendez ! Flora est médecin, elle pourrait remplacer Brigitte.

C. Waterfalls : A-t-elle eu l'attestation spéciale de l'Académie ?

Élisha : Euh...

Charline : Pourquoi faut-il cette attestation ? Elle a déjà vécu dans l'espace.

C. Waterfalls : Oui, mais...

Charline : Ma mère a jamais étudié à l'Académie, mais elle a vécu dans l'espace et est devenue indispensable à la mission du capitaine Patenaude.


Voyant qu'Élisha, Hugo et Anthony approuvaient ce qu'elle disait, le capitaine s'adresse de nouveau au centre.


C. Waterfalls : Nous avons peut-être une solution. Une jeune femme et son frère et sa soeur se sont retrouvés clandestinement dans notre vaisseau. Drôle de coïncidence, la jeune femme aurait une formation en médecine spatiale.

M. Paquet : [Connaissez-vous leurs noms ?]

C. Waterfalls : Ils se nomment Flora, César et Linda Patenaude.


On devine qu'il y a de l'agitation dans le centre. Puis, ils entendent une autre voix.


Charles (inquiet) : [Où sont mes enfants ?]


César, reconnaissant la voix de son père, saute sur les genoux du capitaine Waterfalls et hurle au micro.


César : SALUT PAPA !

Charles : [César ! Où est Flora ?]


C'est à ce moment que Flora et Thomas reviennent dans la salle de commandement, mais pas sous un ton joyeux. En effet, Flora ne cesse de se débattre de la prise de Thomas. Soudain, elle arrive à lui faire une prise en le faisant mal au bras. Puis, elle se dégage.


César : Flora est arrivé. (À Flora) P'pa veut t'parler.

Flora : P'pa ? (Avance vers le micro) Salut. Tu veux me parler ?

Charles : [Avant, bouche les oreilles de César et Linda.]

Charline et Élisha (craignant le pire) : Uh-oh !


Élisha bouche les oreilles de Linda alors que Charline prend César dans ses bras et bouche ses oreilles.


Flora (voyant que c'est fait) : Ok, tu peux y aller...


On entend une respiration bruyante, puis...


Charles (furieux) : [J'T'AI...]


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Nous voici maintenant devant un feu de foyer, avec... une dinde dans le feu ?


Auteure : Bob, retire ta dinde !

Bob : Le four marche pu, alors j'ai pensé que...

Auteure : RETIRE TA DINDE ! (Se calmant) Tiens, mange des chips à l'place.


Après que Bob ait retiré sa dinde et partit pour la cuisine...


Auteure : Bon, alors, où est-ce que j'étais ?... Ah oui ! Parce que le capitaine... enfin, monsieur Patenaude, a déclenché une de ses fameuses colères, nous voici avec le beau feu de foyer comme interlude. On devrait revenir à la normale dans pas long...


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Après l'ouragan Charles, voici ce qui s'est passé : le capitaine Waterfalls est propulsé de son siège, Flora a les cheveux hérissés sur sa tête et le reste de l'équipage croyait qu'ils étaient devenus sourds. Seuls Linda et César s'en sont sortis très bien.


Flora (replaçant ses cheveux) : C'est fini, là ?

Charles : [Oui...]


Tout l'équipage soupire de soulagement.


Charles : [Maintenant, écoute-moi bien : ce vaisseau est muni d'une capsule de secours. Utilisez-la pour revenir sur Tous.]

C. Waterfalls (se relevant, sonné) : Une minute... monsieur... (Murmurant) Ah, j'ai la tête qui tourne... (S'assoit sur son siège, puis à voix haute) Monsieur Patenaude, il en est pas question.

Charles : [Quoi ?]

C. Waterfalls : Ici, c'est moi le capitaine. Cette capsule ne sera pas utilisée.

Charles : [Qu'allez-vous faire pour les enfants, hein ?]

C. Waterfalls : On a pas de temps à perdre, on fera pas un détour pour vous les ramener.


Avant que Charles ne fasse une autre colère, Flora prend la relève.


Flora : P'pa, j'te jure que j'ferai de mon mieux pour prendre soin de César pis de Linda.

Linda (s'approchant du micro) : On va être sages !

Charles (ému) : [Vous allez me manquer...]

César : On va se r'voir un jour ?

Charles (ne répondant pas à la question) : [Votre mère va vous parler... J'vous aime...]

Linda et César : Moi aussi j't'aime !

Flora : On t'aime fort...

Élisha (émue) : Je... j'crois que j'ai une graine dans l'oeil...


Pendant qu'Élisha quitte le dortoir, Charline l'accompagnant, Valence parle au micro.


Valence (triste) : [Mes p'tits amours ?]

Linda : Maman ?

Valence : [Éloignez-vous pas de Flora. Restez toujours près d'elle. Soyez jamais seuls. Pis, surtout, surtout, acceptez jamais les bonbons d'un inconnu. Soyez prudents. Pis oubliez pas que j'vous aime.]


Les adieux faits, la communication est rompue.


C. Waterfalls : Bon, euh... Zoé, pourriez-vous conduire Flora, Linda et César au dortoir des filles ?


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Lorsque Zoé, Flora, Linda et César arrivent au dortoir des filles, ils trouvent Élisha couchée dans son lit, lisant un livre.


Flora : Est où Charline ?

Élisha : Est partie en régénérescence.

Flora : Déjà ?

Élisha : Ben oui. (Soupirant, elle referme son livre) J'pense ben y aller moi aussi, la chasse est pas intéressante.

Flora (regardant Zoé) : Tu serais pas un peu timide ? Me semble que tu parles pas beaucoup...

César : Flor' ?

Flora : Oui ?

César : On dort où ?

Flora : Icitte.

César : J'veux pas. J'veux dormir au dortoir des gars.

Flora : J'veux que tu dors icitte.

César : Non, c'est pour les filles pis moi j'suis pas une fille.

Flora (reprochante) : César, boude pas !

César (boudant) : J'boude comme j'veux !

Linda (chantant) : César est une fille-euh ! César est une fille-euh !

César (éclatant) : C'EST PAS VRAI !


Et une bagarre éclate entre César et Linda.


Élisha (pensant) : Hé que j'suis chanceuse d'être fille unique...

Chapitre 2 : Survivants...
18 juin 2065...

Le temps passe tranquillement à bord du Durivage Bureau. À part les champs d'astéroïdes à traverser, traversés avec brio grâce à Zoé, Thomas et Hugo (qui pulvérisa les astéroïdes situés à une distance trop proches du vaisseau), il ne se passe pas grand chose.

Bien sûr, la plupart allait en régénérescence, excepté Linda et César, leur croissance en cours ne leur permettant pas, question de prudence. Voilà pourquoi Flora a suggéré que l'un des membres d'équipage s'occupe d'eux pendant quelques jours. C'est ainsi qu'Anthony a découvert une passion pour le gardiennage et il est vite devenu le gardien préféré et le "grand frère" des enfants.

Par contre, ce n'est pas le cas pour Hugo. Ça ne paraît pas (évidemment, quand il s'agit d'Hugo, ça ne paraît jamais), mais il ne supporte pas le bruit chaotique que font ces enfants. Il ne supporte même pas le ronflement de Thomas. Deux semaines après le départ du vaisseau, il a déménagé ses effets personnels au placard des produits dangereux (au moins, personne ne vient là, se dit-il).

Pour Thomas, ce n'est pas facile. Il a beau expliquer que son ronflement est classé dans la catégorie des "ronflements silencieux et non dommageables pour le système nerveux des autres", mais cela n'a pas convaincu Hugo. À part cela, il s'entend très bien avec la quasi-totalité des membres, excepté Flora. Le moindre mot, le moindre geste ou même sa respiration la fait grogner. Voilà pourquoi il a décidé d'aller en régénérescence aussitôt qu'elle en sort.

Depuis que Thomas a pris cette précaution, ça allait beaucoup mieux pour Flora. Elle est d'ailleurs heureuse d'être embarquée, par un pur hasard, bien sûr, dans le même vaisseau que ses meilleures amies.

Parlant des meilleures amies, parlons-en. Commençons par Charline. Tout semble aller bien pour elle : aucun bris mécanique majeur. Cependant, elle évite le plus possible le capitaine Waterfalls, toujours honteuse de sa maladresse. Quant à Élisha, tout semble l'ennuyer : elle ne trouve aucun gars de l'équipage de son goût et en plus, le capitaine Waterfalls lui a limité ses déplacements depuis qu'elle a tenté de draguer un ET au cours d'un revitaillement sur une planète.

Pour Zoé, on ne sait pas quoi dire, puisqu'elle a peu parlé ces derniers mois...

Et le capitaine Waterfalls, lui, semble être à la fois excité et anxieux de revenir sur la planète qui l'a vu naître. Anthony tente de le calmer avec ses méthodes de défoulage, mais le capitaine ne veut rien savoir de "jouer à Marco Polo" ou "faire du kick boxing".

Nous voilà au 18 juin 2065, c'est-à-dire environ 6 mois après le décollage...


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Thomas, Zoé, Charline, Anthony, Linda, César et le capitaine Waterfalls sont dans la salle de commandement. Les autres sont en régénérescence.


Thomas (à son poste) : On est en orbite autour de la planète, capitaine.

C. Waterfalls : Très bien. Trouvez un terrain dégagé pour atterir et donnez les coordonnées à Zoé.

Thomas : Tout d'suite.


Après avoir fait les calculs et donner les coordonnées, Zoé s'engage à manoeuvrer le vaisseau pour l'atterrissage. Ça brasse fort, mais la pilote garde le contrôle. Puis, une fois le vaisseau immobilisé...


Zoé : Fait.

C. Waterfalls : Excellent. Charline, Anthony, vous irez ravitailler le vaisseau en matières organiques et en eau.

Anthony (surpris) : Quoi ? Mais on avait de l'eau y'avait une semaine !

C. Waterfalls (irrité) : Il paraît que l'un d'entre vous en a un peu comme pas mal abusé.

Charline : R'gardez nous pas, c'est pas nous.

C. Waterfalls (toujours irrité) : Encore Élisha ?

Charline : Ben oui !

C. Waterfalls : C'est la vingt-troisième fois qu'elle nous fait ça !

Anthony : Vous comptez ?

C. Waterfalls : Pouvez-vous arrêter vos questions niaiseuses ?

Anthony : Oh, je décèle une certaine agressivité. Vous devez me consulter.

C. Waterfalls : Non.

Anthony : Ah, come on ! Vous êtes jamais allé en thérapie.

C. Waterfalls : C'est-tu fini ?

Charline : Viens-t'en, 'thony. Y veut rien savoir.


Charline et Anthony étaient pour quitter la salle lorsque César vient vers eux.


César (à Anthony) : Veux-tu jouer au Romano Fafard ?

Anthony : J'ai pas l'temps.


Ils quittent la salle.


César (se plaignant) : Ah, personne veut faire Brad...


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Quelques minutes plus tard, Charline et Anthony sortent du vaisseau par l'échelle du sas, scies électriques et boyau en main.


Anthony (regardant en haut) : Ayoye ! Sont ben haut les arbres !

Charline (prenant le boyau) : Bon, perdons pas de temps.


Elle saute du vaisseau pour atterir dans l'herbe haute. Herbe si haute qu'elle empêche Charline de bien voir.


Charline : 'thony, vois-tu la rivière ?

Anthony : Est juste à ta droite.

Charline : Ok.


Après s'être frayée un chemin, elle se retrouve près de la rivière, profonde et calme. Elle se penche et plonge un instrument dans l'eau.


Voix : [Tou-di-dou... L'eau de cette rivière est... potable.]


Charline sert son instrument et plonge le boyau dans l'eau. Elle communique par radio.


Charline : Ok, Zoé, tu peux activer la pompe.


Elle ferme la communication. Elle profite de cette pause pour boire un peu d'eau à même la rivière avant d'entendre le bruit de la pompe qui s'active.

Soudain, elle entend un bruit suspect. Elle se met en mode écoute. Quelque chose s'approche... quelque chose dont elle ignore la nature...

Sans crier gare, un crocodile géant surgit de la rivière et fonce sur Charline. Avec agilité, la jeune femme l'évite.


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Pendant ce temps, sur la carlingue, Anthony est témoin de cette attaque.


Anthony : Charline ?


Ne la voyant pas, Anthony panique. Il prend son fusil, le met en mode paralysant et saute à son tour.


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Le crocodile géant avance vers Charline avec lenteur, claquant des dents de temps en temps.


Charline (en défense) : Joue pas ça avec moi. J'suis ceinture noire en... en... en Roche-papier-ciseaux ?


Le reptile ne l'entend pas ainsi et charge une nouvelle fois sur elle.


Charline : Bon, tant pis.


Réunissant toutes ses forces, elle botte le crocodile au moment où il arrive sur elle. Sa force de quart-extra-terrestre le projette jusqu'à la rivière.


Charline : Bon débarras !


Soudain, elle entend un grognement féroce. Puis une charge. Et enfin, un autre grognement, encore plus puissant.


Anthony (paniqué) : AU S'COURS !!!


Alertée, Charline se fie à son ouïe et s'élance vers ce cri. Mais elle arrête de courir dès le premier pas, car une douleur sourde retentit de la cheville qui lui a servi à frapper. Elle met un genoux à terre, gémissant.


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Pendant ce temps, Anthony, qui s'est perdu, s'est retrouvé face-à-face avec un ours noir à deux têtes. Le fusil paralysant ne pouvait rien contre ce monstre. Alors, il a décidé de crier.

Soudain, il entend une détonnation. Anthony se retroune. Du sang coule sur la fourrure de l'étrange animal. Un nouvelle détonnation se produit. Et encore une autre. Et une autre. L'ours hurle de rage, tentant de trouver celui qui lui subit cette torture. Puis, vidé de son sang, il s'écroule.


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Ces détonnations... ça ne pouvait pas produire du fusil d'Anthony, pensait Charline. Ça ne pouvait être un membre d'équipage. Alors, qui ?

Tout d'abord, il fallait retourner en sûreté au vaisseau. Mais bien avant qu'elle puisse contacter par communication radio, un être arriva près d'elle.

Pour être plus précis, il s'agissait d'un jeune homme, dans la fin de la vingtaine. Ses cheveux blonds étaient en bataille. Il était vêtu de peaux de bêtes et il portait un fusil sur son épaule.


Charline (murmurant) : Qui êtes-vous ?

Jeune homme : Vous êtes étrangère. C'est plutôt à vous de vous présenter.

Charline : Je me nomme Charrrrgg...


Au moment où elle allait se présenter, la douleur dans sa cheville la fait souffrir.


Jeune homme : Vous vous nommez Charrrrgg ?

Charline : Non, je me nomme en fait Cha... aaa... atchoum !


En effet, elle a éternué.


Jeune homme : Cha... aaa... atchoum ?

Charline (énervée) : Non !

C. Waterfalls (par communication radio) : [Charline, pouvez-vous nous dire ce qui se passe ?]


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Anthony restait en retrait, craignant que l'ours à deux têtes ne reprenne vie. C'est à cet instant qu'il entend un autre bruit. Par réflexe, il se retourne et tire avec son fusil. Il constate alors qu'il a fait une erreur.

C'était une jeune femme, vêtue en peaux d'animal. Ses cheveux noirs étaient très courts. Et elle tenait un fusil. Maintenant, elle était paralysée.

Anthony : Woups !


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Pendant que Charline tentait de s'expliquer, une voix s'était ajoutée à la communication.


Anthony : [Capitaine ?]

C. Waterfalls : [Oui ?]

Charline : 'thony ? T'es vivant ?

Anthony : [Toi aussi ? Ah fiou, on s'en est bien sorti... À part la fille.]


Le sang se fige dans le corps de l'inconnu.


C. Waterfalls : [Quelle fille ?]

Anthony : [Une sauvage. A les ch'veux noirs.]

Jeune homme (fâché) : Vous l'avez tuée ?

Anthony : [Non non, rassurez-vous, est juste para... Vous êtes qui, vous ?]

C. Waterfalls : [Les lieux sont dangereux. Veuillez rentrer au vaisseau immédiatement.]

Anthony : [Pis la fille ?]

C. Waterfalls : [Vous la ramenez avec le jeune inconnu. J'aimerai leur parler...]


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Pendant ce temps, dans la salle de régénérescence, Thomas assistait à la fin de la régénérescence d'Élisha. On pouvait entendre un timbre sonore, puis...


Voix : [Régénérescence d'Élisha Spitfire terminée.]


Un déclic se fait entendre, puis la coupole d'Élisha s'ouvre d'elle même. La jeune femme commence à se réveiller.


Élisha (ouvrant les yeux, fatiguée) : Thomas ? Kessé tu fais là ?

Thomas : Le capitaine veut tous nous voir.

Élisha : Maintenant ? Mais... (Baîllant) J'peux pas récupérer ?

Thomas : On a pas le temps. Charline pis 'thony ont rencontré des étrangers. Ils sont dans l'vaisseau là.

Élisha : Y'a un gars... (Bâillant) là-d'dans ?

Thomas : Oui.

Élisha (se relevant, enthousiaste) : Ok, allons-y !


Soutenue par Thomas, Élisha quitte la salle de régénérescence. Ils marchent quelques pas sur le couloir B avant de tourner à gauche pour le couloir AB. Puis, ils arrivent dans le centre de santé, où les attendent le capitaine, Charline, Anthony et Zoé. La jeune femme paralysée est couchée sur le lit alors que le jeune homme se tient près d'elle.


C. Waterfalls : Bon, vous êtes tous là ? Parfait, on peut commencer.


Entretemps, Élisha avait remarqué rapidement l'étranger.


Élisha (pensant) : Hum... beau bonhomme.

C. Waterfalls (au jeune homme) : Ne vous en faites pas, votre blonde va s'en sortir.

Jeune homme : C'est pas ma blonde, c'est ma soeur.

C. Waterfalls : Oh, je suis désolée. Euh... (Se reprenant de son embarras) Je suis le capitaine Andrew Waterfalls. Voici mon second officier, Thomas Vallée, notre mécanicienne, Charline Bouchard, notre psychologue, Anthony Bédard, et notre scientifique, Élisha Spitfire. Et vous, vous êtes... ?

Jeune homme : Je me nomme Antoine Gotta. Ma soeur se nomme Océane. Nous sommes... (Se rendant compte de quelque chose) Spitfire ? (À Élisha) Vous ne seriez pas la fille de Brad Spitfire ?

Élisha : Oui, mais... (Se rendant compte de quelque chose) Gotta ? Comme Falbo Gotta ?

Antoine : Oui. C'est le nom de mon père.


C'est la consternation dans le centre de santé. Ainsi, Antoine et Océane seraient les enfants de Falbo Gotta ?


Antoine (fâché) : Alors, ce serait vous la fille du chien sale ?

Élisha (fâchée) : Wô, là ! Mon père est pas un chien sale. C'est un des meilleurs scientifiques de ce monde, sinon, le meilleur.

Antoine : C'est faux ! On vous a jamais raconté que votre grand-père a fait des pots-de-vin à la Fédération ?

Élisha : Ça, c'est parce qu'la Fédération a jamais reconnu mon père comme le meilleur ! Eille, en passant, votre père était pas mieux. Depuis que je l'sais, j'sais que l'lait au chocolat peut menacer des vies !

Antoine : C'est pas comme l'égoïsme ou la peur ou la lâcheté.


Soudain, on entend une bourrasque de vent, qui fait soulever les cheveux d'Élisha. Ses yeux foncés virent au rouge.


Élisha : MON PÈRE EST PAS UN LÂÂÂÂÂCHEEEE !


Puis, tout redevient normal. Frustrée, Élisha quitte le centre de santé, laissant tout le monde dans l'étonnement et la peur, à l'exception d'Antoine, qui n'avait pas peur. D'une main nerveuse, Anthony lève la main.


C. Waterfalls : Oui, Anthony ?

Anthony : J'peux changer d'pantalons ?


Tous remarquent, sur le plancher, une flaque en dessous d'Anthony.


C. Watefalls : Oui, vous pouvez y aller.


Puis, après qu'Anthony soit parti.


Charline : Est-ce que ça vous dérangerai de savoir le nom de votre mère ?

Antoine : Elle se nomme Mirabella Romario.

C. Waterfalls, Charline et Thomas (agréablement surpris) : Heeeeiiinnnn !

Thomas : Pis comment vont vos parents ?

Antoine : Y sont morts.

C. Waterfalls, Charline et Thomas (déçus) : Ahhhh !

Antoine : Oui, je sais, c'est triste, mais ma soeur pis moi, on s'en sort bien.


Soudain, Charline a une idée. Elle chuchote au capitaine et à Thomas.


Charline (chuchotant) : Eille, on pourrait-tu les amener avec nous ?

C. Waterfalls (chuchotant) : Quoi ?

Charline : Y'ont l'air de s'débrouiller très bien avec les fusils.

Thomas (chuchotant) : Y pourraient nous défendre sur d'autres planètes. Tsé, Hugo s'ra pas tout l'temps là.

C. Watefalls : Mouais, mais faudrait qu'ils soient d'accord.

Charline : Ok.

C. Waterfalls (se tournant vers Antoine, à voix haute) : Dites, vous semblez être à l'aise sur cette planète, non ?

Antoine : Bof, c'est plein d'monstres.

C. Waterfalls : Notre équipage est en route pour la Terre, afin de faire quelques recherches. Nous aurions besoin de mercenaires pour nous défendre en cas d'attaque.

Antoine : Y faudrait que j'en parle à ma soeur.

C. Waterfalls : Oui, pas de problèmes.

Antoine : Est-ce que j'pourrais... être seul avec elle ?

C. Waterfalls : Oui, bien sûr.


Il fait signe à ses coéquipiers de partir avec lui.

Chapitre 3 : Frictions
19 juin 2065

Charline : Bon, ok. Recommençons.

Au dortoir des filles, Charline était assise sur son lit. Hier, elle ne voulait pas que ça paraisse, mais le capitaine a remarqué sa blessure, alors qu'elle tentait de sortir du centre de santé sans boiter. Immédiatement, il lui a exigé de s'assoir sur un lit en attendant le réveil immédiat de Flora à la salle de régénérescence. Thomas a quitté la salle en courant.

Flora a diagnostiqué un déchirement des ligatures de la cheville. Pour le moment, elle lui a recommandé du repos en attendant qu'Élisha prépare le plâtre organique à partir de cellules de sa peau.

En attendant, elle a fait plus connaissance avec Antoine et Océane, qui s'est finalement déparalysée. D'après les souvenirs de son père et de son parrain, le frère et la soeur ont de quoi être semblables à leurs parents. En effet, Antoine est aussi calme qu'Océane est énergique. Pourtant, les trois avaient quelque chose en commun : ils aiment le hockey.

C'était à ce moment qu'arrivaient Élisha et Flora. Nous avons un flashback à l'appui.

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Élisha (tenant un plateau) : Voici le plâtre.

Antoine (réagissant vivement) : Yark ! C'est quoi ça ?

Élisha : Ben... une seringue.

Antoine : Un plâtre dans une seringue ?

Flora : La seringue contient des cellules musculaires, trouvés dans l'échantillon de peau de Charline, puis multipliés. Elles s'ront injectées dans sa cheville pour que ses tissus soient restaurés plus rapidement.

Antoine : Vous allez pas lui donner ça ? C'est ben sale ! (Regardant autour de lui) Vous auriez pas un linge propre par hasard ?

Flora (vexée) : Eille, faut pas exagérer ! L'aiguille est stérile.

Océane : Cool, c't'une aiguille, ça ?

Flora : Ouais.

Océane : Ayoye ! J'aime les affaires qui m'font mal.

Charline (surprise) : Hein ?

Océane : Ben oui ! Plus j'en reçois, plus j'endure !

Antoine (revenant) : Bon, j'ai trouvé le linge. Passez-moi la seringue.

Élisha : Êtes-vous fou ? Vous êtes pas médecin.

Antoine : Pis si elle attappe le tétanos ?

Flora : Y'a aucun risque.

Antoine : Donnez-la moi.

Élisha : Non !

Antoine avance sa main vers la seringue, mais Élisha tourne de côté pour éloigner le plateau. Son geste était si brusque que la seringue quitte le plateau pour aller se fracasser sur le plancher, la seringue étant en verre.

Élisha (fâchée) : Ah, bravo ! Va falloir que j'recommence.

Antoine : C'était peut-être mieux ainsi.

Élisha : Eille ! Vous, vous regrettez pas de m'avoir nui ?

Antoine : Non. C'est rendre justice à c'qui est arrivé à mes parents !

Élisha : Ben, si c'est comme ça, c'est la guerre !

Et Élisha tourne les talons pour quitter la salle. Mais ayant la tête haute, elle ne voit pas la porte comme il faut et fonce dans le cadre à la place.

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Comme le plâtre tardait à venir, Flora a transporté Charline avec une chaise roulante et l'a portée au dortoir des filles, en lui demandant de se reposer le plus possible.

Aujourd'hui, alors qu'elle n'avait rien à faire, Charline a décidé de composer une petite chanson. Elle a griffonné quelques mots sur un bout de papier, puis, avec sa guitare, tente de trouver l'air qui semble le mieux. Elle ne remarque pas l'arrivé du capitaine.

Charline (chantant comme Gerry Boulet) : Ayoye ! Ça m'fait mal, à ma ch'ville d'animaaaaaaaaal !!!

C. Waterfalls : Euh...

Charline arrête de chanter immédiatement.

Charline (tentant de cacher son embarras) : Capitaine ? Mais quelle surprise !

C. Waterfalls : Vous... vous allez mieux ?

Charline : Euh... Comment ça, mieux ?

C. Waterfalls : Un capitaine a le devoir de s'informer de la santé de son équipage.

Charline : Bah, ç'aurait pu aller pire. Avez-vous mes devoirs ?

C. Waterfalls : Pardon ?

Charline : Ah, désolée. Vieille habitude d'étudiante. Est-ce... est-ce qu'Antoine et Océane vont... ?

C. Waterfalls : Ils sont venus me voir, ce matin. Ils ont accepté, mais ils ne savent pas s'ils vont revenir sur cette planète ou rester avec nous après cette mission.

Un instant de silence s'installe. Au même moment, Élisha arrive, un bandage autour de sa tête, tenant un plateau contenant une nouvelle seringue (cette fois-ci, un robot-seringue). Voyant le capitaine et Charline, silencieux, elle décide de se cacher. Puis, le capitaine est le premier à briser ce silence.

C. Waterfalls : Il fait beau dehors, hein ?

Charline : J'ai pas écouté la météo aujourd'hui.

C. Waterfalls : On va vérifier ça.

Le capitaine pèse sur un bouton de sa montre.

Voix : [Matéo Média annonce sur cette planète un ciel sans nuages, pour environ 32 degrés Celcius, 41 avec le facteur humidex.]

Le capitaine interrompt la voix. Charline se met à rire.

Charline : Ah que j'suis niaiseuse. J'avais oublié qu'on a la fonction "Météo" sur nos montres.

Le capitaine sourit. Un léger malaise apparaît entre les deux. Ressentant cela, Élisha décide d'intervenir.

Élisha : Le plâtre est prêt.

C. Waterfalls (sursautant) : Ah ! (Se reprenant, reprochant) Mais que faites-vous là ?

Élisha : Ben... j'apporte le plâtre. Wouhou, vous écoutez, des fois ?

C. Waterfalls : Je suis pas sourd, voyons ! Pis vous êtes pas avec les autres ?

Élisha (montrant son bandage) : C'parce que j'ai mal à l'tête.

C. Waterfalls : Pis vous travaillez à votre labo ?

Élisha : Ben oui. J'avais pas envie de l'empirer dehors. Et pis, on oublie pas ma punition, hein ?

Le capitaine soupira.

C. Waterfalls : Vous avez raison. Au fait, vous pourriez rester avec Charline ?

Élisha : Ouais.

C. Waterfalls : Très bien.

Et le capitaine quitte la salle. Élisha se met à rire.

Charline : Quoi ?

Élisha : Ben... Ça paraît pas ? (Imitant grossièrement Charline) Ah que j'suis niaiseuse.

Charline (vexée) : Wô, là !

Élisha : Tu l'sais pas ? (Voyant que Charline ne comprend pas) Mais c'est clair, voyons !

Tout en disant ça, elle pose le robot-seringue, de la grosseur d'un petit lézard, sur la cheville dénudé de Charline.

Charline : Quoi ? Tu penses que j'suis... ?

Élisha (moqueuse) : T'aurais pas un faible pour le capitaine ?

Charline : Franchement ! C'est purement professionn- OW !

Le robot-seringue venait de la piquer.

Élisha : Ok, je te laisse aveugle sur ce cas-là.

Charline (moqueuse) : Ok. À force que t'es en manque, tu vois n'importe quoi.

Élisha (faussement fâchée) : Vas donc...

Boum ! Quelqu'un a foncé dans la porte.

Charline (se retenant de rire) : Oh, c't'un gars !

À moins d'être accompagné d'une fille, aucun gars en âge de procréer ne peut aller dans le dortoir des filles. Par contre, le capitaine peut y aller s'il a la clé qui lui donne accès.

La porte s'ouvre devant Linda, suivie par César et Anthony, qui se frotte le nez.

Anthony : Charline, peux-tu me rendre service ?

Charline : Ouais ?

Anthony : Peux-tu garder Linda pis César pour moi ?

Charline (contente) : Mais bien sûr ! Ça me fera un peu de compagnie.

Élisha (vexée) : Ben là ! Pis moi, là-dedans ?

Charline (moqueuse) : T'aurais pas un gars à voir, toi ?

Élisha : Si tu parles d'Antoine, ça marche pas.

Charline : Pourquoi ? Parce que c'est un Gotta ?

Élisha : Oui, pis plein d'autres raisons que j'dirais pas.

Anthony : Euh... j'vais vous laisser à vos problèmes de filles.

César : Moi aussi.

Anthony : Non, César, tu restes ici.

César : J'veux pas écouter leurs histoires plates..

Charline (sur une voix douce) : À quoi veux-tu jouer, César ?

César devient enthousiaste et décide de rester ici.

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Pendant ce temps, à l'extérieur de vaisseau, le capitaine, Flora, Zoé, Hugo, Antoine et Océane travaillent avec acharnement à la coupe du bois. Étrangement, le bois repoussait rapidement après être coupé.

Flora soigne une erraflure sur le coude d'Hugo en étalant, après avoir nettoyé la blessure, de l'onguent.

Flora : Tiens. Fais attention la prochaine fois.

Hugo (toujours calme) : Merci, Flora. Ah, ces arbres nous font vraiment c...

Anthony (sortant par le sas) : Salut ! Vous avez besoin d'aide ?

C. Waterfalls : Il faut transformer les arbres coupés en bûches. Vous pouvez le faire ?

Anthony (descendant du vaisseau) : Ah ouais.

Peu à peu, le réservoir d'organismes vivants (le combustible du Durivage Bureau) se remplit de bûches, ainsi que de cadavres d'animaux qui ont tenté de les attaquer. Heureusement qu'Antoine et Océane avaient leurs fusils sur leurs épaules...

Puis, en fin de journée...

C. Waterfalls : Le travail est terminé. Les filles, vous pouvez aller aux douches. Les gars, vous pouvez faire ce qui vous plaît, en autant que ça respecte le réglement.

Anthony : Ah, cool ! Viens, Antoine, j'vais te montrer un jeu de Playstation 5.

Hugo : Tu cherches quelqu'un à battre ?

Anthony : Tu sauras que c'est toujours démoralisant de se faire battre par toi...

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Pendant ce temps, Flora, Zoé et Océane entrent ensemble dans la salle de détente. La porte se barre automatiquement. Zoé se dirige vers le masseur automatique.

Flora : Tu viens pas prendre ta douche avec nous ?

Zoé fit signe que non.

Océane : Est ben gênée.

Flora : Ouais. J'me demande pourquoi. (À Océane) T'es pas gênée pour prendre une douche ?

Océane : Non. Quand j'étais jeune, j'étais habituée à m'baigner toute nue devant mon frère. Pis maintenant, ça m'dérange pas d'me baigner devant des crocodiles, des ours, des cobras...

Flora : Gang de pervers...

Océane : Ouais, mais s'ils s'approchaient trop de moi, j'lançais tellement vite ma dague qu'ils auraient pas le temps de prendre une collation.

Flora (souriante) : Ah, tant mieux... Alors, les casiers sont au fond...

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Quelques minutes plus tard, alors que Flora et Océane ont fini de prendre leur douche... Elles allaient rejoindre Zoé au masseur automatique lorsque soudain...

Voix : Alerte bleue avec un code barre Sears... Alerte bleue avec un code barre Sears...

Océane : Euh... ça veut dire quoi, ça ?

Flora : Euh...

Elle sort de son casier un livre contenant les significations des alertes.

Flora (feuilletant le livre) : Bleue avec un code barre Sears... Bleue avec un... (Arrête de feuilleter) Ah ! (Lit rapidement) Merde !

Océane : Quoi ?

Flora : Bataille d'un mercenaire célibataire endurci contre une scientifique enragée.

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Au centre de santé, Anthony et le capitaine Waterfalls font asseoir Antoine sur une table. Saignant du nez, il a dû baisser la tête. Flora, Océane et Zoé arrivent à ce moment-là.

Océane (à son frère) : Est-ce que ça va ?

Antoine : Qu'est-ce que t'en penses ?

Océane : J'pense que cette Spitfire mérite bien une claque sur la...

C. Waterfalls (sévère) : Assez ! (À Flora) Vérifiez l'état d'Antoine. (À Anthony) Et vous, allez me chercher Élisha.

Flora et Anthony exécutent les commandements du capitaine.

Flora (examinant Antoine) : C'est pas trop grave. Qu'il laisse pencher sa tête et son saignement devrait arrêter bientôt.

Anthony revient au centre de santé avec Hugo. Ce dernier maintient Élisha, qui maintient son poignet.

Élisha (se plaignant) : Pitié, lâchez-moi.

C. Waterfalls (toujours sévère) : Avez-vous fini de vous plaindre ?

Sachant que le capitaine ne plaisante pas, Élisha se tait.

C. Waterfalls : Votre bataille est aussi immature que ceux des enfants d'une garderie.

Antoine : Mais c'est elle qui a commencé !

Élisha : Lâche !

Antoine : Celui qui le dit, celui qui l'est !

Élisha : Miroir !

C. Waterfalls : ASSEZ !

Antoine et Élisha arrêtent.

C. Waterfalls : À partir de maintenant, vous allez faire preuve d'un peu plus de tolérance, même si vous vous aimez pas. Est-ce bien clair ?

Antoine et Élisha : Ouais.

C. Waterfalls : Parfait. Zoé, vous savez ce que vous avez à faire...

Zoé quitte la salle. Le capitaine la suit, mais alors qu'il s'en allait...

Flora : 'TENTION À LA... !

Trop tard ! Le capitaine glisse et tombe par terre.

Flora : ... cire de plancher.

Chapitre 4 : Retour sur Terre
30 août 2065

Thomas : Ok, tout le monde, vous savez que le capitaine est en régénérescence.

Anthony, Hugo, Antoine, Charline, Élisha et Océane : Ouais.

Zoé : (Signe de hochement de tête)

Anthony (découragé) : Ah, ça s'peut pas !

Thomas : Quoi ?

Anthony : Notre moral est plus bas que les prix des magasins à rayons !

Élisha : Pour seulement 12 et 45 !

Anthony : (Buzzer négatif)

Élisha (découragée) : Ah, j'suis tannée moi aussi. (Aux gars) Vous êtes trop moches pour moi !

Thomas, Anthony, Antoine (vexés) : Eille !

Hugo (pas vexé, mais quand même) : Eille !

Océane : Non, mais c'est clair que c'est plate ! On a même pas rencontré un vaisseau ennemi, ni des clones de chanteuses pop !

Thomas : Au fait, Charline, bien remise de ta blessure ?

Charline : La dernière fois que t'es parti en régénérescence, ça allait beaucoup mieux.

Thomas : Parfait.

Hugo : On pourrait faire quelque chose ?

Thomas : Soyez rassurés, le capitaine m'a laissé une note avant de partir... (Lit la note) "#1, Anthony embrasse trop mal. #2, Thomas est un peureux chaque fois qu'il..." C'est quoi ça ?

Élisha : Oups...

Thomas : Ah HA !

Charline (chantant) : Ah ha ha ha !

Hugo, Anthony, Antoine et Océane (chantant) : Ah ha ha ha !

Charline (chantant) : Héééé eh ho !

Hugo, Anthony, Antoine et Océane (chantant) : Héééé eh ho !

Thomas fait signe aux autres d'arrêter de chanter.

Anthony (s'en rendant compte) : Quoi ? J'embrasse mal ?

Thomas : Pis, euh... J'croyais qu'on avait pas l'droit aux relations amoureuses.

Élisha : Tout d'abord, j'étais saoule.

Océane : Et Dieu sait qu'elle peut l'être facilement...

Élisha : Toi, j't'ai pas parlé !

Thomas : Ok, ça va faire ! (Déchire la "note") À l'avenir, soit plus discrète, Élisha.

Charline : Là, j'espère que t'as la vraie note.

Thomas : Je l'espère... (Sort une autre note) Ouais, c'est elle ! (La lit) "Cher équipage, voici mes ordres : d'ici quelques heures, nous arriverons sur Terre. Je fais confiance à Zoé pour mettre le vaisseau en orbite. Hugo, vous savez quoi faire en cas d'attaque de satellites. Aussitôt le vaisseau en orbite, Élisha devra installer le téléfax. Par la suite, Antoine, Océane, Charline et Élisha devront, supervisés par Thomas, faire notre première exploration. Anthony, faites en sorte que les enfants ne nuisent pas à l'exploration. Sur ce, je vous laisse avec une citation du capitaine Charles Patenaude : "On ne réveille pas des souris qui dorment qui ont fait la fête après que le chat soit parti". Et c'est signé..."

Hugo, Anthony, Antoine, Océane, Charline et Élisha : Gérard !*

Thomas : Mettons. Ok, vous savez ce qu'on a à faire !

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Un peu plus tard...

Élisha : Le téléfax a atterri sur la Terre sans problèmes.

Thomas : Parfait. Maintenant que vous êtes en scaphandres, vous pouvez y aller.

Élisha : On est vraiment obligé ?

Charline : Mais oui.

Anthony (jouant avec Linda et César) : Eille, on pourrait faire une fête pour célébrer ça.

Thomas : Ben là, faudrait la permission du capitaine.

Élisha : On s'en fou. Moi, j'veux fêter !

Thomas : On va attendre que tout le monde soit sorti de régénérescence avant de fêter.

Élisha : Même Flora ?

Thomas (ayant des sueurs froides) : Même... Flora.

Élisha et Charline : Cool !

Océane : Bon, finissons-en avec cette première exploration !

Elle met son casque, s'allonge sur le téléfax et fait signe à Hugo qu'il peut y aller.

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Quelques instants plus tard, Océane, Antoine, Élisha et Charline sont sur la planète Terre.

Antoine : [C'est donc ben beau...]

Ils s'attendaient à se retrouver dans un désert, sous la chaleur écrasante du soleil. Mais ils sont dans un grand champ de blés d'Inde et le climat est plutôt acceptable : chaud, humide, mais on s'y sent bien.

Océane : [J'croyais que les champs étaient brûlés.]

Charline : [Ben, ça a pas d'l'air.]

Élisha : [Mais qu'est-ce qui...]

Charline : [Chut ! J'entend quelque chose.]

La jeune femme aux cheveux bouclés se met en mode écoute. Puis...

Charline : [Y'a une rivière pas loin d'ici.]

Le groupe suit Charline. Ils se retrouvent bientôt devant une rivière aux eaux limpides.

Élisha : [Ça s'peut pas ! Y'avait presque pu d'eau potable quand le monde a quitté la Terre.]

Antoine : ['Est peut-être pas potable justement, niaiseuse !]

Charline : [Antoine, c'est pas le moment d'la traiter de niaiseuse.]

Élisha : [Bon.]

Charline : [Tu le feras plus tard.]

Élisha (vexée) : [Eille !]

Thomas (par communication radio) : [[Alors ? Comment va cette bonne vieille Terre ?]]

Océane : [Ben, elle a pas l'air si vieille que ça finalement.]

Thomas : [[Oui, c'est étrange... Vu d'en haut, elle paraît presque neuve.]]

Pendant ce temps, Élisha recueille un échantillon d'eau de la rivière.

Élisha : [Si vous voulez mon avis...]

Antoine (l'interrompant) : [J'veux pas l'savoir.]

Élisha (fâchée) : [Ah, ta yeule !]

Charline : [Est-ce que c'est fini, cette scène de ménage ? On dirait que vous êtes un couple de divorcés.]

Océane (écoeurée) : [Ah... rien que d'y penser... Ça m'donne mal au coeur...]

Élisha (écoeurée) : [Ah... moi aussi...]

Thomas : [[Mais, au fait, qu'est-ce que tu disais, Éli ?]]

Élisha (se ressaisissant) : [À propos de ?]

Thomas : [[Avant qu'Antoine t'interrompt.]]

Élisha : [Ah oui ! Hé bien, d'après moi, la couche d'ozone s'est restaurée.]

Charline : [En seulement 25 ans ?]

Élisha : [Pour être précise, ça fait 27 ans que les Terriens ont quitté la Terre. Comme la pollution s'est arrêtée aussitôt après leur départ, la nature a commencé à se refaire une beauté.]

Charline : [Oh, j'entend quelque chose !]

Charline se met de nouveau en mode écoute.

Charline : [Quelque chose s'en vient. Thomas, peux-tu te servir de ton radar ?]

Thomas : [[Ça s'ra pas long... ... ... Ok, j'ai fait le zoom sur votre secteur.]]

Antoine : [Pis ?]

Thomas : [[Six créatures vont vous entourer... Là.]]

Antoine : [Bra-vo !]

Effet de surprise : six créatures ressemblant étrangement aux Terriens entourent nos explorateurs, armés de lances. Trois gars, trois filles, tous vêtus comme s'ils étaient dans le passé.

Élisha (appeurée) : [Ah non ! Tuez-nous pas !]

Un des hommes, celui aux cheveux noirs avec des reflets bleus, leur adresse la parole.

Homme ch. noirs : ... ... ... ... ... ...

Antoine, Océane, Élisha, Charline : [Hein ?]

Océane : [Euh... on devrait enlever nos casques.]

Élisha : [T'es folle ? On va...]

Océane lui enlève le casque.

Élisha (agonisant) : Ça y est... je meurre... (Se rendant compte qu'elle pouvait respirer, elle n'agonisait plus) Ah ben non...

Les autres enlèvent leur casque.

Homme ch. noirs : Très bien, je reprend : qui êtes-vous ? Des Barzots ? Des Gonzos ? Des vendeurs d'assurances ?

Charline : Nous venons de la planète Tous. Nous sommes... des Tousseux... Euh, des Toussois... Euh, des Toussetiens... Euh...

Homme ch. noirs : Pas besoin d'en dire plus, nous avons entendu parler de Tous.

Antoine : Et vous, vous êtes... ?

C'est une jeune femme aux cheveux roux qui répond :

Femme ch. roux : Des Souterriens.

Océane : Des quoi ?

Femme ch. roux : C'est le nom donné à ceux qui vivent sous la terre.

Élisha : Ok, mais sous quelle planète ?

Femme ch. roux : La Terre.

Élisha : Quoi ? Mais ça s'peut pas !

Thomas : [[Alors ? Qu'est-ce qui se passe ?]]

Les Souterriens reculent en entendant la voix de Thomas. Charline lui répond.

Charline : On a rencontré des Souterriens.

Thomas : Des quoi ?

Charline : Des gens qui vivent en dessous de la terre.

Thomas : La terre de quelle planète ?

Charline : (Soupir) La Terre.

Thomas : Hein ?

Élisha : J'crois qu'on a besoin d'une longue explication.

Thomas : [[Très bien. Amenez-les au vaisseau.]]

Charline : Ok.

Après que la communication est rompue, une adolescente aux cheveux blonds est la première à parler.

Ado ch. blonds (pointant les scaphandres) : C'est un robot ?

Charline : Non, ça sert à nous protéger des mauvaises conditions. Si vous voulez, on pourrait discuter avec notre second.

Homme ch. noirs : Vous avez un second ? Donc, vous avez un chef ?

Océane : Oui. Il se nomme le capitaine Waterfalls.

Ado ch. blonds : C'est le chef de la planète Tous ?

Océane : Euh... Vraiment, on a besoin de discuter.

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Une fois que tout le monde est retourné au vaisseau, les Souterriens se présentent. Ainsi, le jeune homme aux cheveux noirs se nomme Patrick Grimard, le chef de son village souterrain. La jeune femme aux cheveux roux est sa compagne, Axelle Gauthier. L'adolescente aux cheveux blonds, qui est la soeur d'Axelle, se nomme Jeanne. Ceux aux cheveux bruns, l'un avec des mèches rouges, l'autre avec des mèches bleues, sont les frères de Patrick : Cédric et Julien. Et la dernière, aux cheveux bruns, est la compagne de Julien et la guérisseuse du village, Christelle Jutras.**

Bon, je comprend que vous allez vous mêler avec ces nouveaux noms, mais ne vous inquiétez pas, je les utiliserai peu

Alors, reprenons. Les Souterriens expliquent que, depuis un bon bout de temps, ils se cachaient sous terre afin d'échapper aux malheurs qui s'abbattaient : pollution, guerre, présidents américains, télé-réalité... Puis, lorsqu'ils apprirent que les Terriens étaient partis sur une autre planète, les Souterriens sont réappaus à la surface, tels des pissenlits en été, et se sont chargés de rendre la Terre propre, propre, propre.

Patrick : Pourquoi êtes-vous venus ici ?

Thomas : Pour vérifier l'état de cette Terre après environ 25 ans d'absence.

Patrick (fronçant les sourcils) : Ce qui m'intrigue, c'est pourquoi revenir ? Les Terriens ne pensent qu'à eux, alors il est possible que ce soit pour leurs intérêts.

Axelle : Patrick, calme-toi.

Thomas : Nous ne faisons que notre travail. Pour l'instant, on n'envisage pas de revenir sur Terre.

C'est alors que Zoé, qui revient de la cuisine, dépose un plat sur la table où était assis Patrick, Axelle, Jeanne, Cédric, Julien, Christelle, Thomas, Antoine, Océane, Élisha et Charline (quand j'y pense, la table devrait être bien grosse).

Élisha : Cool ! Du guacamole !

Charline (alors qu'Élisha en prend) : C'est pas mexicain, ça ?

Élisha (la bouche pleine) : Ouais.

Charline : Mais Zoé est cambodgienne, non ?

Thomas : Peut-être que ses parents adoptifs sont mexicains.

Charline : Peut-être. (Regardant Élisha se bourrer la face) Coudonc, t'aime ça.

Élisha : J'ai toujours voulue en manger. Mon père, lui, ose pas en prendre depuis son indigestion.***

Patrick : C'est bien beau tout ça, mais il est temps pour nous d'aller dormir.

Antoine : Quoi ? Yé juste... (Regarde sa montre) Une heure de l'après-midi.

Axelle : Vos montres sont décallées.

Thomas : Donc, lorsqu'on a été sur Terre, pour nous, c'était le matin, mais pour vous, c'était l'après-midi. Donc, si pour nous, c'est l'après-midi, c'est le soir pour vous. Si pour nous ce sera minuit, vous, ce sera le midi. Donc...

Charline : J'commence à être perdue.

Thomas : Ok, j'm'arrête.

L'équipage accompagne le groupe jusqu'au téléfax, où il les téléfaxe.

Élisha (se levant) : Bon, je crois que je vais commencer mes analyses...

Un gargouillement se fait entendre.

Élisha (se sentant moins bien) : Ah... Je vais être malade...







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* Trip de "L'Union fait la force" (le jeu des cartes postales) ^^
** C'est clair que j'ai été influencée par le livre "Les enfants de la Terre" de Jean Auel (j'ai lu le premier livre à présent ^^)
*** Trip de "Delta State". Je vous explique : Philip, le personnage doublé par Stéphane Crête (donc, celui qui fait Brad), fait une indigestion au guacamole (voir épisode "Déjà vu"). Donc, on peut imaginer que Philip est une des vies antérieures de Brad et qu'ils sont tous les deux intolérents à la bouffe étrangère

Chapitre 5 : Alerte, mais pas à Malibu
6 septembre 2065

Une semaine plus tard, dans la salle de commandement...

Thomas : Bon, y manque personne ?

Ce matin, c'est au tour d'Anthony, Hugo, Charline et Flora d'aller prendre de nouveaux échantillons. Tout le monde est là, excepté le capitaine, toujours en régénérescence, et Flora et Élisha, qui sont encore au laboratoire.

Charline : J'espère qu'on va revoir ces Souterriens aujourd'hui.

Hugo : Nous ne les avons pas vu depuis au moins trois jours.

Anthony : Normal. Il pleut tellement en bas ces derniers jours qu'on a seulement à lever la tête et ouvrir notre gueule pour boire les 8 verres d'eau recommandés par Flora.

Antoine (astiquant un fusil) : Au moins, ça nettoie la Terre.

Anthony : Euh... t'as fini avec mon fusil ?

Antoine : Oui oui. (Lui rend le fusil) 'Oublie pas de...

Anthony : ... de nettoyer le fusil après usage, je sais.

Océane : Voyons, 'Toine, les fusils, c'est pour tuer, pas pour être nettoyés.

Thomas : On tue personne. (Voyant qu'Océane allait rajouter) Même une fille d'un chien sale.

Élisha (arrivant avec Flora) : On parle de moi ?

Thomas (ne s'étant pas retourné) : Qui d'autre peut l'être ?

Flora : Salut Thom...

Thomas (sursautant) : Ah !

Thomas, qui tenait une tasse de café, renverse son breuvage sur Océane.

Océane (fâchée) : AH ! Mon écoeurant !

Elle était pour frapper Thomas lorsque Anthony intervient.

Anthony : Calmos, Océane. (Étant derrière elle, il l'entoure de ses bras) Respire lentement...

Océane tente de se calmer et suit les conseils d'Anthony.

Anthony : Voilà... Comme ça... (Il respire profondément) Hum... (Chuchotant) Ça ne te dérangerais pas si je t'aidais à te changer ?

Thomas : Hum-hum !

Anthony : Quoi ?... (Se rappelant) Ah oui ! La mission ! Désolé, Thomas.

Il dégage de l'étreinte qu'il a imposé et laisse Océane partir.

Flora : Alors, où on en était, Thom... ?

Thomas (sursautant) : Ah !

Flora : Mais voyons, qu'est-ce qui t'prend ?

Thomas : Euh...

Thomas n'avouait pas qu'il voulait éviter les coups de Flora. Pourtant, elle était étrangement calme aujourd'hui. Comme avant...

Thomas : Rien, rien... (Rire nerveux, puis se reprend) Bon, tout le monde à la salle de briefing !

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Après qu'Océane se soit changée, l'équipage se retrouve à la salle de briefing.

Élisha : Au fait, le capitaine est sorti de régénérescence, non ?

Hugo : J'ai demandé à Linda et César d'aller le voir.

Charline : Mais voyons, t'es pas le capitaine. Et pas son officier, non plus.

Le reste qui suit sont des chuchotements...

[Chuchotements on]

Anthony (à Charline) : Euh, tu te souviens qu'Hugo supporte pas les enfants ?

Charline : Oui, mais c'est pas une raison.

Anthony : Peut-être qu'il a subi un traumatisme dans sa jeunesse ?

Flora : Par exemple, il aurait eu une mauvaise expérience de gardiennage ?

Anthony : Peut-être, c'est possible.

Élisha (vexée) : Vous supposez que j'ai un traumatisme envers les enfants ?

Charline : Ben non, mais avouons que t'as détesté garder des enfants sur la planète Pouponnière.

Élisha : J'suis pas prête de recommencer ça.

Antoine : Dieu merci, on aura évité une catastrophe mondiale.

Hugo : Au fait, pas besoin de chuchoter, je sais que vous parlez contre moi.

[Chuchotements off]

Les chuchotements sont terminés.

Anthony : Ah voyons, Hugo. Comment tu peux détester les enfants ? C'est cute.

Élisha : Euh, y'a une limite à ça.

Anthony : Quoi ?

Élisha : R'garde les oisillons. C'est laid ! Pas d'plumes, aveugles à leur naissance. C'est... (Tremble de tout son corps en faisant une grimace de dégoût) Beuh !

Voix : On dirait que j'ai rien manqué.

Tous se tourne vers le capitaine Waterfalls, qui vient d'arriver, tenant Linda et César par la main.

Océane : Euh, à part l'arrivée sur Terre, la rencontre des Souterriens, l'indigestion d'Élisha...

Élisha (vexée) : Eille !

Océane : Non, j'crois qu'à part ça, c'était... ordinaire.

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Quelques instants plus tard, après que le capitaine s'est cherché un café...

C. Waterfalls : Parfait, nous pouvons commencer. Officier Vallée, le rapport.

Thomas : D'impôts ?... Ah, ben oui ! Alors, au cours de la semaine qui a suivi notre arrivée sur Terre, nous avons rencontré des Souterriens, c'est-à-dire des Terriens écologistes vivant dans des cités souterraines.

Une image apparaît à l'écran devant eux : un homme Cro-magnon.

C. Waterfalls : Thomas, est-ce moi ou vous n'avez pas trouvé la bonne image ?

Thomas : Antoine a échappé l'appareil photo suite à un malheureux... coup de pied en dessous de la ceinture.

C. Waterfalls (sévère) : Élisha !

Élisha : Ben quoi ? Y'arrêtait pas d'm'insulter.

Antoine : J'vous ai pas insulté. J'vous d'mandais juste de vous tasser un peu.

Élisha : Ouais, mais vous avez dit : "Tassez-vous de là, grosse vache !" (Sanglotant) J'suis pas grosse !

Antoine (hors de lui) : Mais j'ai jamais dit ça !

C. Waterfalls (soutenant Antoine) : Vous mentez, Élisha Spitfire ! Vous faites semblant.

En effet, elle faisait semblant de pleurer afin de donner de la crédibilité à son mensonge, comme quoi elle restera toujours une Spitfire.

Élisha (arrêtant, déçue) : Ah, comment vous l'savez ?

C. Waterfalls : On s'en fou. Thomas, continuez.

Thomas : Merci. Euh...

Il regarde sur sa main, où sont écrit ses notes.

Thomas : Alors, comme je le disais, les Souterriens, suite au départ des Terriens, ont tenté de restaurer la Terre. (Regarde sa main) La pollution s'étant arrêtée, cela a beaucoup aidé. (Regarde sa main) Et n'oubliez pas que je dois à Hugo 200 $.

Hugo : 200 ?

Thomas : Euh... (Regardant sa main) Me semblait aussi que j'devais arrêter.

C. Waterfalls : Et les échantillons ? Avons-nous les résultats ?

Thomas : Je laisse la parole au scientifique Spitfire. (Se rassoit)

Élisha (se levant) : Merci, Thomas. Alors, selon les échantillons, la Terre semble avoir repris du poil de la bête. La température mondiale a chuté de quelques degrés, ce qui fait une grande différence. L'air est devenue moins polluée et l'eau plus viable pour les animaux aquatiques. Les poissons ont été nombreux lorsque nous avons pêché dans un des lacs de la région. Par contre, le taux de mercure a très peu chuté dans certains cours d'eau.

C. Waterfalls : Ce qui veut dire ?

Élisha : Que certains cours d'eau restent empoisonnés au mercure. Vous comprendrez qu'il est très difficile d'éliminer le mercure de ces cours d'eau. Par contre, Charline a fait une belle découverte à partir des hublots du vaisseau. À toi, Charline. (Se rassoit)

Charline (se levant) : Merci, Éli. En effet, j'ai constaté quelque chose. (À l'écran) Montrez-nous une photo de la Terre en 2038, s'il vous plaît.

Une image de la Terre apparaît, ravagée, presque désertique.

Charline : Voici ce que les satellites ont pris comme photo en 2038. (À l'écran) Montrez-nous maintenant la photo de la Terre en 2065.

Une autre image de la Terre apparaît, presque comme neuve.

Anthony : Euh... c'est facile à voir, tu sais.

Thomas : Oui, euh... C'est... frappant comme différence.

Charline : Ouais, mais regardez bien. (À l'écran) Zoom sur la ville de Montréal pour les deux photos.

L'écran se sépare en deux, montrant les deux zooms de la ville de Montréal.

Charline : Pis ?

C. Waterfalls : À part les arbres, euh... rien.

Charline : Mais c'est clair, voyons ! (À l'écran) Activez la fonction marqueur.

Voix : [Fonction marqueur activé.]

Son doigt touchant l'écran, Charline se sert de son doigt comme marqueur. Elle encercle un rond sur le premier zoom, puis un autre sur le deuxième.

Charline : Pis ?

Flora : Euh... Non, j'vois pas !

Charline (à l'écran) : Zoomez les cercles.

L'écran "zoom" encore. Cette fois-ci, l'équipage remarque de quoi.

Anthony : Mais... y'a pus d'ville !

Charline : Exact. Pus d'ville !

Océane : Et t'as remarqué ça avec ton oeil de... ?

Charline : Avec mon oeil de quart d'ET, ouais.

Océane : C'est capoté !

C. Waterfalls : Ainsi, Montréal n'existe plus ?

Charline : Presque. Le dôme a disparu, oui, mais certains monuments ont été préservés de la destruction, mais ils sont envahis par la nature.

C. Waterfalls : On s'croirait en 1642... 'Manquerait seulement les Iroquois...

Soudain, le vaisseau se fait brasser. Puis, une alarme sonne.

Voix : [Alerte vert fluo quétaine. Alert vert fluo quétaine.]

C. Waterfalls : Le vaisseau a été attaqué !

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En peu de temps, tout l'équipage se retrouve dans la salle de commandement. Hugo jete un regard sur son ordinateur.

Hugo : Rah... Mon ordi a un bug ! Il a pas pu défendre notre vaisseau !

C. Waterfalls : Merde !

Au même moment, un papier sortit de l'ordinateur central. Océane le saisit.

Océane : Euh... C'est quoi, ça ?

Élisha : C'est un rapport. Donnez-le moi !

Océane : Un rapport ? (Souriante, elle le garde pour elle) Suppliez-moi.

Élisha : Jamais.

Charline : Fais pas ta chienne, Océane. Donne-lui ce rapport.

Océane (moqueuse) : Vraiment ? Ok.

Avec le rapport, elle fait un avion en papier et le lance sur Élisha.

Élisha : Eille !

C. Waterfalls : Eille, ça va faire vos enfantillages ?

Élisha (boudant) : Elle m'a donné des coups d'avion en papier !

C. Waterfalls (sévère) : Spitfire, lisez ce foutu rapport !

Antoine (murmurant alors qu'Élisha lit le rapport) : On s'croirait dans un film américain...

Élisha (après avoir lu) : Un satellite a endommagé notre vaisseau et a déclaré un incendie au couloir C. Le bug d'ordi d'Hugo a empêché l'extinction automatique. Alors le feu s'est propagé... près de l'entrepot des produits dangereux.

C. Waterfalls (presque pâle) : Ok... Maintenant qu'on sait dans quelle situation on est, j'aimerais qu'on réagisse... 1, 2, 3, GO !

Tout l'équipage se met à paniquer, excepté Hugo.

Tous, sauf Hugo : AHHHHHHH !!!

Hugo (encore calme) : Ahhhh...

Tous, sauf Hugo : AAAAAAAAAAHHHHHHHHH... (Reprennent leur souffle) AAAAHHHHHHHHHHH !!!!

Flora (pendant que le reste, sauf Hugo, panique) : Eille, sont où César pis Linda ?

Charline : AAHHHH... (Arrête de crier) Ah non ! J'espère qu'ils sont pas loin !

Flora : Allons les chercher !

Charline : Mais qu'est-ce qu'on fait... (Regarde le reste de l'équipage, puis hausse les épaules) Ah, pis d'la...

Flora : Viens-t-en !

Finalement, quelques secondes après le départ de Flora et de Charline, tout le monde reprend son calme, exceptée...

Élisha : AHHHHHH... AHHHHH... AHHHHH...

Océane : Capitaine, est-ce que j'peux ?

C. Waterfalls : Ah, pis pourquoi pas ?

Océane : Merci.

Élisha : AHHHHH... AHHHHH.... AHH...

Océane lui donne un coup de poing à l'estomac.

Élisha (se tenant le ventre) : Ow...

Thomas : Flora ? Charline ? Sont pus là ?

Hugo : Non, elles sont parties chercher les microbes pendant qu'on paniquait.

Anthony : Wô ! C'est pas des microbes.

C. Waterfalls : S'il vous plaît, un peu de calme ! (À Hugo) Vous pouvez pas réparer ce bug ?

Élisha (se tenant encore le ventre) : Ça servira à rien, le feu est trop intense !

Antoine : Eille, êtes-vous sourde ? Y vous parlait pas !

Hugo : Élisha confirme ma mauvaise nouvelle, capitaine.

C. Waterfalls : On peut rien faire ?

Hugo : Malheureusement, non.

Le capitaine ferme les yeux pendant un moment, désespéré.

C. Waterfalls : Puisque c'est comme ça... Il faut abandonner le vaisseau.

Flora et Charline reviennent dans le vaisseau, tenant César et Linda par la main.

Thomas : Quoi ? On va... ?

C. Waterfalls : Nous ne pouvons plus rien faire...

Une secousse se fait sentir. Élisha devient nerveuse.

Élisha : Les produits explosent... Bon ben, j'ai pus rien à faire moi !

Elle se dirige vers le téléfax et se téléfaxe elle-même. Zoé, qui est restée silencieuse (sauf lorsqu'elle a paniqué elle aussi), se téléfaxe à son tour. Puis viennent Linda, César, Charline, Anthony, Flora, Antoine, Océane et Hugo. Thomas allait se téléfaxer lorsque...

Thomas : Capitaine ! Qu'attendez-vous ?

C. Waterfalls : Je dois mourir avec mon vaisseau, Thomas. Prenez soin de l'équipage.

Thomas (se dirigeant vers le capitaine) : Ah, ça non ! (Prenant le bras du capitaine) Venez !

C. Waterfalls (ferme) : Non !

Thomas lâche prise. Il fallait faire quelque chose. C'est alors qu'il pense à ce que Flora lui avait dit sur le point faible de Brad. Et si... ?

C. Waterfalls : Vous allez retrouver l'équipage immédiatement !

Thomas : Non, capitaine !

Thomas lui donne un coup à la nuque. Curieusement, ça marche ! Le capitaine tombe, inconscient, dans les bras de son officier.

Thomas : Ça... a marché ! Mais yé ben pesant !

Finalement, après quelques efforts, interrompus par d'autres explosions, Thomas réussit à téléfaxer le capitaine, puis lui-même...

Chapitre 6 : Ça court pour les secours
7 septembre 2065

La pluie qui s'était abattue ces derniers jours a fini par s'arrêter au cours de la nuit. Malgré tout, cela n'a pas augmenté le moral de l'équipage.

Sains et saufs, ils devaient, sous la pluie, trouver un abri pour se protéger de cette douche froide. César et Linda n'arrêtaient pas de pleurer, ce qui désespérait Hugo. Ce dernier finit par s'éloigner du groupe, le temps de décompresser lorsque soudain... il s'enfonce dans la terre !

En fait, il venait de tomber dans une cavité naturelle formée grâce à l'eau. L'eau qui tombait de ce trou coulait sur le sol rocheux avant de rejoindre un ruisseau souterrain. Il avait trouvé l'abri idéal pour l'équipage. Malheureusement, en tombant, sa jambe s'était cassée. C'était le diagnostique que Flora a posé en l'examinant, une fois que l'équipage a descendu avec précaution dans le trou.

Puis, après avoir fait une atelle pour Hugo, l'équipage tenta d'allumer un feu, seulement après avoir trouvé du bois sec protégé par une épaisse forêt de conifères. Finalement, se sont réchauffés avant d'aller dormir...

Bon, maintenant que cette fin de journée a été résumée, nous pouvons commencer l'autre ^^

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Élisha (grelottant) : Brr... Il fait donc ben frette icitte !

Antoine : Pas étonnant avec votre mini-jupe !

Élisha : Pfft ! De toute façon, vous pouvez rien ressentir. Avec un p'tit cerveau comme le vôtre...

Flora (fatiguée) : Ah, vous allez pas recommencer ?

Linda (fatiguée) : Flora ?

Hugo (gémissant) : Ahh...

Anthony : Hug', ça va ?

Hugo : J'ai froid...

Linda : Flora ?

Élisha (à Antoine) : Bon, vous voyez qu'y fait frette ?

Flora pose sa main sur le front d'Hugo. Elle devient inquiète.

Flora : Y fait d'la fièvre...

Linda : Flora ?

Flora : (Soupir) Oui ?

Linda : J'ai envie...

Flora : Charline ?

Charline (ensommeillée) : Hmmm ?

Flora demande à Charline d'aller accompagner Linda afin qu'elle puisse se soulager. Se réveillant peu à peu, la jeune Bouchard aide Linda à sortir de la cavité alors que la médecin arrache un morceau de ses vêtements, le mouille dans le ruisseau avant d'éponger le front d'Hugo.

Thomas : C'est-tu grave ?

Flora : Il faudrait qu'il voit un médecin.

Thomas : C'est parce que t'es médecin.

Flora : Un médecin qui a des médicaments.

Élisha : Eille, on a été stupide de rien amener avec nous.

Océane : Vous aurez été stupide de risquer votre vie... Mais en laissant votre peau, ç'aurait été le geste le plus utile de l'Univers.

Élisha : Le geste le plus utile de l'Univers a déjà été fait : déporter vos parents !

Océane (furieuse) : Ah, là, je l'prends pas !

Élisha : Votre mère est rien qu'une criminelle !

Océane : Votre père est la pire ordure de l'humanité !

Flora (s'interposant entre les deux filles) : Ça va faire, les insultes ! Capitaine, vous pouvez pas... (Regardant autour d'elle) Yé où, lui ?

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Le capitaine Waterfalls a été le premier a se lever. Afin de ne pas retarder les recherches, il a profité de la belle journée qui commence afin de regarder les alentours. La cavité naturelle occupait la petite colline, parsemée de quelques arbres, sur laquelle l'équipage était. Un ruisseau sortant de nulle part expliquerait où le ruisseau de la cavité sort. D'ici, il pouvait voir facilement le lac d'en bas, un peu plus loin, qui étendait ses bras et accueillait les sources d'eau.

En retournant au trou de la cavité, il voit Charline adossée à un grand arbre. Il décide d'aller lui parler. En s'approchant d'elle, cette dernière se redresse et fait un garde-à-vous.

C. Waterfalls : Repos, Charline ! (Elle s'exécute) Je suis venu vous saluer.

Charline : Ah bon ? Euh... (Elle devient embarrassée) Salut à vous aussi.

C. Waterfalls : Comment allez-vous ?

Charline : Moi ? Ben... très bien... Les oiseaux chantent... Le soleil brille... Euh... Et vous ?

C. Waterfalls : Ça va... Quoique...

Le capitaine s'arrête. Fallait-il qu'elle le sache ? Il n'aimait pas trop montrer ses craintes.

Charline : Allons, capitaine, découragez-vous pas.

Étonné, le capitaine la regarde.

C. Waterfalls : Comment l'avez-vous... ?

Charline : J'sais c'que sait être attaché à une machine... Ça fait bizarre de plus circuler entre ses murs...

C. Waterfalls (avouant) : Oui... C'est vrai...

Charline : Mais le pire... (Soupire, puis murmure) Ah, laissez faire...

C. Waterfalls : Sachez que vous n'êtes pas seule dans ce qui vient de nous arriver.

C'est au tour de Charline d'être étonnée.

Charline : Mais... Comment ?

C. Waterfalls : Un capitaine doit comprendre son équipage.

Charline se sentit rougir, mais le capitaine ne remarqua pas ce détail.

Linda (hors-champ) : Cha'line ?

Charline (sans se tourner) : Oui ?

Linda (hors-champ) : J'ai fini. As-tu du papier de toilette ?

Charline : Euh...

Sans hésiter, le capitaine dézippe sa veste et arrache du chandail, qui est en dessous, un morceau.

C. Waterfalls (le tendant à Charline) : Tenez, c'est du coton.

Charline : Ah, euh... Merci.

Toujours sans se tourner, elle passe son bras autour de l'arbre et donne le morceau à Linda (vous comprendrez qu'elle était de l'autre côté de l'arbre ).

C. Waterfalls : Est-ce que vous savez si les autres sont réveillés ?

Charline : Oh oui, tout le monde est debout.

C. Waterfalls : Très bien. L'exploration pourra débuter.

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Lorsque le capitaine, Charline et Linda descendent dans le trou, ils remarquent qu'Océane est dans un coin, dos aux autres. Élisha est dans la même position, mais dans un coin opposé.

C. Waterfalls : Que s'est-il passé ?

Thomas : On a été obligé de les faire réfléchir dans un coin.

Anthony : Elles s'insultaient tellement qu'elles ont commencé à insulter leurs parents.

Flora : C'est quand même bizarre d'insulter des gènes.

Thomas (faisant semblant de comprendre) : Ahhhh... C'est pour ça qu'insulter, ç'a des gènes.

Anthony, Flora, Antoine, Charline, C. Waterfalls : ??? (Face d'incompréhension)

Thomas : Ben, des gènes, "dégêne"... (Soupire) Oubliez ça.

Flora : Capitaine, y'a pire. Hugo va mal. Il fait tellement d'fièvre que l'eau s'évapore en moins de deux minutes.

C. Waterfalls : C'est vous le médecin. Vous devez faire quelque chose.

Flora : Si seulement j'avais des médicaments...

Antoine : Eille, j'y pense. Les Souterriens ont des guérisseuses. Ils pourraient nous aider.

C. Waterfalls : On n'a pas trop le choix... Élisha, Océane, venez ici ! (Voyant qu'elles ne bougent pas, il insiste sur chaque mot) C'est un ordre !

Les deux filles se lèvent et rejoingnent l'équipage presque complet. Zoé, qui veillait sur Hugo, décide de rejoindre l'équipage elle aussi.

C. Waterfalls : Nous devons trouver une guérisseuse. Il y a sûrement un village pas loin d'ici. C'est pour cela qu'on devra se séparer en équipes de deux. Tout le monde ont leurs montre-émetteurs ?

Océane : Nos quoi ? J'ai pas ça, moi.

C. Waterfalls : C'est normal, il n'y a que 8 montres. Je vous jumellerai à quelqu'un qui en a une.

Le capitaine réfléchit. Il devait faire en sorte que les équipes travaillent sérieusement, mais que les forces de l'un complète les faiblessses de l'autre. Il sait alors quoi faire...

C. Waterfalls : Zoé, vous irez avec moi. Océane, vous êtes avec Thomas. Charline, vous êtes avec Antoine. Et Élisha, vous irez avec Anthony.

Flora : Bon, ça veut dire que j'dois veiller sur Hugo ?

C. Waterfalls : Vous avez compris. Maintenant, passons à l'action !

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Une fois rendues à la surface, les équipes se distribuent les directions : le nord pour Océane et Thomas, le sud pour Élisha et Anthony, l'est pour Zoé et le capitaine et l'ouest pour Charline et Antoine.

Le capitaine et Zoé s'enfoncent dans un champ de blé. Mais ce champ était si vaste qu'ils ne s'en sont sortis qu'en début d'après-midi. D'accord, il n'était pas si vaste que ça, mais ils se sont perdus de vue et ont passé une bonne partie de la journée à se chercher. Finalement, ils ont conclu qu'il n'y a aucun village ici...

Quant à Élisha et Anthony, ils sont partis dans une forêt. Malheureusement, Anthony est tombé dans un buisson rempli d'épines. Élisha a dû rebrousser chemin avec lui, jusqu'à ce que...

Élisha et Anthony (sursautant) : Ah !

Ils tombent nez à nez avec Charline et Antoine.

Élisha : Kessé vous faites là ?

Charline : Quoi ? C'est pas l'ouest ?

Élisha : Non, c'est le sud.

Anthony : À moins qu'on soit au sud-ouest...

Antoine : Qu'est-ce qui t'es arrivé ? T'es tombé dans un buisson ?

Anthony : Ben non, j'me suis fait mordre par un porc-épic pis j'me transforme en porc-épic-garou-qui-chante à l'occasion.

Charline : Ah, c'est pour ça, les oreilles décollées ? Ben non, j'te niaise, 'Thony.

Thomas (par communication radio) : [Capitaine ? Capitaine ?]

Élisha (répondant) : Non, c'est Éli.

Thomas : [Oups, mauvais numéro.]

Antoine (à la montre d'Élisha) : Kessé qu'il y a, Thomas ?

Thomas : [On a trouvé le clan de l'autre jour !]

Des cris se joie s'élèvent aussitôt.

Capitaine (par communication radio) : [Ai-je bien entendu ? Vous...]

Thomas : [Ah, vous êtes là, capitaine ? Ben oui, on les a trouvés !]

Flora (contente, par communication radio) : [Hein ? Pour vrai ?]

Thomas : [Là, la guérisseuse prépare son sac de médicaments pis elle nous rejoint.]

Capitaine : [Parfait, on se retrouve au camp. Terminé.]

Thomas : [Ok. Terminé.]

Élisha : Terminé.

La communication est rompue.

Anthony : Sont vraiment puissantes, ces radios.

Antoine : Maintenant, rentrons.

Ils commencent à partir lorsque soudain, Charline s'arrête.

Élisha : Qu'est-ce qu'il y a, Charley ?

Son amie ne lui répond pas, utilisant le mode écoute.

Charline : J'entends... Comme un tremblement de terre... Comme si plusieurs couraient en même temps...

C'est alors que, de sa vue excellente, elle a pu voir ce qu'elle a entendu.

Charline : UN TROUPEAU DE VACHES EN FURIE !

Sans prendre plus de temps pour expliquer, Charline prend Anthony par la taille (qui est le plus petit de tous) et, avec sa force exceptionnelle, le propulse à une branche d'arbre. Puis elle se tourne vers Élisha et Antoine.

Charline : COUREZ !

Le groupe restant se sépare avant d'être rejoint par ce troupeau de vaches blanches avec des taches noires... à moins que ce soit des vaches noires avec des taches blanches... En tout cas...

Charline utilise la force de ses jambes pour prendre de la distance. C'est alors qu'elle voit une branche basse, mais solide. Elle fait un saut et saute sur cette branche pour se propulser dans celles qui sont les plus hautes. Essoufflée, elle regarde autour d'elle. Elle voit les vaches dépasser l'arbre où Anthony est à l'abri, mais elle ne voit ni Élisha, ni Antoine...

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Comme par hasard, Élisha et Antoine se retrouve face à face.

Élisha : Ah, vous, vous avez pas le sens de l'orientation.

Antoine : Vous croyez ? On dirait que vous courez comme une tête pas de poule.

Élisha (vexée) : Une poule pas de tête, vous voulez dire ?

Ils entendent soudain un grondement, suivi d'un meuglement d'une vache enragée.

Antoine : Oh, j'crois que vos cousines nous ont retrouvés.

Élisha (toujours vexée) : Allez chez... !

Le mercenaire l'interrompt en lui prenant la main.

Antoine (soupirant) : J'le regrette déjà, mais... Suivez-moi !

Avant que la scientifique ait le temps de protester, il l'entraîne avec elle. Ensemble, ils évitent les arbres, les branches basses, les "cadeaux" de lapins... mais n'ont pas pu éviter les racines en haut de la pente.

Ils trébuchent et roulent de l'autre côté de la pente. Pendant ce temps, parce qu'elles avaient peur, ou parce qu'elles étaient paresseuses de monter la pente, ou parce que ça ne leur tentait pas, les vaches en furie ont changé de direction.

Entre temps, Antoine et Élisha se retrouvent sur le sol, immobilisés, pêle-mêle et essoufflés.

Élisha : C'était... pas... nécessaire...

Antoine : J'sais...

Élisha : J'vous déteste... mais vous... m'avez...

La jeune Spitfire n'osait pas le dire. Étant orgueilleuse, elle n'aimait pas trop l'idée qu'Antoine, le gars qu'elle ait jamais détesté, lui a sauvé la vie.

Antoine : On oublie ça... Ok ?

Élisha (hochant la tête) : Ok...

Ils se relèvent péniblement et, après quelques minutes de marche, retrouvent finalement Charline et Anthony, sains et saufs.

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La journée tire vers sa fin lorsque Thomas, Océane, Christelle, la guérisseuse, et Julien, son compagnon, arrivent à la cavité. Le capitaine, Zoé, Flora et Hugo étaient là. César et Linda, épuisés par cette journée, faisaient une sieste.

C. Waterfalls : Thomas, vous n'aviez pas vu les autres ?

Thomas secoue la tête, signe de réponse négative.

Flora : Merci d'être là, Christelle.

La guérisseuse aux cheveux bruns sourit.

Christelle : Ça me fait plaisir de vous aider. Bon, comment va le blessé ?

Christelle commence à examiner Hugo. L'état s'est empiré, la fièvre est toujours là, une infection a commencé à la jambe, mais la soigneuse reste confiante. Elle sort de son sac un pot et quelques herbes et demande à Flora d'aller faire chauffer des pierres.

Lorsque les pierres sont devenues rouges, à l'aide de batôns, Christelle a placé les pierres chaudes dans l'eau. Puis, lorsque l'eau est devenue chaude, elle a ajouté les herbes.

Christelle : Quelqu'un pourrait me fournir du bois et des morceaux de linge, s'il vous plaît ?

Voyant qu'il n'a plus le choix, le capitaine se débarrasse de sa veste et la déchire en lambeaux. Pendant ce temps, Thomas est sorti de la cavité pour apporter des morceaux de bois mort. Pendant ce temps, avec un ligne, Christelle le trempe dans l'infusion et nettoie la plaie d'Hugo. Par la suite, avec le bois et les lambeaux, elle fait une attelle de fortune.

Christelle : Vous devriez l'amener au village. Il sera mieux soigné que dans votre vaisseau.

Océane : Euh, c'est parce que... On a pu de vaisseau.

Christelle : Quoi ?

C. Waterfalls : Ouais... Notre vaisseau... a fait... capout !

Christelle : Oh... Hé bien, si je l'voudrais, j'vous accueillerais... Mais faut voir le chef avant...

C. Waterfalls : Très bien, nous irons voir votre chef pour un formulaire.

Christelle : Non, c'est pas un formulaire. C'est simple... mais aussi compliqué.

Thomas : Je trouve que c'est pas claire, votre affaire.

C'est alors qu'arrivent Anthony, Charline, Élisha et Antoine.

Flora (fâchée) : Eille, vous étiez où, vous ? C'était pas l'moment pour cueillir des pommes !

Charline : On est désolé. On... on a été attaqué... Par un troupeau de vaches furieuses !

C'est alors que Christelle se met à rire.

Antoine : Quoi, ça vous fait rire ?

Christelle (riant) : C'est... la... première fois que... vous marchez sur... la route "Y vont dans l'champs"* !

Le groupe était perplexe. Au moins, ils ont compris qu'ils ne devaient plus marcher sur la route des vaches. Après avoir mangé un repas modeste, Christelle a recommandé à tous d'aller dormir. La journée sera longue demain...

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* Vous ne trouvez pas que ça ressemble à "Yvon Deschamps" ?

Chapitre 7 : Zoé
8 septembre 2065

Bien avant que le soleil se lève, l'équipage était debout (à prendre au pied de la lettre, car leurs yeux avaient de la misère à rester ouverts). Mais la fatigue n'est pas une raison valable quand un blessé doit être conduit ailleurs. Après quelques protestations, ils ont fini par suivre Christelle et Julien. Charline et Antoine s'occupent de transporter Hugo sur une civière en bois.

Les Souterriens connaissent très bien les environs. L'équipage apprend d'ailleurs que Julien est menuisier. Tout comme la guérisseuse, son endroit de prédilection est la forêt : l'une pour recueillir un peu d'écorce, l'autre pour le bois. Par contre, ils font attention pour ne pas être sur la route des vaches.

Alors que le soleil est à son zénith, ils arrivent à une clairière. Des maisons en bois sont regroupées autour d'une rivière aux eaux calmes. Le groupe, excepté Christelle, Julien, Thomas et Océane, en est ébahi.

Charline : Wow ! J'croyais que vous viviez en d'sous d'la terre.

Julien : Seulement l'hiver.

Christelle : Et aussi quand y fait pas beau.

Les villageois, d'environ une trentaine en tout, avancent vers les étrangers, à la fois craintifs et curieux. Déjà, César et Linda font connaissance avec des enfants de leur âge.

Enfant #1 : C'est quoi vos noms ?

César : Moi, c'est César. (Pointant Linda) Elle, c'est ma soeur zumelle, Linda.

Enfant #2 : Voulez-vous jouer avec nous ?

Linda (contente) : Oui !

Mais, pour les plus vieux, ils sont plus craintifs que curieux. Il est rare de voir un équipage, vêtu d'uniformes déchirés. La plupart croient à une guerre dans le ciel ou pire, une invasion. C'est alors que le chef aux cheveux noirs, Patrick, arrive, accompagné de sa compagne, Axelle la rousse.

Patrick : Julien ! Christelle ! Pouvez-vous me dire ce qui se passe ?

Le menuisier et la guérisseuse résument le malheur qui est arrivé à l'équipage, ainsi que la blessure d'Hugo.

Christelle : Chef, n'oubliez pas que les guérisseurs se doivent d'aider tout blessé. C'est la vocation de la Croix de sang.

D'un geste de la main, elle montre son sac marqué d'une croix d'une couleur vive, faite en sang.*

Patrick : D'accord pour le blessé, mais pourquoi les autres sont ici ?

Julien : Ils demandent refuge dans notre village.

Le chef fronçait les sourcils.

Patrick : Vous êtes naïfs ou quoi ? Ils ne sont pas Souterriens. Leurs ancêtres sont... (Dégoûté) Terriens.

Flora (vexée) : Eille, on a rien fait, nous !

Patrick : Qu'importe ! Votre civilisation ne fait que détruire...

La plupart approuve ce que le chef disait.

Patrick : ... se battre... (Hochements de tête) se manipuler... (Hochements de tête) s'inventer des horreurs qui passent à la télé...

Jeune : Euh... C'est quoi, la télé ?

Élisha : Quoi ? Vous avez pas d'télé ? Bon, ben, moi, j'pars !

Cependant, la scientifique est retenue par le capitaine.

C. Waterfalls : On part pas ici, on est là pour rester ! (À Patrick) Que vous le vouliez ou non.

Patrick : Si vous vouliez restez ici, vous devez le prouver. Nous n'acceptons pas les paresseux.

C. Waterfalls : Comment devons-nous le prouver ?

Patrick : Montrez-nous le domaine dans lequel vous excellez. Plus vous vous rendez utile, plus nous vous accepterons.

Élisha : J'aurai un commentaire.

Patrick : Oui ?

Élisha : J'ai vu un billot de bois là-bas, avec des cordes, pis... Comment vous le tirez ?

Patrick demande aux villageois de l'aider à tirer le bois. Peu de temps après qu'ils aient commencé, Élisha les interrompt.

Élisha : Non, non, non. Vous l'avez pas.

Villageois (au pluriel) : Hein ?

Élisha : Tout d'abord, vous tirez trop vers le haut, vous perdez de l'énergie Le mieux, c'est de tirer en restant le plus près possible du sol. On perd moins d'énergie ainsi.**

En effet, la charge semble plus facile à tirer.

Villageois (au singulier) : Hein, c'est donc ben facile...

Les villageois arrêtent de tirer le billot de bois et Patrick se tourne vers Élisha.

Patrick : Tes connaissances pourraient nous être utile.

Élisha : J'en suis ravie.

Elle se tourne vers Antoine et lui fait une grimace. Vexé, Antoine prend la relève.

Antoine : Monsieur, avez-vous besoin d'un mercenaire ?

Patrick : D'un quoi ?

Antoine : Un guerrier, pour défendre les villageois. D'accord, j'ai pu d'armes, mais j'peux me débrouiller avec une arme à feu, une lance, un bâton...

Patrick : Et un arc ?

Antoine : Un arc ? Ben, si c'est comme une arme à feu, j'crois que ça peut y aller.

Océane : Eille, j'veux défendre les villageois, moé y tout.

Le chef accepte Antoine et Océane comme guerriers.

Charline : D'après ce que je vois, vous avez un poste d'observation dans les arbres ?

Cédric, le frère de Patrick aux cheveux bruns avec des mèches rouges, prend la parole.

Cédric : Oui. C'est un observatoire. Je m'en sers pour étudier les étoiles et la lune et ainsi compter les mois et les saisons.

Charline : J'pourrais y jeter un coup d'oeil ?

Cédric : Oui, bien sûr.

En peu de temps, Charline se hisse à la plate forme, accessible par des échelles et des chemins sur les branches. Quelques minutes plus tard, elle y descend.

Charline : La vue est parfaite. J'vois très bien tout c'qui bouge sur un grand rayon.

Élisha (approuvant) : Elle a de très bons yeux. (Elle hoche de la tête) J'vous jure !

Charline est acceptée.

Hugo (souffrant malgré lui) : J'ai... arg... J'ai un excellent sang-froiaarg...

Anthony : C'est vrai, j'l'ai jamais vu se fâcher, même s'il déteste des affaires...

Hugo : J'pourrais... Faire des négociations ? Arg...

Aussitôt qu'Hugo est accepté, on le transporte dans la maison de Christelle et de Julien pour de meilleurs soins.

Flora : Je suis médecin. En quelque sorte, c'est un peu comme votre guérisseuse. Avec ce que j'connais, j'pourrais l'aider.

Deux guérisseuses valant mieux qu'une, Flora a été acceptée.

Anthony : De mon côté, moi, je soigne. Pas comme Flora, mais plus les blessures intérieures. Tsé, on souffre tous. Mais moi, j'saurais vous réconforter.

Anthony est accepté à son tour.

Thomas : J'ai déjà fait des trajectoires dans le vaisseau. Avec Charline, j'pourrais ben vous faire des cartes, au cas où vous en avez pas.

Axelle : Des cartes ?

Thomas : Ouais. Ça nous évit'ra de se perdre...

Thomas est accepté lui aussi. Il ne manque plus que le capitaine et Zoé...

C. Waterfalls : Bon, je sais que vous avez un chef. Mais il y a une autre chose dans laquelle j'excelle... (Il prend une bonne respiration) Vous n'auriez pas une guitare ?

Patrick : Une zitare, vous voulez dire ?

C. Waterfalls : Une quoi ?

Une villageoise remet à Patrick une zitare. C'est ainsi qu'ils nomment les guitares accoustiques.

Axelle : C'est ça que vous voulez dire ?

C. Waterfalls (prenant la zitare des mains de Patrick) : Oui, bien sûr. Voyons voir...

La guitare étant bien accordée, le capitaine se met à chanter...

C. Waterfalls : Les petites bêtes
Oui ca m'embête,
Les araignées ça m'fait... (Tousse)
Les vers de terre j'sais pas quoi en faire
Une mouche, je trouve ça louche
Et les criquets ça m'effraie da dou di dou doui***

Sur cette musique légère, tout le monde tappe des mains ou des pieds. Et, vers la fin, ceux qui connaissent la chanson se rejoingent.

C. Waterfalls, Élisha, Charline, Flora, Thomas : Les fourmis les lucioles les amis j'en ai ras l'bol
Les guêpes et les abeilles pour moi c'est du pareil
Toutes ces créatures nous rendent la vie plus dure

Tous : Yah oh!!!

Et le capitaine a été applaudi chaleureusement, surtout Charline. Bien que ce n'était pas elle qui applaudit le plus fort, elle a été impressionnée par ce côté qu'elle n'a jamais vu.

Tous semblaient d'accord pour que cet homme puisse les faire divertir. Il reste maintenant... Zoé.

Axelle : Votre amie... est-elle timide ?

Océane : A parle peu, mais est ben smatte.

Soudain, sans avertir, Zoé tourne le dos pour... tousser. Mais, à la grande surprise de tous, elle toussait... des vis et des boulons.

Thomas : Ah, là j'comprends pourquoi y'avait presque plus d'vis.

Flora : Thomas, Zoé file mal. Faut l'examiner.

Charline : Pas besoin, j'crois avoir reconnu les symptômes : elle a un virus.

Tous les villageois reculent, effrayés.

Charline : Mais non, pas un virus humain, un virus informatique.

Pendant ce temps, Zoé continue de tousser.

Élisha : Est-ce que t'insinues que... Zoé est... une robotte ?

Anthony : Eille, peut-être que c'est psychologique, son affaire. Elle a peut-être une phase métale. Tsé, après la phase bucale, annale... Les gens sont tous bizarres.

Charline : Non, j'crois pas.

Anthony : Et sa peau ? C'est d'la vraie.

Charline : As-tu remarqué qu'elle s'est jamais blessée ? Sa peau est sûrement très résistante et très proche du réalisme. En tout cas, ça expliquerait pourquoi elle parle peu : son vocabulaire est limité.

C. Waterfalls : Vous croyez que vous pourrez la soigner ?

Charline : J'vais faire mon possible. (Aux villageois) Avez-vous des tournevis, des marteaux, bref, plein d'outils ?

Julien : Moi j'en ai. Pourquoi ?

Charline : J'vais faire une opération à circuit ouvert. Éli, Flor', pourriez-vous m'assister ?

Élisha (enthousiaste) : Eille, mets-en ! J'ai pas envie de rater une opération de robotte...

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Dans le courant de l'après-midi, Charline, Élisha et Flora ont installé Zoé dans une chambre de la maison de la guérisseuse et du menuisier et ont refermé la porte derrière elles en disant de ne pas les déranger tant que l'opération n'est pas finie.

Pendant ce temps, Hugo se repose paisiblement, Christelle lui ayant donné un somnifère afin de l'aider à récupérer. Sa plaie a été mieux nettoyée et sa jambe repose dans un plâtre végétal qu'il faudra changer à tous les jours. En plus, sa fièvre a tombé et il risque d'aller beaucoup mieux en se réveillant.

À l'extérieur, les villageois tentent de trouver une place pour les nouveaux venus. Cédric propose de partager son logis avec Anthony et Thomas. Julien désire qu'Hugo reste dans son foyer puisqu'il est plus préférable qu'il soit surveillé de près par sa compagne. Il souhaite aussi que Flora vienne avec eux. Elle pourra faire une bonne assistante. De ce fait, ils acceptent aussi César et Linda, car pour le village, la famille est sacrée.

Bien qu'ils aient deux jeunes enfants et qu'ils s'occupent de Jeanne, la soeur d'Axelle, Patrick et Axelle ont décidé de recueillir le capitaine Waterfalls. Dorénavant, il ne sera plus capitaine, mais Andrew, devenant égal envers ses anciens membres d'équipage.

Cependant, personne n'osait accueillir Antoine, Océane, Élisha, Zoé et Charline. Le frère et la soeur Gotta ont décidé d'avoir leur prore maison. Maintenant, il ne restait plus qu'à savoir ce que voulait les autres...

Pour le moment, on tentait de trouver un espace pour Antoine et Océane. Malheureusement, il était difficile de trouver un endroit convenable pour eux.

Océane : Eille, on pourrait faire comme sur notre planète, là.

Axelle : Pardon ?

Océane : Quand on était jeunes, 'Toine pis moé on aimait jouer dans les arbres. Alors, on a décidé de contruire une cabane en bois dans un arbre. Hé qu'on a eu du fun...

Antoine : Eille, c'est pas bête comme idée, ma soeur. (Regardant les arbres) Y'en a plein qui pourraient être parfaits pour notre cabane.

Ainsi le frère et la soeur ont décidé de construire leur maison dans les arbres...

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Pendant ce temps, dans la chambre d'opération...

Charline (essuyant la sueur de son front) : Ouf ! On l'a eu !

Flora : Bravo, Charline !

Élisha : Ouais, bravo !

Charline : Eille, j'aurai jamais pensé que le corps d'un robot était aussi "tought"...

Élisha : Au moins, on a réalisé un fantasme de jeunesse...

Flora : Quoi, c'était mon fantasme ?

Élisha : Quoi, vous avez jamais rêvé d'ouvrir Serge quand vous étiez jeunes ?

Charline : Euh... non. J'avais trop peur qu'il explose. Bon, tournevis.

Flora (à Élisha) : Tournevis.

Élisha (à Zoé) : Tournevis.

Zoé, qui était encore activée sur le lit, mais qui ne ressentait rien, prenait un tournevis du coffre à outils et le donne à Élisha.

Élisha (à Flora) : Tournevis. (Le donne à Flora)

Flora (à Charline) : Tournevis. (Le donne à Charline)

Charline (à Flora) : Merci.

Flora (à Élisha) : Merci.

Élisha (à Zoé) : Merci.

Zoé : De rien.

Charline, Flora et Élisha écarquillent leurs yeux en même temps.

Charline (à Flora) : A-tu parlé ?

Flora (à Élisha) : A-tu parlé ?

Élisha (à Zoé) : Euh... les filles me demandent si t'as parlé.

Zoé : Bien sûr que j'parle ! Remercie Charline de m'avoir programmé plus de mots.

Élisha : Ok. (À Flora) Dis à Charline que Zoé la remercie de pouvoir parler et d'être moins muette.

Flora : Ok. (À Charline) Zoé te dit merci.

Charline : Pourquoi ?

Flora : Euh... (À Élisha) C'est pourquoi déjà ?

Élisha : Euh... J'm'en rappelle pus. (À Zoé) C'était quoi déjà ?

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En fin d'après-midi, Charline, Flora, Élisha et Zoé sortent de la chambre. Hugo, qui vient de se réveiller, les aperçoit.

Hugo : Bonjour, les filles.

Zoé : Bonjour, Hugo.

Hugo n'en croyait pas ses oreilles. Zoé a-t-elle parlé avec son accent asiatique ?

Hugo : Zoé, tu... Depuis quand tu parles ?

Zoé : Depuis... Environ trente-deux minutes, vingt-six secondes virgule zéro cinq.

Élisha : Eille, ça m'fait penser... Hugo, jamais ton ton a haussé... T'es-tu un robot ?

Hugo : Non, j'ai le syndrôme du robot, mais j'suis pas pas un robot.****

Flora (comprenant) : Ah, c'est pour ça...

Hugo (regardant sa montre) : Oh, je dois prendre une autre dose de somnifère.

Charline : On t'dérangera pas plus alors. Repose-toi bien.

Zoé : Oui, repose-toi bien.

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En sortant de la maison, elles sont accueilli par la presque totalité du village, ainsi que les nouveaux habitants.

Anthony (rassuré) : Ah fiou, j'aurai cru que vous l'avez tuée.

Élisha : ¬¬

Charline (amusée) : Tu nous crois pas, 'Thony ? Très bien. (À Zoé) Répète ce que j'viens de dire.

Zoé : Ce que j'viens de dire.

Il n'y avait pas quelques heures, elle n'aurait pas dit ceci. Tout le monde a été étonné de l'entendre parler.

Andrew : Charline... Vous êtes étonnante...

Remarquez qu'on ne verra plus "C. Waterfalls"

Charline : Vous devez me tutoyer, capi... (Se rendant compte de son erreur) Oups, j'devrais vous... te tutoyer moi aussi...

Andrew lui sourit, amusé.

Zoé : Nous serons capable de s'adapter, j'en suis sûre.

Thomas : J'en doute pas. Quoique... Toi, Charline pis Élisha, vous avez pas de maison.

Flora : Quoi ? Pis nous autres ?

Les filles apprennent alors que certains ont été accueilli et qu'Antoine et Océane auront leur propre maison.

Élisha (à Antoine et Océane) : Ah, comme ça, vous aurez une maison ? Ben... nous aussi !

Patrick : Deux maisons à construire... En septembre en plus... Nous n'aurons pas le temps.

Élisha : Ben oui, on en aura. Charline est ben forte. Pas vrai, Charley ?

Charline ne répondait pas, ses pensées étant autour du sourire d'Andrew...

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* Ils ont repris le signe de la Croix-Rouge
** Concept de physique ^^
*** C'est la chanson des insectes, de François Pérusse
**** J'sais qu'il existe un syndrôme qui fait que la personne ne ressent pas les émotions, mais j'sais pas trop le nom.

Chapitre 8 : La surprise d'Élisha
30 octobre 2065

Environ deux mois se sont passé depuis l'intégration de l'équipage survivant. L'automne s'est paisblement installé, apportant aux forêts ses majestueuses couleurs vives avant que le sol puisse se reposer sous un épais manteau blanc. Au village, qu'on nomme Maskinongé*, les villageois s'occupent de la construction de deux maisons.

La première, celle d'Antoine et d'Océane, est dans les branches. Pour y accéder, il faut monter l'échelle en corde, accension plutôt difficile et frustrante lorsque les pieds s'entremêlent avec les cordes. Par la suite, on frappe à la trappe, qui s'ouvre de l'intérieur. La trappe ouverte, on continue l'ascension, l'échelle, traversant une fente, étant suspendue au plafond.

Il s'agit d'une pièce et demie, la demie étant une pièce pour les... besoins naturels. Il suffit de le faire dans un pot, puis de jeter le contenu par la fenêtre. Seulement, il ne faut pas être en dessous... Quand à l'autre pièce, elle est composée de meubles modestes (sinon, cela aurait été dur de les faire monter en haut) : lits en fourrures avec de la paille en dessous, petite table en bois, petite armoire, un petit set de vaisselle et un panier attaché à une corde, afin de rapporter de l'eau, de la nourriture et autres choses.

La deuxième, celle d'Élisha, de Charline et de Zoé, est légèrement surélevée, Élisha ayant le vertige. Cette maison, qui fait le tour de l'arbre (pas le même que celui des Gotta), a été plus compliquée à construire : une galerie à l'avant, accesible par un escalier, trois chambres, une fosse à nourritures, une cuisine, un salon et une petite salle de bain (pour la toilette du matin).

Quand au mobilier, il est plus raffiné et plus lourd, mais Julien a eu du plaisir à faire ces meubles pour les jeunes filles et la robotte. Parlant de la robotte, la chambre de cette dernière ressemble à un placard, mais son occupante est ravie de cet espace.

La construction a été plutôt rapide. Tout le monde participait. Les chicanes étaient rares, les plus fréquentes étant celles entre Élisha et Océane. Curieusement, depuis l'incident des vaches enragées, Antoine et Élisha semblent s'éviter. Mais il y a une bonne nouvelle : même si Flora et Thomas commençaient à bien s'entendre avant la destruction du vaisseau, ils s'entendent beaucoup mieux depuis leur rupture et sont devenus amis.

Ceci dit, nous sommes le 30 octobre 2065. 30 octobre, ça ne vous dit rien ?

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Tous (chantant) : Bonne fête Flora
Bonne fête Élisha
Bonne fête, bonne fête Charline
Bonne fête à vous trois...

Hé oui, aujourd'hui, nos trois héroïnes ont 26 ans. Pour cette occasion, les villageois se sont réunis dans la Salle de fête, une salle ciculaire où les gens peuvent chanter, danser, faire du théâtre. Justement, parlant de théâtre...

Jeanne, la jeune soeur d'Axelle, a monté une pièce de théâtre dont l'histoire est celle de deux colocataires d'avant-ère** vivant à Montréal. Jeanne joue une fille immature ; Axelle, sa colocataire mature et responsable ; Anthony, la propriétaire du bloc appartement avec une voix fatiguante lorsqu'il dit "Allô les filles !" ; et Zoé, le propriétaire d'un dépanneur aux articles à 5,95 $.***

La pièce finie, le repas du soir a été servi sous les flambeaux éclairant la pièce. Par la suite, le gâteau aux 26 chandelles a suivi en même temps que le traditionel chant de fête, accompagné d'Andrew à la zitare.

Zoé : Si vous voulez mon avis, chacune d'entre vous devra souffler huit virgule six périodique chandelles pour que vos voeux se réalisent.

Hugo : J'crois que c'est pas réaliste.

Zoé : J'suis de ton avis : les humains inventent n'importe quoi pour réaliser leurs rêves.

Charline (souriante) : Sois pas vexée, Zoé. C'est toujours agréable d'avoir des rêves.

Flora : C'est grâce à ça si on est toutes ici.

Flora regarde ses deux meilleures amies : elle est toujours avec eux, même si elle n'était pas destinée à la mission. Seulement, il ne lui manque qu'une seule chose pour que son bonheur soit complet. Inconsciemment, ses deux amies pensent à la même chose.

En voyant son père et son parrain, Charline avait compris que l'amitié était une chose précieuse. Elle l'a connu avec Flora, puis, plus tard, avec Élisha. Cette dernière n'a fait que renforcer cette amitié qui s'était installé entre elle et Flora, puis le duo est devenu un trio. Chaque fois qu'elle était en mission sans ses amies, elle a compris l'importance de ce sentiment et aimerait bien remercier ceux qui l'ont aidé à comprendre.

Jeune, Élisha avait développé une complicité avec son père, ainsi qu'un goût pour les sciences. Plus tard, elle a découvert l'amitié entre filles, qui était différente de cette complicité. Cependant, grâce à son père, elle savait que son avenir ne dépendait qu'elle. Elle aimerait tant qu'il soit avec elle.

Anthony : Alors, vous avez votre voeu ?

Les trois hochent de la tête. Elles se sourient, puis, en même temps, soufflent les bougies. Sous le regard des enfants excités, le gatêau est coupé et chacun mange son morceau.

Charline (voyant le morceau de gâteau d'Élisha) : Voyons Éli, ta part est ben p'tite.

Élisha : Tu sauras que j'suis au régime.

Flora : Voyons, t'en as pas d'besoin, t'es déjà maigre.

Élisha (remarquant la grosse part de gâteau de Charline) : Eille, arrête de manger, tu vas être tellement grosse que tu passeras pus dans l'cadre de porte.

Charline (la bouche pleine) : M'en fou.

C'est alors que Linda et César passent près d'eux en chantant...

Linda et César : Moi j'connais une chanson pour écoeurer les gens... Moi j'connais une chanson pour écoeurer les gens...

Élisha (à Flora) : J'te gage qu'ils ont mangé des cochonneries.****

Flora (souriante) : Voyons, Éli. Tu t'rappelle pas des fêtes dans le vaisseau ?

Charline (avalant sa bouchée) : Ah... C'était toujours le fun. On mangeait du gâteau, on avait plein d'cadeaux, on écoeurait Éli... (Elle s'arrête) Oh, j'm'excuse, Éli.

Élisha (petit sourire) : C'pas grave. On s'détestait dans c'temps-là.

Flora (entourant ses amies de ses bras) : Ouais, mais maintenant, on s'aime.

Cédric arrive devant eux, tenant une boîte dans ses mains.

Cédric (béguayant) : Bo-bo-bo-bonsoir !

Flora : Bonsoir Cédric.

Élisha : Oh, la belle boîte ! C'est pour nous ?

Cédric : Ou... Ou... Oui !

Flora prend la boîte des mains de Cédric et l'ouvre. Elle y trouve...

Flora (attendrie) : Ah, y sont ben cutes !

Trois chatons se trouvaient là. Le premier, un mâle, était noir, le deuxième, un autre mâle, tigré brun-roux et le dernier, une femelle, brun avec une tache noir au museau.

Cédric : Ma-ma-ma ch-ch-ch-chatte a eu des pe-petits.

Charline (prenant le tigré) : Ah, y'est mignon, lui.

Élisha (prenant le noir) : Oui. Ah, merci, Cédric.

Cédric : De-de-de rien...

Une fois que Cédric est parti, Flora prend la petite femelle dans ses bras.

Flora : Cédric est ben étrange.

Élisha (malicieuse) : Moi, je sais...

Flora : Quoi ?

Élisha : Y'a un kick sur une de vous deux...

Flora et Charline (surprises) : Hein ?

Charline : Mais... Pis toi ?

Élisha : Moi ? Y bégaie pas avec moi.

Charline : Ben, moi non plus...

S'en rendant compte, Élisha et Charline tournent leurs regards vers Flora, interdite.

Flora : Non... Vous allez pas m'dire que...

Élisha (moqueuse) : Flora a un amoureux....

Flora : Même pas vrai !

Élisha (se relevant) : Bon ben, tant pis ! (Elle dépose le chaton dans la boîte) J'vais au comptoir des boissons...

Puis, une fois qu'Élisha est partie...

Charline : 'Tends une minute ! (À Flora) 'Est partie boire, là ?

Flora (s'en rendant compte) : Ah non...

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Quelques dizaines de minutes plus tard, c'était une Élisha saoûle qui revenait chez elle, soutenue par Charline et de Flora.

Élisha : Hein ? LA FÊteuh est fiNIE ?

Flora : Oui... On va dormir, n'est-ce pas les filles ?

Charline (faisant semblant de baîller) : Oui... Faut s'reposer un peu...

Élisha (souriant bêtement) : OK ! On FAIT un PYjama parTY ?

Charline et Flora se regardent, désespérées.

Élisha : On SORT-tu d'la biÈRE ?

Charline (soupirant) : Eille, j'ai-tu hâte qu'a s'désaoûle ?

Élisha : MAIS nooonnn ! J'suis PAS saoûleuh...

Soudain, Flora a une idée. Elle part subitement, laissant Charline supporter Élisha.

Élisha : Où EST-ce QU'A va ?

Charline : J'sais pas... (Soupirant) Bon, ok, on l'fait, ce p'tit party.

Élisha : Yééééé ! (S'arrêtant soudainement) Oh, j'vais être malade...

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Pendant ce temps, à la Salle de fête, Flora arrive devant Axelle.

Axelle : Alors, tu t'amuses bien ?

Flora : Ouais. Euh, Axelle ?

Axelle : Ouais ?

Flora : T'aurais pas un bouillon de somnifère à me donner ?

Axelle : Ça ne va pas ?

Flora (se sentant obligée de mentir) : Ben... J'fais un peu d'insomnie. (En rajoutant plus) J'tiens ça d'mon père !

Elle allait en rajouter encore plus lorsque soudain, elle entend Patrick et Anthony...

Patrick et Anthony : Je te tiens par la barbichette,
Tu me tiens par la barbichette,
Le premier qui rira mang'ra du kessé'ça !

Flora (surprise) : oO

Axelle (expliquant) : Le kessé'ça est un plat très épicé.

Flora : Ah ok.

Entre temps, Anthony n'a pas réussi à se retenir de rire et a dû manger la sauce rouge-orangé, encouragé par Andrew, Hugo, Antoine et Thomas. Puis, il entamne un 2 litres d'eau afin d'apaiser sa langue chauffée.

Axelle (à Flora) : Pour revenir à la discussion, j'accepte d'en préparer...

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Charline a aidé Élisha à se changer, puis elle l'a installée confortablement dans son lit. Flora arrive quelques minutes plus tard, tenant un bol fumant.

Flora : Comment va Éli ?

Charline (montrant un petit sac brun rempli) : D'après toi ?

Voyant que ça ne va pas, Flora s'assoit sur le lit, près d'Élisha.

Flora (tenant le bol) : Tiens, ça va t'aider à aller mieux.

La jeune Spitfire ne proteste pas et boit le contenu. Quelques secondes plus tard, elle plonge dans un sommeil profond.

Charline : Maintenant, faudrait la laisser se reposer.

En tapant ses mains une fois, la lumière s'éteint et les jeunes femmes sont dans l'obscurité.

Flora (étonnée) : Wow ! Mais... La chambre est pas éclairée par des torches ?

Charline : Ah, c'est juste un p'tit ajout technologique.

Flora : Cool ! Au fait, veux-tu que j'reste pour veiller sur Éli ?

Charline : Oui, ça serait gentil. Mais on devrait aller dans ma chambre. A pourra nous appeller si a "feel" pas.

Flora : Parfait.

Alors que Flora se dirige vers la porte... BOOM ! Elle se cogne le petit orteil dans le lit d'Élisha.

Flora (entre les dents) : Ah, câlibince !

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Au cours de la soirée, tous les gars ont goûté au kessé'ça, excepté Hugo. C'est au tour d'Antoine et d'Anthony de s'affronter.

Antoine et Anthony : Je te tiens par la barbichette,
Tu me me tiens par la barbichette,
Le premier qui rira mang'ra du kessé'ça !

Pendant environ trente secondes, les jeunes hommes ne rient pas. Puis, Anthony pouffe de rire.

Andrew (surpris) : Mais... Pouquoi vous... J'veux dire : pourquoi tu ris, 'Thony ?

Anthony (riant) : J'me... J'me d'mande si... si 'Toine est... chatouilleux...

Antoine : Moi ? Chatouilleux ?

Anthony se met à chatouiller Antoine. Ce dernier ne résiste pas et se met à rire.

Anthony (victorieux) : Ah, je l'savais...

Thomas : Eille, tous sur Antoine !

Antoine (riant) : Ah non !

Tous ceux qui n'ont pas quitté la soirée se précipitent sur Antoine afin de le faire chatouiller. Antoine ne se laisse pas faire. Il se sauve de la Salle de fête. Voyant qu'il ne peut arriver à sa cabane le plus vite possible, il choisit de se cacher dans l'autre nouvelle demeure.

La porte n'est pas verrouillée et il entre dans la maison. Il entend soudain Anthony dire...

Anthony : J'crois qu'y s'est caché dans la maison d'Élisha et compagnie...

Antoine (à lui-même) : D'Oh !*/*

Poussé par un instinct, il choisit la porte la plus proche. Il est alors figé par la surprise...

Antoine : Élisha ?

La jeune femme venait de se réveiller, l'effet de la potion s'étant évanouie.

Élisha (ensommeillée) : Hein ? T'es qui toé ? (Se souvenant soudain) Ah sh... !

La porte s'ouvre soudainement, frappant Antoine et le rendant inconscient.

Anthony (tenant la porte) : Éli ? Antoine est pas là ?

Élisha : Euh...

Sans savoir pourquoi, elle se met à mentir.

Élisha : Y vient d'partir.

Andrew : Anthony, cessez... J'veux dire : cesse de le poursuivre.

Anthony : Ok. (À Élisha) Si tu voies le chatouilleux, dis-le moi.

Élisha : Ok.

La porte se referme, alors qu'Antoine reprend conscience. Se levant, il s'assoit près d'Élisha.

Élisha : Ça va aller ?

Antoine : Ouais, j'pense ben.

Il ne l'a pas traité de vache, ni de vipère, ni de vautour.

Élisha : Vous m'insultez pas ?

Antoine : Et vous, vous me dites si j'vais bien ?

Ils restent interdits, conscients qu'ils ne se sont pas battus.

Élisha : J'ai pas l'coeur à ça.

Antoine (souriant) : Eh bien, moi non plus. (L'avertissant) Mais j'vous garanti que c'est partie remise.

Élisha : J'demande pas mieux.

Soudain, dans ses yeux, on y voit une lueur de malicité.

Élisha : Alors, comme ça, vous êtes chatouilleux ?

Elle se jette sur lui et se met à le chatouiller. De nouveau, Antoine se met à rire. Ce rire si joyeux attendri Élisha à un point où elle arrête, troublée.

Que se passe-t-il ? Voilà le même malaise que celui qu'elle a eu après s'être relevée de la poursuite des vaches enragées. C'était étrange, mais elle croyait connaître ce sentiment. Cependant, elle s'arrêtait à ce raisonnement.

Antoine (inquiet) : Qu'est-ce qu'il y a ?

Élisha : Je... J'voudrais vérifier quelque chose...

Et, sans crier gare, elle l'embrasse, tout doucement. Surpris, Antoine voulait se dégager de se baiser. Mais aussitôt qu'elle a fini, sans comprendre pourquoi, son corps se sentait embrasé par un feu ardent.

Il l'embrasse à son tour et la fait basculer sur le lit. Il l'embrasse à nouveau. Encore. Et encore. La passion qui venait d'éclore s'emparait d'eux, au point même qu'ils oubliaient que leurs parents respectifs se sont détestés... au point même de s'oublier...

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* Si si, ce nom-là existe. Y'a même un lac et une rivière dans mon coin qui porte ce nom ^^.
** Avant-ère, c'est ainsi que les Souterriens nomme cette période avant le départ des Terriens en 2038.
*** Vous ne trouvez pas que ça ressemble vaguement à "Catherine" ?
**** Clin d'oeil à une publicité de Tylenol (à moins que ce soit Advil, j'm'en rappelle plus...)
*/* Clin d'oeil aux Simpsons

Chapitre 9 : Y'a de l'amour dans l'air
16 novembre 2065

Depuis quelques jours, tout le village s'est retiré dans une cavité souterraine, à l'abri du froid et de la neige. Andrew, Thomas et Hugo, qui étaient les plus vieux de l'ancien équipage, ne semblaient pas se rappeller de cette neige si dense...

Il faut dire qu'avant le départ des Terriens, la neige était plutôt rare, voire inexistante. Depuis, la nature semble reprendre possession de ce qu'il lui appartenait.

Pendant ce temps, les nouveaux, bien que ça fait un bon bout qu'ils sont là, s'installent dans les maisons de paille installés aux bords de la grotte. À première vue, elles semblent ne pas être conçues pour l'hiver, mais la grotte est si bien protégée des mauvaises conditions de l'hiver que les maisons ne font que renforcir cet isolement.

Puis, un beau jour... Ou peut-être une nuit... Enfin, je l'ignore, à cause de la noirceur de la grotte XD

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Patrick : Mes amis, j'ai une...

Personne ne l'écoute, tout le monde étant occupé à travailler le bois, à coudre, à siffler ou à tenter de faire du brake dancing.

Patrick : HÉ !

Personne ne répond.

Patrick (murmurant) : Si c'est comme ça, je vais aller jouer à la pétanque...

Tous : HEIN ?

Patrick (embarrassé) : Euh... Hum... (Se ressasissant) Mes amis, j'ai une bonne nouvelle à vous annoncer...

D'un signe de tête, Cédric et Flora se joignent à lui.

Patrick : Je suis fier d'annoncer que mon frère, Cédric, s'est trouvé une compagne.

Tous les villageois laissent échapper des "Oh !" et des "Ah !".

Patrick : Dans quelques années, s'ils réussissent à traverser les épreuves de leur amour, nous pourrons assister à, ce que j'espère, une heureuse union. (À Cédric et Flora) Félicitations !

Pendant ce temps, près d'une maison, assises à côté d'Axelle, qui leur montre comment tricoter, Charline et Élisha sont à la fois surprise et ravie de cette nouvelle.

Charline : Ça m'fait bizarre de penser que Flora et Thomas sortent pus ensemble.

Élisha (flattant son chaton noir) : Ben, c'est la vie, Charline. C'est vrai qu'ils étaient cute ensemble, mais on change, tsé.

Charline : Au fait, comment tu l'as appellé, ton chat ?

Élisha : Rétraction.

Charline : Hein ?

Élisha : Ben, j'ai pris un dictionnaire pis j'ai pris un mot au hasard. (Souriante) Ça fitte bien avec les griffes, tu trouves pas ?*

Charline : Hum... Le hasard fait ben des choses.

Disant cela, elle pense à tout ce qui leur est arrivé. Oui, le hasard a changé sa vie. Tout cela a commencé avec l'arrivée de ses parents sur Éros...

Puis, la voix d'Élisha la ramène à la réalité.

Élisha : Pis toi ? Comment l'as-tu appellé, ton chat ?

Charline : Cowboy. En hommage aux Cowboys fringuants.

Élisha (surprise) : Quoi ? Ce vieux groupe western là ?

Charline (vexé) : Eille, c't'un bon groupe, tu sauras. Pis yé même pas western.

Élisha : Choque toi pas.

Charline (se calmant un peu) : De toute façon, fie-toi jamais aux apparences.

Flora arrive près d'eux.

Élisha (moqueuse) : Tiens, si c'est pas notre future mariée ?

Flora : Éli, j'me marie pas. J'suis juste sa blonde.

Charline : Comment Thomas prend ça ?

Flora (rassurante) : Bien. Très bien, même. T'en fais pas, Charley, Thomas a pas d'la peine.

Charline est rassurée. Elle qui est très amie avec Thomas, elle avait peur pour lui.

Flora : Eille, comme ça, tu vas jouer au hockey ?

Charline : Ouais. C'est l'fun, hein ?

Élisha : C'est-tu l'jeu avec un ballon noir et blanc ?

Charline : Non, ça, c'est l'soccer.

Élisha (comprenant) : Ah ! Je l'sais ! C'est l'jeu avec un bâton ?

Charline : Oui !

Élisha : Ok ! Pis qu'il faut frapper une boule blanche avec ?

Charline (découragée) : Non, ça, c'est le billard.

Élisha : Une balle alors ?

Charline : Golf.

Élisha : Un anneau ?

Charline : Ringuette.

Élisha : Un monstre de papier mâché ?

Charline (désespérée) : C'est une pinata !

Élisha (déçue) : Ah, j'suis donc ben poche !

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En après-midi, tous les villageois s'habillent chaudement pour sortir à l'extérieur. Personne ne voudrait pas manquer pour rien au monde un match de hockey. Surtout le premier de cette saison.

Pour prouver que ses anciens membres d'équipage savent jouer à ce sport, Andrew a fondé sa propre équipe dont il est le capitaine. Il forme un trio offensif avec Antoine et Océane. Charline et Anthony les remplaçent de temps à autre. Zoé et Thomas forment la défense. Et Hugo est le gardien de but.

Leur équipe, les "Blenders", affrontera l'équipe la plus redoutable du village, les "Lames de rasoir". Elle est composée de Patrick, le capitaine, Axelle et Julien à l'offensive, Jeanne en tant que gardienne de but ainsi que d'autres villageois dont on ne nommera pas leurs noms.

Ce sera sur la rivière glacée, transformée en patinoire, qu'aura lieu le match. Soudain, Cédric arrive sur la glace. Flora crie son enthousiasme.

Flora : WOUUUUU !!! T'es l'meilleur, Cédric !

Christelle : Mais... Y'est arbitre, Flora.

Flora (souriante) : Je l'sais !

L'arbitre arrive à côté d'Andrew et de Patrick pour la mise en jeu. Il lance la rondelle, qui est en fait une rondelle de neige, sur la glace. Andrew s'en empare aussitôt et se dirige vers le but de Jeanne. Un villageois lui vole la rondelle et la passe à Julien, qui se dirige vers le but d'Hugo. Il évite habilement Océane, fait deux tours autour de Thomas, lance... et compte dans le but d'Hugo !

Élisha (huant) : Chou ! Vous êtes pourris !

Linda (comprenant) : Ah, c'est pour ça que les choux, c'est pas bon.

Flora : Non, Linda, c'est très bon, les choux.

Une nouvelle mise en jeu a lieu. Cette fois-ci, c'est Patrick qui a la rondelle et la passe à Axelle. Antoine réussit à lui voler la rondelle et la passe à Andrew. Ce dernier zigzague entre Patrick et un défenseur avant de tirer. Malheureusement, Jeanne fait un arrêt.

Flora : Est pas mal jeune pour goaler, non ?

Christelle : A beau avoir 16 ans, mais c'est une très bonne goaleuse.

Élisha : J'en doute pas.

César : Flor' ?

Flora : Oui ?

César : J'pourrais jouer au hockey, moi aussi ?

Flora (souriante) : Faudrait que t'apprennes à patiner, avant.

Un autre but est compté pour les "Lames de rasoir".

Élisha (déçue) : Ah, c'est ben poche comme jeu.

Andrew arrive devant elle.

Andrew (vexé) : Si on est si poche que ça, pourquoi tu viendrais pas essayer ?

Élisha (prenant le bâton des mains d'Andrew) : Très bien.

Elle quitte les gradins en neige et ne fait qu'un pas sur la glace.

Élisha (glissant) : Woah !

Heureusement, elle est retenue par Flora, qui s'est levée.

Élisha : Finalement, j'vais laisser faire. (Redonne le bâton à Andrew)

Cédric : (Coup de sifflet) Changement !

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Nous sommes rendus à la troisième période et c'est 11-0 pour les "Lames de rasoir". Andrew a demandé un temps mort pour son équipe. L'équipe se réunit autour de lui.

Andrew : Il nous reste 2 minutes. Faudrait une stratégie pour éviter le blanchissement.

Zoé : J'ai beau analyser votre jeu d'humains, mais je ne comprends rien.

Charline : Tu t'rappelles pas des données que je t'ai données ?

Zoé : Oui, et aussi la fonction "Échec".

Charline : Tu l'as pas appliquée ?

Zoé : Si, mais je me demande où elle est la table pour le jeu.

Après réflexion, Charline a compris qu'elle a donné à Zoé les instructions pour jouer aux échecs.

Charline : Ah tabar...

Anthony : Eille, gang, on lâche pas !

Océane : D'après toi, qu'est-ce qu'on fait ? 11 à 0 ! On est pus une équipe, on est des larves !

Hugo : C'est toujours normal de perdre la première partie.

Thomas : Ouais, mais pas par une différence de 11 points ! Peut-être au football, mais là...

Zoé : Capitaine, je viens de comprendre que je n'ai pas les bonnes instructions. Je pourrais retourner aux bancs ?

Andrew : Ok, mais qui va faire la défense ?

Antoine : J'm'en occupe. C'est ça, un mercenaire !

Andrew : Parfait. Thomas, tu restes à la défense ?

Thomas : Ouais.

Andrew : Pas trop fatigué, Hugo ?

Hugo : Non.

Andrew : Charline, Anthony, j'peux compter sur vous pour la fin ?

Charline et Anthony : Ouais !

Océane : Bon ben, j'sais c'qui m'reste à faire... (Va aux bancs avec Zoé)

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Entre temps, sur les gradins...

Élisha : Fait frette !

Flora : Ouais, hein ?

Élisha : J'pense que j's'ras pus capable de bouger à l'fin.

Christelle (arrivant) : J'ai apporté du chocolat chaud.

Linda et César (contents) : Yé !

Les équipes retournent à leurs positions et la mise en jeu redémarre le match. Malheureusement, Patrick prend la rondelle et la passe à Julien, qui se raproche de plus en plus du but d'Hugo. Soudain, il reçoit une jambette d'Anthony, tombe par terre et glisse jusqu'à un banc de neige.

Cédric : (Coup de sifflet, puis à Anthony) 2 minutes pour tentative de trébuchage.

Élisha (huant) : Chou ! L'arbitre est un vendu !

Flora (vexé) : C'parce que c'est mon chum, Éli.

Élisha : Woups !

Maintenant, les "Blenders" sont 4 contre 5 et il reste une minute et demie. Encore une fois, Patrick remporte la mise en jeu et se dirige vers le but. Heureusement, Hugo fait un beau blocage et remet la rondelle à Thomas, qui la donne à Charline. Elle se dirige sur le terrain des "Lames de rasoir". Soudain, elle reçoit une mise en échec par Axelle, qui reprend la rondelle et la donne à Julien, qui s'est remis du trébuchage.

Une minute. Antoine reprend la rondelle à Julien et fait une passe à Andrew, passe malheureusement interceptée par Patrick. Il fait un lancer frappé vers le but d'Hugo, mais Charline passait par là et reçoit la rondelle. Heureusement, comme elle est en neige, elle fait moins mal et se fracasse comme une boule de neige. Cédric siffle et fait une mise à jeu avec une nouvelle rondelle.

45 secondes. Andrew réussit la mise en jeu et fait une passe à Thomas. Voyant venir Axelle, il fait une passe à Charline, qui va de nouveau vers le but de Jeanne. Cependant, les défenseurs ne la laissant pas tranquille. Elle fait une passe réussie à Andrew.

25 secondes. Pour tenter le tout pour le tout, Antoine et Thomas vont en zone offensive. Andrew fait la passe à Antoine, qui la redonne à Charline. Elle décide d'utiliser toutes ses forces de son quart d'extraterrestre. Elle se fait un chemin parmi les défenseurs et les attaquants, mais soudain, voyant qu'elle ne peut marquer si Jeanne la voit, elle fait une passe à Andrew. Et l'impensable se produit...

Un but est compté ! Jeanne, qui croyait que ce serait Charline qui allait marquer, n'a pas porté attention à l'homme qui s'en venait. Sous le coup de la joie, Andrew se jette dans les bras de Charline, qui sont bientôt rejoints par Thomas et Antoine. C'est ainsi que la partie se termine : 11 à 1 pour les "Lames de rasoir". Mais ça importe peu "Blenders" puisqu'ils ont au moins compté un but.

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Après un match de hockey, quoi de mieux que d'aller suer dans un sauna ? Pas loin de l'entrée menant à la cavité se trouve des tentes en peau dont l'intérieur est rempli de vapeurs. Là-dedans, on se relaxe et on discute avec les coéquipiers. Puis, une fois ce bain de vapeur terminé, il ne reste qu'à se rouler dans la neige.

Antoine était le premier à arriver au sauna. La serviette autour de la taille, il s'assoit sur un des bancs, ferme les yeux et laisse cette humidité chaude l'envahir. Soudain, il entend une voix l'appeller.

Voix : Kessé tu fais là ?

Antoine sursaute et ouvre les yeux. Élisha se tenait devant lui, les cheveux attachés en chignon et une serviette en dessous de ses aisselles.

Antoine : Élisha ? Qu'est-ce que tu fais ici ?**

Élisha (moqueuse) : T'ignorais que c'était le sauna pour filles ici ?

Antoine : Euh... (Comprenant) Ah, c'est pour ça les odeurs de fleurs que j'sens...

Élisha : En tout cas, j'suis contente de te voir...

Elle s'approche de lui et l'embrasse.

Antoine (ne pouvant résister) : Non, arrête, j't'en prie.

Élisha (blessée) : Quoi ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal ?

Antoine : Comment peux-tu expliquer c'qui nous arrive ? Il y a deux mois, on arrêtait pas de s'engueuler. Mais maintenant... (Souriant) C'est comme si j'ai envie de toi.

Élisha se met à rire.

Antoine : Quoi ?

Élisha : Mon père croirait pas qu'un Gotta me désire.

Antoine rit à son tour.

Antoine : Mes parents non plus. J'imagine que ma mère aurait fait une crise.

Soudain, Élisha se rappelle de ce que Charline lui avait dit ce matin : "De toute façon, fie-toi jamais aux apparences". Elle sourit à nouveau.

Élisha : Juste à cause que t'as traité mon père de chien sale, je t'ai haï.

Antoine : Juste à cause de ton père, je t'ai haïe. (Il rit légèrement) J'ai eu tort, je l'avoue. Parce que maintenant, j'vois que t'es une fille smatte.

Élisha : Pis toi, t'es merveilleux.

Ils s'embrassent de nouveau, plus langoureusement. Tout à coup, ils entendent une discussion entre filles.

Élisha (chuchotant) : Oh, Charline et Océane arrivent !

Antoine (chuchotant) : Ah, j'peux pas partir sans qu'elles me voient !

Sans réfléchir, Antoine se lève, se cache sous le banc, enlève sa serviette et la place sur le banc de façon à le cacher.

Antoine (chuchotant) : Tiens, assis-toi en avant d'moé !

Élisha, étonnée par ces gestes irréfléchis, fait ce qu'il lui demande. Puis, Charline et Océane arrivent, avec leurs serviettes autour d'elles.

Charline : Ah, salut Éli !

Océane (irritée) : Pas vous ?

Charline : Océane, Élisha a le même droit que nous de prendre un sauna.

Océane (protestant) : Mais a pas joué au hockey, elle !

Élisha : Zoé est pas avec vous ?

Charline : A prend un bain d'huile.

Élisha : Ah. (S'éventant de sa main) Ouf ! Fais un peu chaud, non ?

Océane : Ben, c'est ça, un sauna !

Élisha : J'ai soif ! Pourriez-vous m'amener un verre d'eau, s'il vous plaît ?

Charline : C'est pas un peu dangereux de boire pendant le sauna ?

Élisha : Je l'prendais à l'fin.

Charline : J'vais y aller.

Charline s'en va. Quelques secondes plus tard.

Élisha : Ah, finalement, j'ai pas si soif que ça. (À Océane) Iriez-vous l'avertir pour lui dire que j'ai pu soif ?

Océane : Allez lui dire vous même !

Élisha : J'peux pas.

Océane (irritée) : Pourquoi ?

Élisha : Euh...

Voix à l'extérieur du sauna : Océane ?

Océane : Anthony ? Qu'est-ce que tu veux ?

Anthony (malicieux) : Devine...

Océane quitte la tente, furieuse.

Océane (hors de la tente) : ATTEND QUE J'T'ATTRAPPE PIS QUE J'TE PITCHE DANS L'NEIGE !!!

Après quelques secondes, Élisha se lève, permettant à Antoine de se relever et de remettre sa serviette.

Élisha : Va-t-en, s'te plaît.

Antoine : T'en fais pas, c'est c'que j'vais faire. Au fait... (Il devient malicieux) Si tu veux, viens me rejoindre chez moi. On s'ra tranquille pour un bon moment...

Élisha (souriante) : Tu deviens fort en avances, toi. T'apprends vite, mon beau. Ceci dit, oui, j'viendrais t'voir.

Ils s'embrassent une fois de plus avant de se quitter, puis de se retrouver un peu plus tard.

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Alors qu'Élisha et Antoine se la coulent douce, Charline revient du sauna, vêtue et confuse. Flora la rejoint alors qu'elle arrive au village souterrain.

Flora : Alors, ç'a t'a fait du bien ?

Charline : Ouais, mais... Est où Élisha ? J'avais un verre d'eau à lui porter pis...

Océane arrive, s'étant réhabillée elle aussi, une serviette humide à la main.

Océane : Eille, auriez-vous vu un p'tit blond presque à poil ?

Voyant Anthony caché dans un coin, elle ajoute :

Océane : Ah pis, laissez faire.

Quelques secondes plus tard après son départ, on entend un petit coup de fouet, suivi d'un "AYOYE" de la part d'Anthony.

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* Vive la méthode dictionnaire de Minuit le soir En plus, c'est ce mot-là que j'ai eu ^^
** Remarquez qu'ils ne se vouvoient plus ^^

Chapitre 10 : Ébouleversement
14 décembre 2065

Voilà environ un an que le projet "Retour à la source" a enfin débuté par le décollage du vaisseau Durivage Bureau. Selon les estimations de la Fédération planétaire, le vaisseau sera de retour en mai 2066. C'est trop long à attendre quand on est parent...

Dans leur boutique, La Patente, Flavien prend les commandes au téléphone.

Flavien : Alors, si j'comprends bien, vous avez choisi l'article numéro "AGTDCD102" ?... Non ?... Attendez, j'réécris... (Il écrit de nouveau sur un calpin) Alors, c'est bien le "GPT1CDATO22" ?... Ok... Ouais, j'suis désolé pour ça... Vous viendrez chercher votre commande demain ?... Eh bien, merci beaucoup... Au revoir.

Il raccroche, déchire la feuille du calpin et va à l'arrière-boutique, où Pétrolia, Valence et madame Spitfire discutent à une table tout en buvant du café.

Flavien : Pétrolia ? T'as une commande pour demain.

Pétrolia (prenant la feuille) : J'vais voir ça ce soir.

Mme Spitfire (alors que Flavien part) : Mais enfin, repose-toi un peu, Pétrolia.

Pétrolia : J'peux pas, j'ai des commandes.

Mme Spitfire : Tu devrais mettre des limites d'heures pour les commandes, pas vrai, Valence ?

Mais Valence ne répond pas, distraite et mélancolique. Voilà plus d'un an que ses enfants sont partis. Elle pouvait supporter le départ de Flora. Mais pas le départ de ses trois amours. Comme si elle avait lu ses pensées, Pétrolia lui dit :

Pétrolia : Soit pas triste, Valence. Tes enfants sont en sécurité. Fais confiance à ma fille. Est aussi fidèle que mon mari.

Mme Spitfire : Sans oublier Élisha, la fille de mon cousin.

Valence hoche doucement de la tête puis prend une gorgée de café. Soudain, Serge 5 arrive avec le petit Falbo, pleurant.

Pétrolia : Falbo, qu'est-ce qui t'es arrivé ?

Serge 5 : Y'a une petite fille qui lui a mordu le bras.

Pétrolia : Quoi ? (Prend Falbo dans ses bras et le berce contre elle) Allez, c'est fini, mon poussin.

Flavien revient de nouveau à l'arrière-boutique.

Flavien : J'ai eu un appel du père de la petite fille. Il dit qu'y est pas content.

Mme Spitfire : Quel est son nom ?

Flavien : Jason Spitfire.

Mme Spitfire : Il me semblait aussi que ma nièce pouvait faire cela...

Madame Spitfire se lève de table.

Valence : Où tu vas, Élisha ?

Mme Spitfire : En parler à Brad. On trouvera de quoi pour convaincre mon imbécile de frère...

Après que madame Spitfire soit partie, Falbo, qui allait mieux sous le réconfort de Pétrolia, pose une question.

Falbo : M'man, quand est-ce que Charli va rev'nir ?

Pétrolia : Dans pas longtemps, mon chéri. Pas longtemps...

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Pendant ce temps, sur la planète Terre, dans un village souterrain...

Charline (ouvrant) : Enfin, vous êtes là.

Zoé, qui était partie, est revenue avec Flora.

Flora : Éli "feel" pas ben ?

Charline secoue la tête. Alors qu'elles vont à la chambre d'Élisha, elles remarque cette dernière assise à la table de la cuisine, mangeant des rôties.

Élisha : Bonjour.

Charline (perplexe) : Mais... J'croyais que t'étais malade !

Élisha (comme si de rien n'était) : Ouais, mais là, ça va mieux.

Flora : Ben, on prendra pas d'chance. (S'assis à la table) Ça t'arrive souvent ?

Élisha : De quoi ?

Flora : D'être malade ?

Élisha : Ben... (Prend une bouchée et l'avale) Maintenant que tu l'dis, ça m'arrive depuis un moment, le matin seulement. Pis en plus, j'ai mal aux s...

Charline (montrant deux pains croûtés) : Éli, c'est toi qui a mangé le reste du pain ?

Élisha : Quoi ? J'peux pas avoir mangé la moitié du pain, voyons ! (Se tournant vers Zoé) Zoé, t'en as-tu pris ?

Zoé : Je suis une robotte, je ne peux avoir mangé du pain !

Flora semble commencer à comprendre. Il ne suffit que d'une question pour confirmer ses doutes.

Flora : Éli, depuis combien de temps que t'as pu tes règles ?

Élisha : Euh... (Tente de réfléchir) D'habitude, je les ai entre milieu et la fin de chaque mois, donc... (Réfléchis encore) Ça fait deux mois envi...

Elle s'arrête, comme si elle avait tout compris.

Élisha : Non... Ça s'peut pas... J'suis...

Charline : Enceinte ?

Charline regarde Flora, qui hoche de la tête. Les deux crient de joie.

Charline : Eille, on fête ça ! Lait pour tout l'monde ! (Voyant Zoé) Et aussi de l'huile végétale !

Elles crient à nouveau.

Élisha : Arrêtez !

Ses amies arrêtent de crier.

Élisha : C'pas une bonne nouvelle.

Flora : Mais oui.

Élisha : Pas pour moi en tout cas.

Zoé : Je suis confuse par rapport à ces sentiments contradictoires. Cependant, est-ce que tu sais qui est le père ?

Charline : C'est vrai ça. C'est qui ?

Élisha n'a pas eu le choix de l'avouer.

Élisha : Antoine...

Flora et Charline (surprise) : Antoine ?

Zoé : Tu parles bien d'Antoine Gotta ?

Élisha : Oui...

Zoé : C'est bien celui qui te déteste ?

Élisha : C'était... Maintenant, on s'aime...

Zoé : Alors là, je ne comprends plus...

Un fusible pète et Zoé s'écroule.

Charline et Flora : Zoé !

Cependant, Élisha n'avait pas conscience de ce qui se passait...

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C'était au mois d'août, en 2061. Elle était prête à partir pour le camp de sélection. Il ne restait plus qu'à faire ses adieux à son père. Elle arriva à son bureau, où il l'attendait.

Brad (se levant) : Ma princesse... Tu brilles comme une reine, maintenant.

Elle l'embrasse sur les deux joues. Il l'invite à s'asseoir sur un des sièges. Il s'assit à son tour derrière son bureau.

Brad (devenu sombre) : J'ai... une terrible vérité à te dire, ma fille. Ta mère... était une Érotiquoise.

Élisha : Euh... Ça je l'savais, p'pa.

Brad : Oui, mais... J't'ai menti au sujet d'elle.

Élisha : Qu'est-ce que tu veux dire ?

Brad : Est pas morte de la noyade... C'était à son accouchement... Tout de suite après ta naissance, elle... est morte... On m'a expliqué que... c'était comme ça...

Élisha (ne comprenant pas) : Quoi ? De quoi tu parles ?

Brad : Sa race est faite pour mourir... après avoir donné... naissance...

Se levant, il regarde Élisha dans les yeux.

Brad : T'as du sang érotiquois. C'est possible que tu succombes si tu devais tomber enceinte. Alors, promet-moi d'être... prudente.

Élisha rit légèrement.

Élisha : Ben voyons, p'pa. J'ai même pas l'goût d'avoir des enfants.

Se levant, elle prend les mains de son père et se veut rassurante.

Élisha : Inquiète toi pas, ça arrivera jamais...

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Elle a toujours suivi à la lettre sa méthode de contraception. Malheureusement, elle n'a pas pu récupérer les pilules durant l'accident du vaisseau. Depuis, elle fait plus attention.

Fouillant sa mémoire, elle tente de savoir où elle a pu... Le soir de sa fête ! C'était propice à une fécondation. Et elle n'avait pas toute sa tête pour savoir cela...

Deux mois de retard... Enceinte d'un mois et demi... Était-il trop tard pour... avorter ? Non, elle ne pouvait pas. Avorter signifiait accoucher prématurément. Ce qui voulait dire qu'elle pourrait mourrir avec son enfant.

Soudain, la voix de Flora la ramène à la réalité. Elle voit Charline qui porte Zoé sur son épaule.

Charline : On va demander à Patrick s'il aurait pas un fusible pour elle. Pis... (Souriante) On pourrait annoncer la bonne nouvelle à Antoine...

Élisha : Euh... Allez-y sans moi. J'vais lui annoncer ça tout de suite.

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Arrivée devant la porte, elle frappe trois coups. Océane lui ouvre la porte.

Élisha (pensant) : Ah non, pas elle.

Océane : Kossé vous voulez ?

Élisha : J'aimerais parler à Antoine, s'il vous plaît.

Océane : Ah bien sûr. Entrez...

Élisha était sur le point d'entrer lorsqu'Océane la frappe avec la porte.*

Élisha (se tenant le nez) : Ah ! Mon enfant de...

Elle se précipite sur elle pour l'étrangler. Océane l'étrangle à son tour. C'est alors qu'Antoine arrive. Ne regardant pas, il regarde dans son livre des conventions.

Antoine : Salutation... Salutation...

Trouvant ce qu'il cherchait, il lit.

Antoine : Mais y'a pas d'étranglements comme salutation !

Lâchant sa lecture, il sépare Océane et Élisha.

Antoine : Océane, va dans ta chambre !

Océane : Très bien, mais achève-la !

Elle va dans sa chambre. Antoine fait entrer Élisha et, une fois la porte fermée, il l'embrasse.

Antoine : Excuse-moi pour ma soeur.

Élisha : Ben non, c'est correct.

Elle n'a pas trop envie de lui dire ce qu'elle devait lui dire. Elle voulait que le temps s'arrête, qu'elle reste dans ses bras et qu'elle oublie tout. Malheureusement, elle n'avait plus le choix. Elle devait le faire tout de suite, sinon il ne s'en remettrait pas.

Élisha : Antoine, j'ai quelque chose à t'annoncer.

Antoine : Plus tard, tu veux ?

Il l'embrasse de nouveau, mais elle le repousse.

Élisha : Non, c'est important. Très important.

Sentant qu'elle n'est pas d'humeur à "jouer", Antoine arrête.

Antoine (inquiet) : Qu'est-ce qu'il y a ?

Élisha : Ça marche pus, Antoine. Je... je... j'casse...

Sur le coup, Antoine devient triste.

Antoine : T'es pas sérieuse ? Mais... qu'est-ce que j'ai fait ?

Élisha : C'est pas toi le problème. (Baissant la tête) C'est moi...

Pour la jeune Spitfire, c'est trop. Elle se dégage de l'enlacement d'Antoine, ouvre et referme la porte derrière elle. Les larmes finissent par couler sur ses joues. Elle avait beau se dire qu'il le fallait, que c'était pour son bien... mais elle en souffrait.

Charline et Flora, qui revenait de chez Patrick, l'ont vue pleurer. Inquiètes, elles s'approchent d'elle.

Flora : Qu'est-ce qu'il y a, Éli ?

Élisha : Je... Antoine et moi, on... a cassé...

Charline : Quoi ? Y'a cassé parce que t'es enceinte ? (Devenant révoltée) Ah, le salaud !

Élisha n'avait pas le courage d'expliquer ce qui s'est vraiment passé. Au fond, elle a trouvé un prétexte pour justifier son action. Mais, tôt ou tard, les villageois auront la vérité. Pour l'instant, elle préfère ne rien dire. Ne rien dire et pleurer, encore et encore...

Flora (prenant Élisha dans ses bras) : Allons, ça passera, tu verras...

Soudain, la terre se met à trembler, de plus en plus fort.

Charline : Qu'est-ce qui s'passe ?

On entend les villageois hurler, terrifiés. Puis, la voix de Patrick se fait entendre à travers ce tremblement.

Patrick : QUE TOUT L'MONDE SORT D'LA GROTTE !

N'hésitant pas, Flora et Charline suivent la foule, soutenant Élisha, encore bouleversée par sa rupture...

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Ayant entendu l'avertissement de Patrick, Océane est sortie de sa chambre. Ce tremblement de terre était trop inquiétait. Il fallait sortir d'ici. À l'entrée, elle voit Antoine, recroquevillé sur lui-même, pleurant.

Océane : Voyons, 'Toine, qu'est-ce que tu fais là ? Faut sortir d'ici.

Antoine lève sa tête vers Océane.

Antoine : Vas-y. Moi, j'reste.

Océane : Hein ? Mais t'es malade ? C'est dangereux, faut partir.

Antoine : J'ai pas envie...

N'ayant pas le choix, Océane prend un vase en argile.

Océane : J'suis désolée, mais c'est pour ton bien.

Elle le frappe sur la tête, assez fort pour le rendre inconscient. Puis, à l'extérieur, elle le traîne avec elle parmi la foule en panique.

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Du côté du trio, les filles ont réussi à sortir de la grotte. Elles ont eu de la chance car, quelques secondes plus tard, l'entrée s'est effondrée. Puis, peu à peu, la terre arrête de trembler.

Voilà que les villageois sont dehors, sans protection contre le froid.

Christelle : Ne perdons pas de temps. Nous devons retourner au village d'été.

Axelle : Pas tout de suite, Christelle. Il faut s'assurer que tout le monde est là.

Pendant ce temps, Océane arrive aux côtés du trio, traînant Antoine avec elle.

Océane : Est-ce que ça va ?

Flora : Ouais, mais j'aurais à un mot à ton frère.

Élisha (encore boulerversée) : Ah non...

Devenant révoltée, Flora se met à crier.

Flora : C'EST QUOI SON PROBLÈME DE...

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Intermède de feu de foyer...

Auteure : Désolée, mais parce que la colère de Flora peut blesser les plus jeunes, nous mettons ce petit intermède. Nous reviendrons à la fic aussitôt sa colère apaisée.

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Flora (s'apaisant) : Alors, j'espère que tu lui en parleras.

Maintenant, à cause de Flora, tout le monde était au courant pour l'état d'Élisha.

Océane (froide) : Oui, parfaitement. (À Élisha) T'as eu des relations sexuelles ? Ben vomis, sale pêcheresse !**

Charline : S'te plaît, Océane. Lui en veut pas pour ça.

Océane : Pourquoi tu la défends, Charline ? S't'une Spitfire...

Charline (irritée) : T'as des préjugés ? D'accord ! Mais on a pas besoin de les entendre ! (À Élisha et Flora) V'nez, j'ai pus envie d'les voir...

Alors qu'elles partent, Thomas vient les rejoindre.

Thomas : Les filles, auriez-vous vu Andrew, Hugo, Zoé pis Anthony ?

Flora : Non. Pourquoi ?

Thomas : J'crains le pire.

Pour Charline, cette possible disparition lui fait mal...

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* Je sais, c'est méchant, mais Océane ne savait pas qu'elle était enceinte.
** Ça ne vous rapelle pas un extrait de "Le coeur a ses raisons" ?

Chapitre 11 : Sans toi, c'est rien
15 décembre 2065

Malheureusement, les craintes se sont confirmées : Andrew, Hugo, Zoé (qui est hors-fonction), Anthony ainsi que cinq autres villageois sont portés disparus. Sans perdre de temps, les villageois et villageoises les plus fort(e)s se sont mis au travail en déplaçant les rochers qui obstruent le passage. Sans hésitation, Charline et Thomas se sont portés volontaires, ainsi qu'Océane.

Pendant ce temps, ceux qui ne peuvent le faire sont retournés au village d'été. Au cas où il y aurait des blessés, Christelle et Flora ont préparé des chambres et ont fait l'inventaire de leurs herbes. Tout était prêt pour l'imprévu.

Le lendemain matin, dans l'avant-midi, voyant qu'il n'y a de blessés, Flora a demandé à César d'aller surveiller leur arrivée le temps qu'elle et Linda aillent voir Élisha.

La jeune Patenaude s'inquiétait beaucoup pour son amie. Étant peu occupée, elle savait que quelque chose n'allait pas chez elle. Alors qu'elle arrive sur la galerie, sa petite soeur la questionne.

Linda : Flor' ? C'est vrai qu'Élisha va avoir un bébé ?

Flora : Oui.

Linda (contente) : Vraiment ?

Flora : Oui.

Linda (ne comprenant pas) : Alors, pourquoi est triste ?

Flora (soupirant) : Tu sais, la vie est pas facile, ma pinotte. (Ouvrant la porte) Viens, entre.

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Élisha n'a pas pu dormir la nuit dernière. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à lui. Ses draps lui faisaient penser à lui. À cette impatience bouillante qu'elle voyait dans ses yeux ce soir-là. Décidément, sa chambre n'était pas le meilleur endroit pour être tranquille. Mais elle n'avait pas envie de se lever.

Jamais elle n'avait compris sa mère, Mysandre. Pourquoi avoir donné sa vie pour elle, alors qu'elle savait qu'elle allait mourir ? Elle pense une fois de plus à Antoine, à ses bras autour d'elle. Quand elle était avec lui, elle ne pensait à rien. Elle ne faisait que s'abandonner. Se pourrait-il que sa mère ait été amoureuse de son père ? Seulement en si peu de temps ?

C'est alors qu'on frappe à sa porte.

Flora (derrière la porte) : Éli, t'es réveillée ?

Élisha : Non !

Flora : Ouvre la porte, s'te plaît.

Élisha : J'veux pas te voir !

Flora : Éli, j'm'excuse pour hier. J'pensais seulement à te défendre. J'ai pas fait exprès, j'te l'jure...

Linda (derrière la porte) : Élisha ! T'es fâchée ?

Élisha : Non, mais j'ai envie d'être seule.

Flora : Écoute, ça nous inquiète de te voir comme ça.

Linda : Mais on voit pas, la porte est fermée.

Pour la première fois, Élisha sourit à cette réflexion d'enfant. Un sourire triste, mais ça reste un sourire. Malheureusement, il disparaît aussi qu'il est apparu.

Flora : S'te plaît, Éli. Ouvre la porte...

Entendant ce son si suppliant, Élisha décide de se lever et ouvre la porte.

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C'était une Élisha décoiffée et en pyjama qui a ouvert la porte. Ses yeux étaient secs à force de pleurer, mais restaient rouges. Immédiatement, cette vision rappelle à Flora la première peine d'amour d'Élisha, au Noël de 2056.

Flora : C'est déjà un bon pas, ma belle.

Elle enlace son amie contre elle. Doucement, Élisha repousse cette étreinte.

Flora : Inquiète toi pas. Il te mérite pas.

Élisha : Non, tu t'trompes. C'est lui qui me mérite pas.

Flora : Mais voyons. Pourquoi tu dis ça ?

Ça ne pouvait plus durer. Il fallait finir par tout lui dire. Mais voyant Linda, Élisha dit :

Élisha : Est-ce qu'on peut parler seule à seule ?

Flora : Si tu veux. Linda, veux-tu surveiller les blessés pour moi ?

Linda : Ok. Mais j'veux donner quelque chose à Élisha. (Tendant un pensement) Tiens. C'est pour ton bobo au coeur.

Une fois de plus, Linda réussit à arracher un sourire à Élisha. Prenant le pensement, elle embrasse le front de l'enfant et la laisse partir. Puis, elle fait entrer Flora dans sa chambre et l'aide à se débarrasser de sa cape en fourrure.

Élisha : Assis-toi.

Flora : Non, c'est correct comme ça.

Élisha : Non, assis-toi. C'est important ce que j'vais te dire.

La jeune femme assise, Élisha commence.

Élisha : Tout d'abord, c'est pas lui qui a cassé... C'est moi.

Flora : Quoi ? Mais...

Élisha (l'interrompant) : Pis il sait même pas que j'suis enceinte.

Flora : Mais... pourquoi ? Y'a le droit de savoir...

Élisha (soupirant) : Je sais... Je veux simplement le protéger.

Flora : Le protéger de quoi ?

Ce sera dur à expliquer, se dit la femme de sciences...

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Voilà des heures que Charline travaille sans relâche. Il fallait être prudent en enlevant les roches, car il y avait risque d'éboulements. Cela la rendait impuissante et inquiète. Elle avait peur pour ses amis, en particulier pour Andrew. Sans comprendre pourquoi, elle aimait être avec lui. Comme elle, il aimait le sport et la guitare. Elle se sentait en confiance avec lui, plus qu'avec les autres gars. Elle ne voulait pas le perdre. Pas maintenant.

Pour le moment, elle faisait ce qu'elle pouvait. Elle aidait Thomas pour les charges plus lourdes et évitait à tout prix Océane. Elle avait toléré les frictions entre elle et Élisha, mais cette fois, c'était trop.

Soudain, une faille s'est créée dans le bouchon de pierres. Le chef demande alors des volontaires pour entrer dans la grotte. Tout de suite, Charline lève la main.

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Depuis quelques minutes, Flora pleure sur l'épaule d'Élisha. Elle a enfin dit ce qui allait l'attendre. Au début, Flora n'y croyait pas, mais voyant qu'Élisha était sérieuse, s'est mise à pleurer.

Puis, peu à peu, Flora se ressaisit et se dégage de l'étreinte de son amie.

Flora : Mais... Antoine a pas l'droit de pas l'savoir. Tu dois le voir.

Élisha : C'est pas possible... On a cassé...

Flora : Vous vous aimez... Vous pouvez pas passer à côté de ça. (Se relevant, elle ajoute) Habille-toi, on va aller le voir.

Élisha (soupirant) : Laisse-moi m'habiller avant.

Flora : D'accord.

Après avoir enlevé son haut de pyjama, Élisha s'assure de bien l'essorer, étant mouillé de larmes.

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Le coeur brisé, Antoine n'a pas pu dormir, ni manger. Pour lui remonter le moral, Océane n'arrêtait pas de dire qu'Élisha n'était qu'une conne manipulatrice, mais ça n'a pas marché. Alors ella a dit ce que leur père leur avait déjà dit : une peine d'amour, c'était un mauvais quart d'heure qui durait 2 heures. Or, ces 2 heures lui semblaient paraître comme une journée.

Elle a cassé... Pourquoi ? Qu'avait-il fait de si mal ? Pourtant, il savait que c'était de sa faute si elle n'est plus à ses côtés. Maintenant qu'elle n'était plus là, il ne voulait plus sortir d'ici.

Soudain, une voix se fait entendre...

Voix : ANTOINE ! J'AI À T'PARLER !

C'était Flora. Que voulait-elle ? Il se rappelait de son regard, comme si elle lui en voulait. Voulant l'éviter, il crie par la fenêtre de sa cabane...

Antoine : DÉSOLÉ, MAIS Y'A PERSONNE ! VEUILLEZ LANCEZ VOTRE MESSAGE APRÈS LE...

Flora : FAIT PAS LE FIN AVEC MOI, JE L'SAIS QUE T'ES LÀ !

Antoine (pensant) : Comment elle a fait ?

Tout à coup, une voix fait basculer son coeur.

Élisha : ANTOINE ! C'EST MOI QUI VEUX T'PARLER !

Élisha ? Mais que voulait-elle, puisqu'ils ont cassé ? Il y avait pourtant une pointe d'espoir qui surgit en lui. Peut-être qu'il aura des explications. Sans plus attendre, il fait descendre l'échelle en criant...

Antoine : SEULEMENT ÉLI !

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Entendant cela, Élisha se tourne vers Flora, qui sourit.

Flora : Vas-y ! Vous méritez une p'tite discussion intime pour clarifier ça.

Elle lui donne une tape encourageante dans le dos. C'est alors que César arrive, excité.

César : Flor' ! Flor' ! Les blessés sont arrivés !

Sans un mot, Flora part avec son petit frère, laissant Élisha seule avec l'échelle.

Élisha (découragée) : C'est donc ben haut...

Comme elle avait le vertige, elle n'osait pas grimper l'échelle. Heureusement, Antoine s'est mis à la descendre et vient la rejoindre.

Antoine : Désolé, j'avais oublié ta phobie. Alors... (Ne sait pas comment le dire, il hésite) Tu veux en parler ?

Élisha : Oui... mais pas ici.

Afin d'être tranquilles, ils ont décidé d'aller prendre une marche dans les bois. Soudain, Élisha s'arrête et prend les mains d'Antoine.

Élisha : Tout d'abord, j'tiens à m'excuser.

Antoine (d'une voix lasse) : Pourquoi ? T'as pas à t'excuser pour avoir cassé.

Élisha : J'voulais t'éviter le pire. J't'aime trop pour te faire du mal.

Antoine (réagissant) : Me faire du mal ? M'as-tu vu la face ? J'ai pas dormi d'la nuit.

Élisha (baissant la tête) : Moi non plus... (Avouant) C'est vrai, j'ai mal fait hier. J'voulais juste te protéger, c'est tout.

Elle était sincère. Le jeune homme s'est décidé de la croire.

Antoine : Me protéger contre quoi ?

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Lorsqu'elle arrive près de la maison de Christelle et de Julien, Flora est agréablement surprise de voir Charline, qui est petite, transporter le grand Andrew dans ses bras. À part quelques bleus et un os de pied cassé, ce dernier va bien. Elle va à leur rencontre.

Flora : Comment tu vas, Andrew ?

Andrew (souriant) : J'suis content d'être dans les bras... d'une femme aussi courageuse...

Charline rougit sous ce compliment. Christelle vient les rejoindre.

Christelle : Il n'y a pas de décès ?

Andrew : Non. On a eu d'la arg...

Il sert les dents à la douleur qui revient dans son pied.

Christelle : On va te soigner, t'inquiète pas. (À Charline) Tu peux le poser dans un des lits.

Charline (se ressaisissant) : Ah euh... ok.

Alors que Charline entre dans la maison, Hugo, qui s'en est bien sorti, arrive vers Flora en transportant Zoé.

Hugo : Flora ? Est-ce que tu sais si Charline peut réparer Zoé ?

Christelle : Pose Zoé sur un des lits, Hugo. J'irais lui en parler.

Alors que Hugo entre lui aussi dans la maison, Christelle fait signe à Flora et à César d'entrer avec elle.

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À l'extérieur, une foule de curieux entoure Anthony et des villageois survivants. Ces derniers racontent le récit de leur survie.

Alors que les pierres commençaient à tomber dans la grotte, Andrew, en meneur-né, a conduit les "prisonniers" dans un lieu sûr. Malheureusement, une des villageoises ne suivait pas la cadence du groupe. Andrew s'est retourné et est venu vers elle afin de l'aider.

Mais à ce moment, une pierre est tombée d'en haut et a frappé le pied de l'homme, cassant ainsi l'os. Au péril de sa vie, la villageoise s'est précipité sur lui afin de l'aider à se relever. Mais une autre pierre est tombée et a fracassé le bras de la femme.

Heureusement, le tremblement a commencé à s'estomper. Les autres sont revenus sur leurs pas et ont aidé Andrew et la villageoise à se relever.

Bien sûr, ce n'était pas la joie quand ils ont appris qu'ils étaient enfermés dans la grotte. Mais Anthony savait dire les mots pour réconforter. Il n'était pas psychologue pour rien.

Peu de temps après, ils ont découvert Zoé, inactive dans la maison de Patrick et d'Axelle. La robotte avait l'air d'être en bonne santé. Ils ne comprenaient pas pourquoi elle ne fonctionnait plus.

Afin d'économiser leurs énergies le plus possible, Hugo a suggéré de faire un minimum d'efforts et de faire des rations de nourriture. Ils ne s'attendaient pas à sortir de là aussitôt.

Les retrouvailles ont été heureuses. Voyant qu'Andrew était blessé, Charline s'était proposé de le porter. Plusieurs croyaient que c'était une blague, mais le sang de quart d'extraterrestre avait sufit à prouver ce dont elle était capable.

Et c'est ainsi qu'ils sont revenus au village sains et saufs. Maintenant, tout ce qu'ils ont envie, c'est d'un peu de chaleur des foyers...

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Ainsi, c'était pour ça qu'Élisha avait cassé ? Elle m'aime à un point qu'elle ne veut pas me faire mal ? D'autres questions se bousculent dans la tête d'Antoine. Si seulement je pouvais avoir un livre pour comprendre les femmes, se dit-il. Cependant, il s'arrête à ces réflexions et enlace Élisha contre lui.

Élisha (reniflant) : Snif... Tu m'en veux pas ?

Antoine : Non...

Avec ses doigts, il joue dans les cheveux de sa belle et en respire l'odeur. Puis, il se détache lentement d'elle et la regarde dans les yeux.

Antoine : Mais oublions ça, ok ?

Hochant de la tête, Élisha essuie du revers de la main les dernières larmes qui coulaient.

Antoine : J'sais pas pourquoi mais... j'ai envie d'être plus près de toi...

Élisha (regardant la distance entre elle et lui) : Ouais, mais... On est assez proche, non ?

Antoine (souriant) : Sérieusement... j'veux vivre avec toi...

Élisha (étonnée) : Quoi ? T'es sérieux ? Vraiment ?

Antoine : Tellement sérieux que j'vais prendre mes affaires "tu-suite".

Ensemble, ils reviennent à la cabane dans l'arbre et se séparent, le temps qu'Antoine grimpe l'échelle, prend ses affaires et revient par l'échelle. Cependant, en prenant ses effets personnels, il ne s'attendait pas à retrouver sa soeur, qui sortait des toilettes.

Océane : Où tu vas ?

Antoine : J'm'en vais.

Océane : Ah, tu vas à l'expédition de chasse ?

Antoine : Même pas.

Voyant Élisha par la fenêtre, Océane devient irritée.

Océane : Elle t'accompagne ?

Antoine : Qui ça ?

Océane : La garce.

Cette fois-ci, c'était trop.

Antoine (irrité) : Élisha n'est pas une garce.

Océane : Ben oui. Ça peut pas être toi le père...

Antoine : Arrête-moi ça ! Tu m'empêcheras pas de partir avec elle.

Océane (tournant le dos) : Très bien ! J'veux pus t'voir.

Antoine : Justement, j'ai pensé de pus t'voir moi y tou.

Ayant réuni ses effets dans un sac à dos, Antoine s'apprête à descendre l'échelle lorsqu'Océane ajoute...

Océane : T'es pu digne d'un Gotta...

Sans répliquer, il descend...

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Les blessés sont peu nombreux. Seuls Andrew et une villageoise ont des fractures, mais ils s'en tireront. Une fois qu'on n'a plus besoin d'elle, Flora quitte la maison de la guérisseuse et du menuisier, Charline, César et Linda l'accompagnant.

Charline : (Soupir) Flora, c'est quoi être en amour ?

Flora : Euh... C'est personnel, tu l'sais.

Charline : J'ai l'impression d'être confuse depuis l'éboulement.

Linda : C'est quoi, être confuse ?

Flora : C'est avoir des idées mélangées. Un peu comme la gouache quand vous faites d'la peinture avec vos amis. (À Charline) D'après moi, tu t'poses des questions. On devrait s'en parler un peu plus tard.

Charline hoche de la tête. Soudain, elle s'arrête.

Flora : Qu'est-ce qu'il y a ?

Charline : J'ai vu quelque chose à la fenêtre de chez nous.

César : Mais j'vois rien.

Charline (souriante) : Je l'sais. (À Flora) Reste avec eux, j'vais voir ce que c'est.

Flora : C'est pas prudent.

Charline : Mais oui.

Ne s'occupant pas des protestations de son amie, Charline marche silencieusement vers sa maison. Elle ouvre délicatement la porte et entre à l'intérieur.

Tout de suite, elle se fit à son oreille fine : elle entend quelqu'un prendre une gorgée. Elle se rend à la cuisine. Elle voit alors Antoine, mangeant des biscuits à la mélasse et boire un grand verre de lait. Comme il est de dos, il ne la voit pas.

Charline continue d'avancer jusqu'à lui et prend un objet à proximité d'elle : une tasse. Une fois rendue près de lui, elle serre sa tasse et...

Antoine (se retournant) : Ah, bonjour Char...

CRIK ! La tasse se fracasse contre la tête d'Antoine. Il ne reste que la poignée, qui ne sert plus à rien.

Antoine (la main sur la tête) : Ow ! Qu'est-ce tu fais ?

Charline (furieuse) : Espèce de salaud ! Tu l'as laissée, mais tu viens ici !

Antoine (ne comprenant rien) : Hein ? De quoi tu parles ?

Sans plus attendre, Charline prend le premier objet qui est à sa portée : un éplucheur à légumes.

Charline : Tout d'abord, j'vais t'éplucher. Pis après, on verra !

Elle fonce sur lui, mais Antoine l'évite facilement. C'est alors qu'Élisha arrive, voulant se chercher une petite collation. Voyant la situation, elle s'interpose entre Charline et Antoine.

Élisha : Charley, fais pas ça !

Charline : Qu'est-ce que tu fais ? Tu devrais pas le défendre !

Élisha : Écoute, tu fais erreur, là.

Charline : C'est toi qui fais erreur. Pourquoi tu fais ça ? Il t'a laissé...

Élisha : Je... (Avouant) C'est moi qui l'a laissé...

Charline : Que-oi ?

Flora, qui est entrée il n'y a pas longtemps, après avoir envoyé Linda et César chez eux (c'est-à-dire la maison de Christelle et de Julien), intervient elle aussi.

Flora : Elle dit vrai, Charley.

Élisha : En plus, j'ai pas eu l'courage de tout avouer hier. (À Charline) Y'a une chose que j't'ai pas dit au sujet d'ma grossesse.

Voyant que Charline se calme, Élisha lui explique ce qui va lui arriver. Bientôt, les yeux de la jeune Bouchard se remplissent d'eau.

Charline : Non... c'est pas vrai...

Élisha : Malheureusement, oui...

Charline tombe dans les bras d'Élisha, pleurant sa tristesse. Flora vient près d'elle et l'enlace, voulant la consoler elle aussi. Soudain, Antoine a un éclair de lucidité.

Antoine : Mais Éli... T'es à moitié extraterrestre, non ?

Élisha : Oui, pourquoi ?

Antoine : Si ta mère avait aucune chance, toi, t'as la moitié d'aucune chance.

Charline cesse de pleurer et lève sa tête vers Antoine, remplie d'espoir.

Charline : Alors, elle aurait une chance sur deux ?

Antoine : J'imagine...

Élisha (comprenant) : Mais oui... C'est possible, puisque j'ai à la fois du sang érotiquois et du sang terrien. Mais j'veux pas être hâtive dans les conclusions.

Elle regarde ses amies et son amoureux.

Élisha : Pour l'instant, ça doit rester entre nous. J'ai pas envie d'alerter les autres.

Les trois hochent de la tête. Laissant couler ses dernières larmes, Charline se dégage de l'étreinte de ses amies et va vers Antoine.

Charline : J'suis... désolée pour tantôt.

Antoine : Ça va. (Souriant) J'ai déjà vu pire sur ma planète...

Charline sourit à son tour.

Flora : Au fait, Charline... (Moqueuse) T'étais pas confuse y'a pas longtemps ?

Charline (rougissant) : Euh... Quand ça, y'a pas longtemps ?

Élisha (moqueuse) : Oh, j'sens qu'on va s'amuser...

Antoine : Euh... De quoi vous parlez ?

Élisha : Mon chéri, peux-tu aller prendre une p'tite marche ? On parle entre femmes...

Voyant qu'elle est sérieuse, Antoine finit son verre de lait, s'habille chaudement et prend son bâton de hockey et ses patins.

Antoine : Ouais, j'crois que j'vais me pratiquer au hockey en tutu tout en chantant une vieille toune d'Ozone...

*** Spécial délire ***


Nous interromptons le programme en cours pour un délire spécial. Comme la fic prend de l'ampleur côté fans, j'ai décidé de vous faire plaisir. À partir de vos questions, j'ai fait une fiche de questions pour chacune de mes trois héroïnes. Et voici ce qu'elles ont répondu...



5 questions pour Flora Patenaude

Q1 : Comment décris-tu Élisha et Charline ?
A1 : Charline est une réservée, mais elle n'hésite pas à aider les autres. Cependant, elle est garçon manquée et saute trop vite aux conclusions. Quant à Élisha, elle ne se gêne pas pour dire tout haut ce que les autres pensent tout bas, un peu trop à mon goût. Mais elle sait nous donner le sourire à nous deux.

Q2 : Quel est ton met préféré ?
A2 : De la poutine ! Mais avec modération, bien sûr.

Q3 : As-tu une mauvaise habitude?
A3 : Malheureusement, oui. Je me ronge les ongles. Pas possible avec moi d'en avoir des longs.

Q4 : Quelle est la situation la plus embarrassante que tu as eu?
A4 : Quand j'avais 19 ans. Je revenais seule d'une soirée, Charline étant partie faire son bénévolat. Je savais qu'Élisha était dans notre appartement. Mais j'ignorait qu'elle n'était pas seule... En effet, je l'ai surprise dans la cuisine avec un gars, jouant au strip poker... pas de cartes.

Q5 : La première question que tu poserais à quelqu'un que tu ne connais pas?
A5 : Vous êtes qui, vous ?



5 questions pour Charline Bouchard

Q1 : As-tu un objet fétiche ?
A1 : Oui. Ma première clé anglaise. Ma mère me l'avait offerte quand j'avais 12 ans. Elle est toujours avec moi pour n'importe quelle réparation.

Q2 : Quelle est ta plus grande phobie ?
A2 : Ça peut vous sembler bizarre, mais... J'ai peur des plats en plastique. J'en ai une peur bleue. Selon matante Valence, j'aurais eu un traumatisme relié à ça en voyant une démonstration de plats Tuperware. Alors, je préfère des boîtes en carton ou en métal.

Q3 : Quel est ta boisson préférée ?
A3 : Du chocolat chaud.

Q4 : Quelles sont ou étaient tes rapports avec ta famille ?
A4 : Ça m'arrivait de me chicaner avec mes parents, mais la plupart du temps, on s'entendait bien ensemble. Et bien que je n'ai pas souvent vu Falbo, mon petit frère, je le protège comme une grande soeur doit le faire.

Q5 : Qu'est ce qui te fait le plus rire?
A5 : Prévoir ce qui se passe dans un film hollywodien. À tout coup, je sais que la fille du film va finir par embrasser le héros. Je ris de cette prévisibilité.



5 questions pour Élisha Spitfire

Q1 : Quelle est ta saison préférée ?
A1 : L'été. D'ailleurs, je déteste l'hiver. On arrête pas de geler.

Q2 : Es-tu gauchère ou droitière ?
A2 : Parmi mes amies, je suis la seule à être gauchère.

Q3 : Comment trouves-tu l'auteure ?
A3 : Une maudite sadique. Pourquoi c'est à moi que ça m'arrive, cette grossesse risquée ? D'ailleurs, je remercie celles qui me supportent. Je ferai tout ce que je peux pour éviter cette mort.

Q4 : As-tu déjà pensé à faire parti des A.A. ?
A4 : Pour qui vous me prenez ? Je suis loin d'être alcoolique. D'accord, je devins ivre plus vite que les autres. Mais c'est à cause de mon poids. Je suis aussi mince qu'un poteau de téléphone !

Q5 : Pourrais tu nous expliquer qu'est-ce que tu faisais avec Antoine la soirée de ta fête? Il était sensé venir m'aider à poser le prélard de ma cabane mais il était avec toi...
A5 : Euh... On se pratiquait pour une pièce de théâtre. Avec des draps. Oui, parce qu'on faisait du théâtre aux ombres chinoises. Mais pas de lumière. Donc, on faisait du théâtre chinois. En fait, c'était plutôt du théâtre indien. Finalement, vous comprendrez qu'Antoine ne pouvait pas venir.



Du théâtre indien... me semble, oui. En tout cas, c'était le délire spécial. Retournons à la programmation habituelle

Chapitre 12 : Plaisirs sucrés
11 avril 2066

L'hiver a fini par être très présent par ses températures allant jusqu'à -40°C et sa neige rendant les déplacements difficiles. Comme ses tempêtes semblaient de plus en plus fréquentes, Patrick a recommandé à ses villageois de sortir de leurs maisons le moins souvent possible.

Jamais les villageois n'avaient pensé que la neige pouvait les éloigner autant. Les seules fois où tout le village s'était regroupé étaient Noël, le Jour de l'An et les parties de hockey. À part cela, chacun restait au chaud chez eux.

Pendant cet hiver, Hugo a passé son temps à aider Julien pour la fabrication de meubles nouveaux ; Anthony et Thomas ont conté des histoires sur des galaxies à Cédric ; Andrew a été informé par Patrick et Axelle des voyageurs succeptibles de passer par ici ; et Océane s'est pratiquée au tir à l'arc, devenant ainsi une des meilleures archères du village.

Pourtant, cet isolement causait un problème à Flora. Cette dernière voulait surveiller d'assez près l'évolution de la grossesse d'Élisha et elle ne supportait pas d'être séparée de son petit frère et de sa petite soeur. Charline lui a proposé de rester chez eux durant tout l'hiver. Connaissant Linda et César, elle était ravie de les avoir avec eux.

En attendant une réparation, Zoé est placée dans son placard. Mais pour le moment, c'est impossible puisqu'aucun villageois a un fusible. À Noël, Patrick a informé Charline sur les "cours à rap"*, des endroits où il existe encore des déchets terriens. Le plus proche est à deux semaines de marche. La jeune Bouchard a décidé d'attendre que le printemps arrive avant de partir là-bas. Et en attendant, elle remplace Andrew en tant que capitaine, le temps que son pied se porte mieux.

La grossesse Élisha se passe très bien. Elle n'a plus de nausées et le fameux masque de grossesse est apparu : son visage et son cou sont parsemées de petites taches brunes. Elle est rendue à son cinquième mois et, depuis quelques jours, pour la joie de tous, son enfant s'est mis à bouger.

Le ventre d'Élisha ne cesse d'intriguer Linda et César. À 6 ans, ils sont plus curieux que jamais. Flora a décidé de commencer leur instruction en leur apprenant à lire, écrire et compter. Mais l'instruction, ce n'est pas suffisant. Ils veulent comprendre les choses de la vie, comme cette le démontre fameuse question : "D'où vient les bébés ?".

Maintenant que vous savez comment ont passé ces quatre derniers mois, nous pouvons commencer...

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Flora s'est réveillée de bonheur, les enfants n'arrêtant pas de courir autour de son sofa déguisé en lit. Voyant qu'ils ont fait, elle a décidé de leur préparer le déjeuner en attendant le réveil des autres.

Quelques minutes plus tard, Charline les rejoint à la cuisine.

Charline : Bonjour à tous. Enfin, le printemps est là ! J'vais pouvoir aller à la cour à rap.

Flora : Pas tout d'suite, Charley. Les rivières sont en crue et la neige peut parfois tomber.

Charline (s'assoyant à la table) : Quand j'pense que Zoé est pus fonctionnelle depuis quatre mois... J'suis sûre qu'est rouillée à un point qu'est dev'nue rousse. Au fait, qu'est-ce qu'on mange ?

César : Du gruau.

Voyant que Flora, qui prépare le déjeuner, est dos à eux, César et Linda font une grimace de dégoût.

Linda : Charline ?

Charline : Oui ?

Linda : D'où viennent les bébés ?

Charline : Flora t'en a pas parlé ?

César : A veut pas.

Linda : Est-ce que toi tu l'sais ?

Charline (embarassée) : Euh... Hé bien... (Changeant de sujet) Éli pis 'Toine sont pas là ?

Flora (amusée) : Qu'est-ce qui font d'après toi, hum ?

César : Est-ce qu'y jouent à "Ni oui, ni non" ?

Flora et Charline (embarassée): Euh...

César : En tout cas, Élisha perd à chaque fois.

Charline (ayant un éclair de génie) : C'est ça ! Pour avoir un bébé, il faut jouer à "Ni oui, ni non". Et si la femme perd, elle tombe enceinte.

Linda : J'pourrais alors jouer à "Ni oui, ni non" avec le voisin ?

Flora (chuchotant à Charline) : T'as pas honte de dire des niaiseries comme ça ?

Charline (chuchotant) : Ben là, c'est à toi de leur en parler.

Flora : C'est pas un peu jeune pour savoir ça ?

Charline : T'en rappelles-tu quand t'as demandé ça à tes parents ?

Flora : Si. À 5 ans, j'leur avais demandé. Y'ont pas été capable. Ni eux, ni Flavien, ni Pétrolia, ni Bob. Même Serge voulait pas me répondre. Alors, je me suis tournée vers Brad. Pis y m'a traumatisée avec la démonstration de mes poupées...

C'est alors qu'Élisha et Antoine arrivent. La future maman a l'air épanouie.

Élisha : Bonjour.

Antoine : On s'est-tu levés tard ?

Flora (à voix haute, maintenant) : Non, vous arrivez à temps pour mon "gruau à la Patenaude".

Comme Flora était de dos à Charline, Linda et César, ces derniers font des grimaces de dégoût.

Antoine (voyant les grimaces) : Tu sais, t'as pas besoin de faire cette job.

Flora (fronçant les sourcils) : C'est-tu une insinuation, ça ?

Toc ! Toc ! Toc ! Élisha se dirige vers la porte et l'ouvre. C'étaient Anthony, Thomas et Cédric.

Anthony : Mon dieu, Élisha ! T'as donc ben grossi !

Élisha (ironique) : Mon dieu ! T'as rapetissé !

Thomas et Cédric se mettent à rire.

Anthony (ne riant pas) : Très drôle !

Flora arrive à la porte. Dès qu'elle voit Cédric, elle se jette dans ses bras.

Flora : Alors, l'hiver était long, mon amour ?

Cédric : J'me d'mande pourquoi j'ai voulu rester si longtemps loin de toi.

Flora (malicieuse) : Disons que c'était un test...

Ils s'embrassent.

Thomas : Est-ce que Patrick est v'nu vous voir ?

Élisha : Non, pourquoi ?

Anthony : C'est le jour d'la cabane à sucre !

Flora (arrêtant d'embrasser Cédric) : Hein ? Cabane à sucre ? Y'en a une là-bas ?

Thomas : Oui, pas très loin d'ici.

Élisha : Eille, Flor', tu t'rappelles d'la planète Tiralarc ?

Flora : La planète d'la tire bleue ?

Élisha : Oui. (Riant) J'me souviens de c'que mononcle Charles disait : "Et comme le disait si bien Jules César : un ski, c'est bien, mais deux, c'est mieux pour l'équilibre."

Anthony (songeur) : Des skis, hein ?

Cédric : Maintenant que l'message est passé, on va vous laisser vous préparer. (Prenant Flora dans ses bras, moqueur) Mais toi, j'te garde avec moi.

Il lui mord gentiment au cou.

Flora (riant) : Ah, arrête, Frankenstein !

Thomas : C'est pas Dracula ?

Anthony : Ben, peut-être Frankenstein en vampire ?

Élisha : Ou Dracula en Frankestein.

Thomas : Ou Dracula en Frankenstein qui s'prend pour Dracula ? Ou ben... Ah, laissez faire...

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C'est ainsi que Flora, Élisha, Charline, Antoine, César et Linda sont en route pour la cabane à sucre.

Charline (chantant) : Boumbo, Boumbo
petite automobile-bile
tu parait si fragile-gile
sous ton drole de capot
Bou-bou-bou Boumbo

Élisha : Kessé ça ?

Charline : Tu connais pas ça ? C't'une vieille émission de TV.

Élisha : Me semblait, mais... T'as l'air vraiment contente de sortir.

Flora : C'est vrai, ça. Toi qui est la plus timide de nous trois...

Charline s'arrête, troublée.

Charline : C'est vrai. Qu'est-ce qui m'prend, tout d'un coup ?

Élisha (moqueuse) : Ah, on l'sait vraiment pas. (Fait un clin d'oeil discret à Flora)

César (impatient) : Est-ce qu'on arrive ?

Flora : Mais oui, c'est pas loin...

En effet, ils arrivent devant une cabane en bois dont une fumée sort de sa cheminée. Aussitôt arrivés, César et Linda échappent à la surveillance de leur grande soeur et rejoingnent leurs amis.

Antoine : J'vais aller voir les gars.

Élisha : Amuse-toi bien.

Ils s'embrassent. Puis, peu de temps après le départ d'Antoine...

Élisha : Bon ben, j'vais m'prom'ner un peu.

Et elle part immédiatement.

Charline (à Flora) : Elle a un plan en tête. J'en suis sûre.

Flora : Arrête de parano... paranoï... Arrête de capoter !

Soudain, elle remarque que les mains de Charline dégoulinent d'eau.

Flora : R'garde ! Tes mains sont moites.

Charline ne dit rien pendant quelques seconde. Puis...

Charline : Ah, pis d'la... Flor', j'en peux pus... (Chuchotant) J'crois que j'suis amoureuse d'Andrew...

Flora se met à sourire.

Flora : Pourquoi tu vas pas lui dire ?

Charline : Ben... j'sais pas si il m'aime...

Flora : Qui risque rien gagne rien à la 6/49.

Charline : Ouais. Mais... j'sais pas comment l'dire...

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Dans les bois, Andrew, qui se remet de sa fracture, marchait pendant un bon moment en solitaire. Jusqu'à ce que...

Élisha (surgissant derrière un arbre) : Bouh !

Andrew (sursautant) : Ah ! (Se ressaisissant) Ne me fais jamais plus ça !

Élisha : Ok. (Croise ses doigts derrière son dos)

Andrew (méfiant) : Que fais-tu ?

Élisha (comme si de rien n'était) : Moi ? Rien.

Andrew : Ah bon. (Regardant autour de lui) Personne est avec toi ?

Élisha : J'pense pas, non.

Andrew : Très bien. Faut que tu m'aides... Je...

C'est alors qu'arrivent Flora et Charline.

Andrew (surpris) : Mais... (À Élisha) J'croyais qu'on était seuls.

Élisha (à Andrew) : Désolée, j'peux pas voir à travers les arbres.

Charline (troublée) : Andrew ? Éli ? Qu'est-ce que vous... ?

Élisha (faussement surprise) : Ah ! Quelle belle surprise ! (Faussement déçue) Ah, mais il faut que Flora m'examine...

Flora : T'examin... ? (Comprenant) Ahh... Mais oui...

Charline (commençant à paniquer) : Quoi ? Vous allez me laisser... ?

Flora et Élisha (partant) : Bye.

Charline (se tournant vers Andrew) : Euh... sais-tu, j'crois que... tiens, j'entends la bouilloire siffler.

Elle était sur le point de partir, mais Andrew la retient par le poignet.

Andrew : Charline, att...

L'avant-bras du poignet retenu se détache alors qu'elle s'en va. Les yeux grand ouverts, Andrew se précipite vers elle, l'avant-bras à la main.

Andrew : Euh, je crois que ça t'appar...

Il remarque que ses deux bras sont indemnes.

Charline : Andrew, qu'est-ce qui t'prend ?

Andrew : Mais t'avais un avant-bras de...

Il remarque qu'il ne tient plus d'avant-bras.

Andrew (soupirant) : Ça y est, j'hallucine.

Charline : T'hallucines ?

Andrew : Chaque fois que j'suis nerveux, j'imagine plein de choses.

Charline : Toi, nerveux ? Mais pourquoi t'es nerveux ?

Andrew : Parce que...

Il s'arrête, s'apprêtant à dire ce qu'il devait dire. Et si elle allait refuser ?

Andrew (renonçant) : Parce que c'est ça.

Charline (déçue) : Ah.

Peut-être qu'il ne m'aime pas, se dit-elle. À quoi ça sert de lui dire ?

Andrew (secouant la tête) : Non... c'est pas ça.

Charline : Quoi ?

Andrew : J'suis pas capable de l'avouer. C'est pourtant simple, mais... J'y arrive pas...

Charline : Écoute. Si tu dois me dire quelque chose, dis-le. (Honteuse) Justement... moi aussi j'ai quelque chose à t'dire.

Andrew : Vas-y, je t'écoute.

Charline : Non, tu commences.

Andrew : Puisque c'est comme ça, appliquons la procédure pour trouver un volontaire...

Ils font un roche, papier, ciseaux. Andrew a papier. Charline, ciseaux.

Andrew : Vas-y.

Charline : Euh... c'est drôle, mais j'm'en rappelle plus !

Andrew (légèrement reprochant) : Pas d'excuse !

Charline (soupirant) : Mais c'est dur. (Soupire de nouveau) D'accord, j'vais te l'dire... Andrew... je t'aime.

Andrew reste interdit. Si bien que Charline est inquiète.

Charline : J'ai fait quelque chose de mal ?

Sans prévenir, il l'embrasse.

Andrew (chuchotant, heureux) : Oh, si tu savais combien de temps j'ai attendu ça.

Ils s'embrassent de nouveau. Mais Charline est soudainement triste.

Andrew : Qu'est-ce qu'il y a ?

Charline : C'est que... j'vais bientôt partir pour la cour à rap. J'vais être absente pendant au moins un mois.

Andrew : Un mois ? Un mois d'absence alors qu'on vient d'avouer nos sentiments ?

Prenant les mains de Charline, il ajoute.

Andrew : J'viens avec toi.

Charline allait ajouter quelque chose, mais il l'interrompt.

Andrew : Tut-tut, j'insiste. J'ai justement envie d'explorer les environs. (Souriant) En plus, c'est un bon prétexte pour passer du temps avec toi.

Souriante, Charline se laisse enlacer par Andrew.

Charline : Tu m'en veux encore ?

Andrew : Pour quoi ?

Charline : Le fusil tounuisant.

Andrew (se rappellant) : Ah, ça ? Euh... (La regardant) Depuis, mes collègues disent que j'ai les plus belles fesses de la division. (Souriant) Mais ça peut aller.

Maintenant que l'incident était pardonné, Charline se sentait comme si elle était sur un nuage de yogourt mousse.

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Seule. Depuis que son frère est parti, elle se sent abandonnée. Ainsi, sa haine pour Élisha n'a cessé de grandir depuis l'hiver dernier. Elle évite tout contact, à l'exception d'Anthony, où ses bras lui procurent un chaud réconfort. Elle sait qu'elle lui plaît, alors elle accepte, afin d'oublier sa solitude.

Pensant à cela, elle se rappelle qu'Anthony est toujours dans son lit, enlacé contre elle. Il est si tendre... mais si petit...

Anthony : Quelque chose va pas ?

Océane : Non, ça va aller.

Anthony : Tu mens. Ton subconscient me l'dit.

Pourquoi il est psychologue ? se dit-elle. J'aurais préféré qu'il soit vendeur de balayeuses à la place...

Océane (sur la défensive) : C'est pas d'tes affaires.

Anthony : C'est mon métier, tu sauras.

Océane : Ben ton métier te f'ra mettre à l'porte !

Anthony (se levant) : Parfait !

Tout en se rhabillant, il ajoute...

Anthony : D'accord, j'peux pas t'forcer à te confier à moi. Mais j'veux que tu saches ceci : Antoine va être père. Pis y'aura besoin de toi.

Océane : J'veux pus lui parler.

Anthony : C'est pas bon pour toi de t'isoler. Tu devrais sortir, aller vers le monde... (S'approchant d'Océane) Fais pas d'folies, ok ?

Il était pour l'embrasser, mais Océane le giffle.

Océane : Traite-moi pus d'folle.

Anthony : Mais...

Océane l'interrompt en l'embrassant. Puis elle le laisse partir. "Tu devrais sortir, aller vers le monde..." Oui, elle avait l'intention de sortir. Sortir de ce village et de partir à l'aventure. S'en aller loin de ceux qui lui ont volé son frère. Il lui fallait seulement un prétexte pour partir en douce...

C'est alors qu'elle se rappelle d'une discussion qu'elle a entendu entre Charline et le chef. À deux semaines d'ici se trouve une cour à rap, un dépotoir de ferrailles. Sur cette route, il y avait sûrement des villages qui pourraient l'accepter. Sinon, elle pourrait continuer le voyage en solitaire.

Voilà une idée qui lui plaît. Bien sûr, elle devra accompagner Charline, mais c'était mieux que de côtoyer son frère... et cette garce d'Élisha.

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Élisha : Un, deux, trois... Chance.

Dans le salon, Antoine et Élisha jouent au Monopoly, des chandelles éclairant les lieux et les chatons sur leurs genoux. Comme Flora dormait chez Cédric, que Linda et César sont retournés chez Christelle et Julien et que Charline reviendrait tard, ils profitent de leur soirée tranquillement, en amoureux.

Maintenant, le pion de la future maman est sur la case "Chance". Elle prend une carte orangée et la lit à haute voix.

Élisha : "Élisha, à cause de toi, ma tête est devenue hantée par tes sourires, mes lèvres, hantées par tes baisers, et mon corps..." (Elle lit à voix basse pendant un bout de temps, puis à voix haute) "Veux-tu m'épouser ?" (À Antoine) C'pas un peu long comme carte ?

Voyant le sourire d'Antoine, elle comprend que ça vient de lui. Et qu'il est sérieux.

Élisha : Mais voyons. C'est pas un peu trop tôt, ça ?

Antoine : Je l'sais. Mais puisqu'on vit ensemble... pourquoi pas se marier ?

Elle devient émue par cette question. Bien sûr, se dit-elle, c'est logique tout ça.

Élisha : Oui... J'accepte.

Ils étaient pour s'embrasser lorsqu'Antoine fait une grimace de douleur.

Antoine : Ah ! Ton chat... ses griffes sont sur...

Voyant que le chat a enfoncé ses griffes dans les parties sensibles d'Antoine, Élisha devient sévère avec son chaton.

Élisha : Rétraction, arrête !

Comme Rétraction ne lui obéit pas, elle se sent obligée de le prendre dans ses bras.

Élisha : Méchant minou ! T'auras pas de gâteries demain. Non... r'garde-moi pas avec ces yeux-là.

Elle semble avoir de la difficulté à maintenir sa punition, tellement le chaton la regarde et miaule faiblement. Antoine, qui a oublié les petites griffes tenaces, est amusée de voir sa blonde hésiter.

Élisha (renonçant) : Ok, t'es pardonné.

Elle approche le chaton de sa joue pour une petite étreinte.

Élisha : Ah, t'es tellement mignon que j'ai d'la misère à croire que t'es tannant.

Antoine : Au fait, est-ce que t'as pensé à un nom pour l'enfant ?

Élisha (arrêtant l'étreinte) : Euh... J'ai plusieurs noms, mais j'attendais ton avis. Mais bon, on a encore du temps devant nous.

Après avoir déposé Rétraction sur le plancher, elle regarde Antoine avec ardeur.

Élisha : Beaucoup de temps.

Ils s'embrassent fougeusement tout en se dirigeant difficilement vers leur chambre. Difficilement, car Antoine n'arrêtait pas de se heurter à plein d'obstacles : petite table, sofa, chaise, table de salle à manger, mur...

Élisha : Est-ce que tu vas... (Ils s'embrassent) ... finir par... (Ils s'embrassent) ... arrêter de... (Ils s'embrassent) ... trébucher ?

Antoine : Pourquoi on... (Ils s'embrassent) ... s'arrête pas... (Ils s'embrassent) ... ici ?

Élisha arrête de l'embrasser, surprise.

Élisha : Là ? Dans le corridor ? J'ai pas envie d'avoir mal au dos...

Se tournant, elle voit l'entrée de leur chambre.

Élisha : De toute façon, on est arrivé.

La porte ouverte, elle entre dans la chambre, laissant Antoine seul dans le corridor.

Élisha : Euh... (Invitante) T'es admis, mon chéri.

Hâtif, Antoine se dirige vers la chambre... mais fonce dans le cadre de porte.**

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* Déformation de l'expression "cour à scrap"
** Vous avez compris, les gars ? Faites attention... aux cadres de porte

Chapitre 13 : Le choix d'Océane
27 avril 2066

Lorsqu'elle a appris qu'Antoine et Élisha allaient se marier, Océane avait hâte de partir au plus vite. Heureusement, le mariage a lieu au mois de mai, tout de suite après l'expédition de Charline. Entretemps, il était certain qu'elle ne sera plus au village.

Voilà environ deux semaines qu'ils ont quitté Maskinongé : Charline, Andrew, Hugo, elle-même ainsi qu'un des villageois comme guide. Le groupe était silencieux, évitant ainsi d'inutiles chicanes. Ils n'ont pas encore vu un village sur leur route. De toute façon, Charline ne voulait pas perdre trop de temps.

Enfin, après tant de distance à parcourir, ils sont arrivés à la cour à rap...

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C'était incroyable. La cour à rap était en réalité une grande tour fait entièrement de déchets qui se décomposent très lentement, tel le platique, le fer ou l'aluminium. Aussitôt arrivé devant cette tour, des gens en sort et se mettent à accueillir les voyageurs comme il se doit. Océane était ravie de rencontrer enfin d'autres personnes.

Soudain, une vieille femme, qui semble être la chef, vient vers eux. Elle devait avoir autour de 70 ans.

Vieille : Soyez les bienvenus à notre tour à map. Je me nomme Sophie Garon.*

Andrew : Je me nomme Andrew Waterfalls et voici Charline Bouchard, Hugo Lacroix, José Fecteau, notre guide, ainsi qu'Océane Gotta. On est ici pour... (Il s'arrête) Une tour à map ? Ce n'est pas une cour à rap ?

Sophie : Selon la région, les noms varient. Donc, si je comprends bien, vous venez de la région du Lac à Machin ?

Hugo : Oui, plus précisément de Maskinongé.

Sophie : Alors, vous venez de très loin. Peu importe, que pouvons faire pour vous ?

Charline, qui est la responsable de l'expédition, explique sa quête de fusible pour Zoé.

Sophie : J'imagine que c'est pour sa demeure, n'est-ce pas ?

Charline : Dans un sens, on peut dire.

Sophie : Suivez-moi, on va prendre l'élévateur.

Océane : L'éléquoi ?

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L'élévateur était en fait un ascenceur mécanique actionné grâce à deux portes, situées sur les côtés en dessous de l'élévateur, laissant couler une rivière. Lorsqu'une des portes se referme, la rivière se retrouve prisonnière et fait monter les utilisateurs au niveau désiré. Pour descendre, la porte fermée se rouvre, laissant sortir l'eau qui était enfermée et faisant baisser l'élévateur. Cette avancée technologique a remplacé l'ascenceur à l'électricité statique, qui, marchant avec des ballons, était peu efficace.

Ils arrivent au quatrième étage, l'étage des "patentes à gosse". En peu de temps, Charline a trouvé ce qu'il lui fallait...

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Assise sur une chaise berçante sur la galerie, Élisha essayait de coudre un vêtement de bébé, mais en vain. C'est alors que deux bras vient l'entourer, posant ses mains sur son ventre rebondi.

Antoine : Alors ? Est-ce que t'as pensé à un nom ?

Élisha (soupirant) : Allons, Antoine. Le bébé arriv'ra dans 3 mois. On a du temps en masse.

Antoine : Je l'sais...

Il vient en avant d'elle.

Antoine : Mais j'veux avoir ton avis. Si t'es d'accord, on pourrait l'appeler Stéphane.

Élisha : Stéphane ? Comme le journaliste ?

Antoine : Non, comme le joueur de hockey.**

Élisha (soupirant) : J'aimerais mieux une fille, moi. Me semble que ça serait cool, une Fanny Gotha.

Antoine : J'sais pas pourquoi, mais ça m'fait penser à une gérante de bar...

Anthony et Thomas arrivent.

Anthony (au ventre d'Élisha, avec la voix de Mononcle George***) : Allô, toi !

Élisha : Tiens, si c'est pas Thomas et le fou du roi.

Anthony : Justement, j'avais une carte à vous donner. (Donne une carte à Antoine)

Antoine (lisant) : "Vous voulez un parrain ? Votez Anthony Bédard."

Thomas (à Anthony) : Méchant subtil... (À Élisha et Antoine) Au fait, vous auriez pas vu Flora ?

Élisha : Est avec Cédric. Pourquoi ?

Thomas : C'est pour un médicament, mais ça peut attendre. En passant, c'est quand ton shower ?

Élisha : Dès que Charline va être revenue, on en fera un.

Antoine (ne comprenant pas) : Un shower ?

Thomas (expliquant) : C'est un party pour la future maman. Évidemment, les gars sont pas invités, faque... Anthony pis moi on a pensé t'emmener aux danseuses pis...

Élisha (regard reprochant) : ¬¬

Thomas : Mais comme y'a pas d'danseuses, on descendra au Lac pour une partie de pêche.

Antoine : La pêche ?

Anthony : Patrick nous a assuré qu'il y a des bateaux à notre disposition. Pis comme tu vas bientôt te marier... on en profit'ra pour faire ton enterrement de vie de garçon, puisqu'il y a pas d'danseuses...

Élisha (légèrement irritée) : C'est beau, on a compris.

Anthony (voulant changer de sujet) : Ohh... Le beau foulard...

Élisha (vexée) : C't'un pantalon.

Anthony (embarrassé) : Ah, euh... J'pense qu'y'a un p'tit gars qui manque de Ritalin...

Il part en courant.

Thomas : Attend une minute ! On a pas d'Ritatin icitte...

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Le soir venu, les habitants de la Tour Ète organisent un souper pour leurs visiteurs à leur salle de fête. On mangeait des fruits de mer, résultat d'échanges commerciaux avec les villages du fleuve. C'est alors que Sophie, qui a invité les voyageurs à sa tête, demande...

Sophie : Est-ce un début d'Alzheimer ou je ne vous ai jamais vu avant ?

José : C'est la troisième fois que je me rend à votre tour, alors peut-être que vous faites un peu d'Alzheimer. Mais comme vous n'avez pas vu les autres, ça s'annule.

La vieille dame regarde un à un les visages d'Andrew, de Charline, d'Hugo et d'Océane.

Sophie : Vous semblez avoir peu de parenté avec les Maskinongiens. Vous venez d'ailleurs ?

Andrew : Oui. C'est une longue histoire.

Sophie : Prenez votre temps, on adore les longues histoires...

Andrew : Eh bien, tout ça a commencé sur Tous. J'étais...

Sophie, qui prenait une bouché de homard, avale de travers et commence à s'étouffer. Charline, qui était à côté d'elle, fait des manoeuvres pour expulser l'objet du danger. Mais comme elle a été trop forte, la bouchée sort de la bouche de Sophie comme un projectile et assomme celui qui est en avant d'elle : Hugo.

Charline (alors que Sophie reprend son souffle) : Ça va aller, madame ? (Prend un verre d'eau et lui tend) Un verre d'eau ?

Mais la vieille femme semble prise de dégoût.

Sophie (méprisante) : Ainsi... vous êtes les descendants des... Terriens ?

Andrew (vexé) : Ben là. À ce que je sache, vous aussi vous venez de Terriens.

Sophie : Non ! Cela fait longtemps que les Souterriens sont disociés des Terriens. Nous sommes loin d'être des menteurs, des pollueurs, des tueurs !

Pour Océane, cela en était trop. Elle croyait que ces gens pourraient l'accepter facilement. Mais ce n'était pas le cas. C'était hors d'elle qu'elle se lève de table.

Océane : Eille, wô, la p'tite dame ! Tu t'penses plus fine que nous, avec ton statut de Souterrienne. Mais j'ai des nouvelles pour toi : ma mère, là, c'était une criminelle.

On entend des exclamations de surprise et de scandalisation.

Océane : Oui, madame ! Une criminelle ! Mais ça l'a pas empêchée de dev'nir une bonne compagne pour mon père pis une bonne mère pour mon frère pis moé. (Regardant Sophie) J'suis pas fière de vous. Juger les gens par leurs ancêtres, c'est...

Elle s'arrête. Elle vient de se rendre compte qu'elle a fait la même chose concernant Élisha. Troublée, elle quitte la table en courant.

Pendant ce temps, Andrew, Charline et José étaient étonnés de la façon dont Océane s'est défendue. Mais voyant les regards hostiles converger vers eux, il fallait partir. Et vite. Charline laisse tomber le verre d'eau, qui se fracasse au sol.

Charline (irritée) : Pour le verre d'eau, on oublie ça, ok ?

Puis elle met facilement Hugo sur ses épaules et s'en va, suivie d'Andrew et de José.

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Heureusement, la salle n'était qu'au premier étage. Il suffisait de sortir par la porte principale pour se retrouver au grand air de la nuit.

Andrew : C'était mal parti pour dormir dans un lit douillet.

José : Pas grave. De toute façon, il aurait fallu les aider aux travaux. C'est notre façon de les remercier de leur hébergement.

Charline (déposant Hugo au sol) : On aurait alors perdu trop d'temps pour le mariage. C'est mieux ainsi. (Elle giffle Hugo) Hugo, réveille-toi pis grouille-toi le...

Hugo (les yeux fermés) : Je sais !

José : Mais... t'étais pas inconscient ?

Hugo : Ouais, mais je reprends conscience là. (Ouvrant enfin les yeux) Qu'est-ce qui s'est passé ?

On lui raconte tout. Même si ça ne paraît pas, Hugo est dégoûté du comportement que ces Souterriens avaient envers eux.

Andrew : Bon, il faudrait au moins retrouver Océane avant de repartir.

Charline : J'm'en occupe. Mes oreilles pourront m'aider. C'est du quart d'extraterrestre, mais c'est assez fort pour la retrouver.

Elle se concentre. Cela lui prend peu de temps avant de l'entendre. Ce qu'elle découvre la rend étonnée.

Charline (arrêtant de se concentrer) : Est pas trop loin. J'vais la chercher toute seule.

Andrew (la prenant par les mains) : Sois prudente. Fais pas de folies.

Souriante, Charline l'embrasse doucement. Puis elle quitte les gars. Quelques minutes de marche plus tard, elle retrouve Océane, cachée derrière un buisson. Pour la première fois de sa vie, elle la voit pleurer. Maintenant qu'elle n'est plus étonnée, Charline se sent plus attristée et oublie en ce moment la haine qu'elle a pour elle.

Charline : Ça va ?

Sans avertir, les pleurs d'Océane changent en froideur.

Océane : Oui. Ça va tellement bien... Tellement...

Charline : Tu souffres. Ça s'voit.

Océane : Bon, v'là une autre psy.

Charline : Pas besoin d'être psy pour comprendre c'qu'on a déjà ressenti.

Océane est confuse. Que voulait-elle dire. Pendant ce temps, Charline s'assoit par terre.

Charline : Quand j'étais jeune, environ vers 14-15 ans, j'ai eu une grosse chicane avec Flora pis Élisha. On avait fait un mauvais coup au capitaine Charles Patenaude. Pis y'était pas content. Tellement qu'il nous a tous envoyé en punition sur une planète. Dès le début de notre plan, Flora était pas d'accord avec nous. Je lui ai répondu que c'était pour répondre aux exigeances d'Élisha, la "princesse pourrite". Elle l'a pas pris, elle. Alors la dispute a pognée entre nous. (Soupirant) On se l'avouait pas, mais on s'manquait terriblement.

Chez Océane, cela ressemblait un peu à cette chicane avec Antoine. Si bien qu'elle voulait avoir la suite, bien qu'elle n'avait pas l'air de manifester son intérêt.

Océane : Et ensuite ?

Charline : Eh bien, on a vite compris que c'était ridicule. On a tous eu un peu tort. Alors, on a fini par se pardonner.

Océane : Justement, je... J'ai eu tort pour Élisha. J'devrais pas la juger à cause de son père.

Un sourire apparaît sur le visage de Charline.

Charline : J'suis contente que t'aies compris. Pis j'te pardonne.

Elles s'enlacent, réconcilliées.

Charline : Mais tu m'en veux pas pour ce que j't'ai fait ?

Océane : Plus maintenant.

C'est ainsi qu'Océane a fait son choix : faire la paix avec ses hostilités. Maintenant, elle était prête à revenir à Maskinongé...

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* Vous trouvez que Sophie, c'est un nom de jeune fille ? Pourtant, elle née dans la décennie '90. Donc, ce prénom était à la mode
** On parle bien sûr de Stéphane Laporte et de Stéphane Quintal :p
*** Vous savez, le personnage de Daniel Lemire ^^

On voit l'auteure se balader comme une gamine en chantant comme Brad...

Auteure : La la laaa, la la laaa...

Et BANG ! Elle reçoit une jambette. Elle remarque que c'est Charline, accompagnée de Flora et d'Élisha, qui l'a faite.

Charline : C'est-tu fini votre... ?

Flora : La grève ! Es-tu finie, la grève ?

Élisha (une main sur sa bedaine) : Ouais, parce que là, j'ai l'impression de faire 11 mois au lieu de 9.

Auteure (se relevant) : Justement, comme j'ai abandonné la grève...

Charline (choquée) : T'es donc ben lâche !

Auteure : Capote pas. J'suis pas la seule à être tannée. Faque maintenant que pour moi, la grève est terminée, j'vais enfin continuer vos aventures.

Élisha : Euh... finalement, j'crois que tu devrais continuer la grève.

Auteure : Penses-y même pas, Élisha. Ta grossesse, tu devras la terminer.

Élisha : Ah pitié ! Vous pouvez pas me faire crever ?

Auteure : Peut-être vas-tu mourir, peut-être pas. Mais pour le savoir, il faut suivre mon histoire. Faque... bonne lecture !

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Chapitre 14 : Instants mémorables
11 mai 2066

Sur la planète Tous, une mauvaise nouvelle venait d'arriver. En effet, un équipage néo-néo-zélandais aurait retrouvé la boîte noire du Durivage Bureau, qui dérivait dans l'espace depuis environ 8 mois. L'analyse de cette boîte indiquait que le vaisseau aurait explosé. Une telle explosion aurait décimé tout l'équipage.

Le Néo-Canada a instauré un deuil national de 3 jours en hommage des disparus. Mais pour Brad, 3 jours, ce n'était pas assez. Depuis qu'il a appris cette nouvelle, il reste enfermé dans sa chambre, couché en boule dans son lit, pleurant la perte de sa fille. Soudain, quelqu'un frappe à la porte.

Voix (derrière la porte) : Brad ? C'est moi, Bry.

Bry ! Brad détestait cette extraterrestre. Tout d'abord, parce qu'elle était la blonde de Bob. Et aussi parce qu'elle lui rapppelait Mysandre et, par le fait, le danger auquel Élisha était exposé si elle ne faisait pas attention.

Brad : Laissez-moi tranquille !

Bry : D'accord.

Elle ouvre la porte.

Bry (la refermant derrière elle) : Mais seulement après vous avoir parlé. (Voyant l'air étonné de Brad, elle ajoute) La porte était pas barré.

Brad (sur la défensive) : J'vais me plaindre pour acharnement si vous continuez.

Bry : C'est mieux de s'acharner que de souffrir.

Elle s'assit sur le lit, posant sa main sur son ventre rebondi. Effectivement, elle était enceinte de 5 mois, ce qui faisait le bonheur de son compagnon.

Bry : Je sais ce que vous ressentez, Brad.

Brad : Vous pouvez pas le savoir.

Bry : Vous croyez que ça me fait rien, parce que mon enfant n'est pas dans cette mission ? Pourtant, j'ai perdu celui qui comptait le plus pour moi.

Il faut dire que Bry ne vient pas d'Éros : elle vient de la planète Trademark, la plaque centrale de commerce de l'Univers. Toute la marchandise y passe : nourriture , objets rares, esclaves, vaisseaux, outils d'infopub, etc. Son frère et elle travaillaient pour une compagnie de livraison, créée par leur oncle. Mais les choses se sont passées autrement...

Un jour, leur vaisseau s'est écrasé sur Éros. La première nouvelle que Bry a eu en sortant du coma, deux jours plus tard, était l'annonce de la mort de son frère. La voilà prisonnière d'une planète sans technologie, blessée physiquement et la mort dans l'âme. Seulement, elle a remarqué que les Érotiquoises mourraient en donnant naissance. Et que les proches finissaient toujours par s'en sortir.

Bry : ... Après des semaines de réflexion, j'ai compris ceci : la vie est faite pour être vécue, même dans le deuil. Ce n'est pas parce qu'on souffre qu'on doit arrêter de vivre.

Elle se lève et se dirige vers la porte. En l'ouvrant, elle se retourne.

Bry : N'oubliez pas : vous n'avez qu'une vie à vivre.

Et elle referme la porte derrière elle.*

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Le soleil se lève timidement sur Maskinongé, ses rayons traversant le rideau de brouillard qui s'en ira bientôt. Dans leur chambre, enlacés, Élisha profite de la chaleur que lui offre son nouvel époux, qui dort encore en cette heure matinale.

Tout était trop beau pour être vrai. Il y a tellement de belles choses qui leur arrivent cette semaine...

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La tradition veut que les mariés ne se voient pas durant une semaine. Comme Océane n'était pas encore là, Antoine est retourné vivre dans la cabane dans l'arbre, en attendant le grand jour. C'était d'ailleurs une surprise lorsque que cette dernière l'a revu dans l'arbre. Curieusement, il n'y a pas eu de chicane. Juste des réconcilliations.

Par la suite, Océane est allée chez Élisha, qui d'ailleurs accueillait Charline, avec la présence de Flora. Pour une rare fois, Océane regardait le plancher, ce qui a étonné Élisha.

Océane : Écoute, je... (Levant lentement la tête) J'aurais dû apprendre à t'connaître avant de t'haïr. Mon frère t'aime bien. Ça s'voit, c'est effrayant.

Un petit sourire apparaît sur son visage.

Océane : Maintenant que j'vais être ta belle-soeur, on devrait mieux s'connaître, non ?

Élisha (s'en rendant compte) : Mon dieu, j'ai jamais pensé à ça.

Océane : Il y a deux semaines, moi non plus.

Elles se mettent à rire. Puis Élisha invite Océane à se joindre à ses amies, qui préparaient l'opération de Zoé. Charline avait d'ailleurs fait, lors de sa visite à la cour à rap, provision en instruments électriques et électroniques pour d'éventuelles réparations ou inventions à venir.

Le changement de fusible n'a pas été long. Seulement, Charline a apporté de nouvelles modifications grâce à des CD et DVD, programmant alors 280 options, dont interprétation des langues, enseignement, communication radio intégré et jukebox.

Quelques instants plus tard, Zoé est de nouveau activée. Dorénavant, elle sera Zoé2, à la joie de tout le monde.

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Tout doucement, Antoine se réveille. Voyant sa douce près d'elle, il plonge sa tête vers son cou et respire l'odeur de ses cheveux fraîchement coupés, rendus au niveau du menton.

Antoine : J'aime c'que t'as fait à tes ch'veux. On voit mieux tes taches brunes.

Élisha (soupirant) : Ah, tu sais ben que j'haïs ces taches-là.

Antoine : Ben pas moi.

Élisha : Quoi ? Tu les aimes ?

Antoine (souriant) : Ça t'donne un air coquin.

Élisha (malicieuse) : Un air coquin, tu dis ?

Antoine : Ça me touche... et je louche vers toi.**

Il l'embrasse dans le cou. C'est alors qu'elle se dégage de son emprise.

Antoine : Hé ! Où tu vas ?

Élisha (mettant une robe de chambre sur elle) : J'ai faim. Mais j'vais rev'nir.

Elle sort de la chambre. Elle reste silencieuse, sachant que Charline dort encore. Elle croise Zoé2, qui est en fonction "fille dangereuse avec une matraque".

Zoé2 (sévère) : Avez-vous votre passeport pour le couloir, madame ?

Élisha change la fonction de Zoé à "joyeuse ménagère".

Élisha : Zoé, pourrais-tu me préparer un déjeuner pour deux ?

Zoé2 (avec un grand sourire) : Avec plaisiiiirr !

Pendant que Zoé2 prépare des crêpes, Élisha se verse un verre de lait. Tout en le buvant, elle repense à cette fête qu'elle n'oubliera jamais. D'habitude, elle croyait que les mariages étaient quétaines et que le meilleur moment était le lancer du bouquet. Mais il en était autrement hier...

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Après avoir coupé ses cheveux, elle a enfilé, avec l'aide de Charline et de Flora, sa robe blanche. Sa coupe (on parle de la robe, bien sûr) était simple, mais les motifs cousus au fil blanc sur les hanches et les épaules étaient complexes. Puis, bouquet en main, elle sort de sa demeure et, accompagnée de ses amies, va à l'entrée de la maison de Patrick, là où l'attendant Patrick, Axelle et Antoine.

Qu'il était élégant ! Il était tout vêtu de blanc, en chemise et pantalons, et ses cheveux en bataille semblaient moins rebelles. Une fois arrivée près de lui, la cérémonie pouvait commencer.

Axelle : C'est avec un immense bonheur que nous débutons la cérémonie de l'union d'Antoine Gotta et d'Élisha Spitfire.

Patrick : En tant que couple dirigeant du village, il est dans la tradition de bénir les couples qui s'unissent pour la vie. Mais, avant la bénédiction, le couple s'échangera leurs promesses. (Se tournant vers la future épouse) Élisha, pile ou face ?

Élisha : Face.

Patrick lance une monnaie dans les airs et la met sur sa main.

Patrick : Pile. Antoine, tu commences.

Antoine sort une feuille de papier de sa tunique.

Antoine : Il paraît que les filles aiment les poètes. Faque j'ai composé un poème...

Il commence à la lire.

Antoine : "Élisha, ta voix est comme une chute d'eau
Car quand on est trop près, les oreilles bourdonnent
Ton quotidien avec toi est loin d'être monotone
Je te jure, à te voir, tu m'enlèves de la bouche les mots
Bientôt, nos destins seront scellés
Comme des timbres qui, grâce à du scotch tape, ont été collés
Je te promets, à tous les jours, de t'aimer
Même lorsqu'il fait beaucoup trop chaud l'été"

La lecture finie, on entend des "Awwww" de la part des filles. Émue, Élisha ne savait que dire.

Élisha : Je... C'est mon tour, c'est ça ?

Voyant Axelle qui fait signe que oui, Élisha continue.

Élisha : Ben... J'préfère pas dire des promesses. Parce que c'est rare qu'une promesse soit tenue. Mais si j'ai une chose à dire, c'est ceci : j'suis reconnaissante envers ceux qui m'ont rendue heureuse. La vie est belle, suffit juste de voir les bons côtés. Antoine, j't'aime.

Comme réponse, Antoine lui sourit.

Axelle : Nous allons continuer avec la bénédiction.

Prenant les mains, Axelle met celle d'Élisha dans celle d'Antoine.

Axelle : Puisse ce couple avoir de nombreux enfants.

Patrick : Puisse ce couple avoir de la chance dans leur foyer.

Axelle : Puisse ce couple être loin de la maladie.

Patrick : Puisse ce couple n'avoir pas besoin de dormir sur le canapé.

Axelle et Patrick : Puissent-ils être heureux.

Patrick : Vous pouvez vous embrasser.

Ravie, Élisha embrasse avec plaisir son nouvel époux.

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Un doux frottement contre sa jambe vient la sortir de ses pensées. Soupirant, Élisha prend Rétraction dans ses bras alors que Zoé2 dépose une crêpe dans l'assiette d'Élisha.

Élisha : Est-ce que le déjeuner d'Antoine est prêt ?

Zoé2 (montrant l'assiette, toute souriante) : Le voilà !

Elle dépose le chaton par terre et va chercher un plateau sur lequel elle dépose des verres de lait, du sirop d'érable, ainsi que les plats avec les ustensiles.

Élisha : Merci beaucoup, Zoé.

Zoé2, les mains dans l'eau de vaisselle, avec un pied qui essuie le comptoir, et l'autre qui époussette un meuble, répond, souriante*** :

Zoé2 : Ça me fait plaisir.

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Antoine devient inquiet en voyant Élisha entrer, le plateau de déjeuner dans les mains.

Antoine : T'as pas fait ça toute seule ?

Élisha : Ben non. C'est Zoé qui a fait ça.

Antoine (soulagé) : Ah.

Elle le rejoint dans le lit. Puis ils commencent à déjeuner.

Antoine : Hé qu'on a eu du fun hier. On oubliera pas de sitôt cette fête.

Élisha : Ouais. Tiens, justement, j'crois que j'ai un flashback qui arrive...

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Après la cérémonie, la fête a commencé. Comme cadeau de mariage, Anthony s'est offert de chanter, accompagné de Charline et d'Andrew à la zitare. C'est sur un air latin qu'il commence...

Anthony : Je veux le corps des femmes
Et la guitare des musiciens
La peau d'une sultane
Encore... ****

Il se fait alors bâillonner par Thomas.

Thomas (amenant Anthony hors de scène) : Eille, y'a des enfants icitte.

Maintenant, il n'y avait plus de chanteur. Andrew regarde Charline.

Andrew : On passe au plan B ?

Charline : Ok.

Il joue un air ni lent, ni rapide. Cet air disait quelque chose à Charline, mais elle ne savait pas trop qui était le chanteur, tellement cette chanson était ancienne.

Andrew : Petite Marie, je parle de toi
Parce qu'avec ta petite voix
Tes petites manies
Tu as versé sur ma vie
Des milliers de roses

Charline était surprise. C'était du Francis Cabrel*<>*. Elle se rappellait d'avoir entendu son père chanter cela. Tentant de se souvenir des accords, elle joue, tout doucement.

Andrew : Petite furie, je me bats pour toi
Pour que dans dix mille ans de ça
On se retrouve à l'abri
Sous un ciel aussi joli
Que des milliers de roses

Pendant ce temps, Cédric invite Flora à danser. Antoine ne tarde pas à l'imiter et invite sa nouvelle épouse. Tout en jouant, Andrew regarde Charline, puis arrive au refrain.

Andrew : Je viens du ciel et les étoiles entre elles
Ne parlent que de toi
D'un musicien qui fait jouer ses mains
Sur un morceau de bois
De leur amour plus bleu que le ciel autour

Un peu plus tard, une fois la chanson finie, Anthony et Thomas reviennent sur scène.

Anthony : Bon, désolé pour ce contre-temps. Mais j'ai une autre chanson à chanter. Pis j'vous jure, j'me suis arrangé avec Thomas, ça va marcher. (À Thomas) T'es prêt ?

Thomas : Ouais.

Anthony chuchote à Charline et Andrew la chanson à jouer. Au début, ils hésitent. Mais se laissant convaincre par Anthony, ils finissent par jouer sur un air enjoué.

Anthony : La p'tite grenouille dit au crapeau passe moé 30 sous t'auras d'la peau ma...

Thomas : BIIIP !!!

Anthony : Mais le crapeau lui répondit moi je n'peux pas sortir la nuit pis j'garde mes cents. C'était une chatte pis un matou qui se disaient des p'tit mots doux en d'sour du poêle. Soudain la chatte elle se fâcha, lui dit mon...

Thomas : BIP !

Anthony : ... de chat essaye pas d'm'avoir. Et pis moé quand j'ai vu ça j'me suis faite faire une...

Thomas : BIIIIP !!!

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Élisha : Eille, heureusement qu'ils ont mis la censure. (Souriante) J'connais des enfants qui auraient questionné Flora.

Antoine : T'as vu Océane, hier ? Était toute contente...

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Fermant les yeux, Élisha fait un tour sur elle-même et lance son bouquet. Soudain, un cri s'élève. Océane a eu le bouquet !

Élisha (surprise) : T'étais là ?

Océane (moqueuse) : Quoi ? J'ai pas l'droit de l'avoir ?

Flora : En tout cas, mes félicitations, Océane.

Pendant ce temps, il y a le lancer de la jaretelle. Malheureusement, Antoine le lance trop loin. Et c'est Hugo qui, assis à une table, l'attrape.

Thomas (arrivant) : Hé ! T'as la jaretelle ! (Moqueur) Tu sais c'que ça veut dire ?

Hugo : Oui, je le sais. Mais je n'en ai pas envie. Qui veut l'avoir ?

Anthony (l'attrapant) : Yionk !

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Élisha et Antoine rient à ce souvenir.

Élisha : Crois-tu qu'Océane va finir avec Anthony ?

Antoine : J'sais pas, mais ça s'voit qu'Anthony a un kick sur elle.

Élisha : C'est mignon.

Comme le déjeuner était fini, Élisha allait se lever pour porter le plateau à la cuisine, mais Antoine s'oppose.

Antoine : Attend ! J'vais y aller.

Élisha : Merci. (Lui pose un baiser sur la joue)

Antoine : J'en ai pas plus ?

Élisha (amusée) : T'en auras plus en rev'nant.

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Quelques minutes plus tard, Antoine revient, appeuré.

Antoine : Mais est folle, elle !

Élisha : Qui ça ?

Antoine : Zoé. A m'pitche des meubles.

Élisha : Hein ? Pas sérieux ?

Antoine : J'te l'dis.

Élisha : Ben allons voir Charline dans c'cas-là.

Après avoir quitté leur chambre, ils arrivent à celle de Charline. En peu de temps, ils lui expliquent ce qui s'passe.

Charline : Des meubles, vous dites ?

Antoine : Ouais. Pis en plus, on dirait qu'a s'prend pour Jackie Chan.

Charline : C'est sûrement la fonction "kung fu".

Élisha : Ben là, qu'est-ce qu'il faut faire ?

Charline regarde sa montre.

Charline : Ses piles devraient être à terre dans 5, 4, 3...

On entend Zoé2 s'effondrer.

Charline : Finalement, j'étais en retard dans l'décompte.

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* On n'a pas souvent vu Bry dans Trio infernal, ni dans cette fic. Mais j'avoue que je suis fière de cette apparition ^^
** Paroles dites dans la chanson "Super Bon" du groupe Les Trois Accords.
*** C'est pas tout le monde qui sourit lorsqu'ils font la vaisselle tout en nettoyant le comptoir et en époussettant un meuble.
**** Tiré de la chanson "Du plaisir" de Don Juan.
*<>* La chanson est "Petite Marie".

Chapitre 15 : La beautée de la vie
20 juillet 2066

C'est la canicule depuis deux jours. Heureusement, il y a une rivière à proximité du village. Cependant, le niveau de la rivière a baissé depuis le début de l'été. Patrick est alors obligé de limiter les baignades, ainsi que l'utilisation générale de l'eau.

Tôt ce matin, Charline est montée à la tour d'observation de Cédric, question de voir si de nouveaux voyageurs vont arriver. Car, depuis quelques semaines, des voyageurs rendent visite au village. On en profite pour resserer les liens entre villages et apprendre des nouvelles venant d'ailleurs. Certains s'installent même ici, trouvant leur bonheur à travers cette vie dans cette clairière ou à travers l'amour. Bref, c'est la saison du changement.

Quelques heures plus tard... pas de voyageurs en vue. Qu'importe, se dit la jeune Bouchard, je vais pratiquer mes sens en attendant...

Elle se concentre sur son ouïe et se laisse imprégner de tous les sons qu'elle entend. Le chant des oiseaux. Le ruisselement de la rivière. Le rire de César et de Linda, qui se baignent avec les autres enfants. Le grognement d'un papillon en rut. Le sirotement d'une boisson rafraîchissante. Une discussion entre Élisha, Flora, Océane et Zoé2, qui a lieu chez elle. D'ailleurs, elle se met à les écouter...

Voix d'Océane : Pis, est-ce que ça va être un gars ou une fille ?

Voix de Zoé2 : Je ne suis pas une diseuse de bonne aventure.

Voix d'Océane : C'est pas la bonne aventure que j'te demande, c'est le sexe de l'enfant.*

Voix de Flora : De toute façon, y'a pas un scanner qui pourrait nous aider.

Voix d'Élisha : Au fait, Océane... Comment ça va avec Anthony ?

Voix d'Océane : Bah, on a décidé de casser.

Voix de Flora (surprise) : Quoi ? Mais vous faisiez un si beau couple...

Charline était elle aussi surprise. C'était en effet mignon de voir Anthony et Océane ensemble.

Voix d'Océane : Disons que... J'ai assez fait de chemin avec lui. Mais j'lui suis reconnaissante. Y'a fait beaucoup de choses pour moi.

Dommage que la vie était fait ainsi. Mais Océane semblait bien s'en sortir. Soudain, elle entendit un "Aïe !".

Voix d'Océane : Ça va, Éli ?

Voix d'Élisha : Euh... oui, ça va. C'est juste une contraction, mais c'est normal d'en avoir à 8 mois.

Et la conversation continue.

Voix de Flora : Finalement, j'ai une bonne nouvelle à vous annoncer : j'me marie avec Cédric cet automne.

On entend Océane et Élisha s'exclamer de joie.

Voix d'Élisha : Eille, toutes mes félicitations, Flor'. Dommage que Charline peut pas être là.

Charline sourit, voyant que son amie ne se doute pas de ce qu'elle fait présentement.

Voix de Flora : T'en fais pas, Éli. J'vais lui en parler quand elle reviendra. Au fait, t'as assez d'coussins ?

Voix d'Élisha : Ouais. Si comme si mon dos repose sur d'la ouate... Aïe !

Voix de Zoé2 : Hum... Je ne suis peut-être pas une diseuse de bonne aventure, mais je sens qu'Élisha a commencé son travail.

Voix d'Océane : Son quoi ?

Voix de Zoé2 : Elle va accoucher.

Immédiatement, Charline laisse tomber sa concentration. Il fallait qu'elle redescende et aille rejoindre son amie...

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Non, pas aujourd'hui... C'était encore tôt... Mais Flora semble croire ce que Zoé2 a dit.

Flora : Océane, va prév'nir ton frère.

Océane, folle de joie, quitte la maison pour annoncer la nouvelle. Mais Flora et Élisha étaient loin de s'en réjouir.

Flora (se penchant sur son amie) : Il va falloir t'aider à t'porter à ta chambre.

Élisha hochement doucement de la tête et se laisse aider à se relever. S'appuyant sur Flora et Zoé2, elle rejoint son lit dans sa chambre. Soudain, Charline entre dans un tel énervement que la poignée de la porte principale reste dans sa main.

Charline : Ça a commencé ?

Flora : Ouais, mais la naissance va avoir lieu dans quelques heures.

C'est alors qu'Océane revient, Antoine sur ses talons, inquiet.

Antoine : Éli ! T'as rien ?

Océane : Ah, j'vous dis qu'les gars sont nerveux pour rien, hein ?

Antoine n'était pourtant pas le seul à être nerveux. Élisha l'était, Charline l'était. Sans compter Flora, qui allait mener son premier accouchement. Comme Christelle était en congé de maternité (en effet, elle était enceinte de 4 mois), elle ne pouvait l'aider.

Océane : Pourquoi vous faites cette face-là ? Y'a rien là. Y'a plein d'femmes qui ont accouché !

Flora : Océane, Zoé, pourriez-vous quitter la chambre, s'il vous plaît ?

Océane et Zoé2 : Pourquoi ?

Flora : Pour, euh... Éviter les visites nuisibles à l'accouchement.

Océane : Donc, tu nous demandes de surveiller l'entrée d'la chambre ?

Flora : Exact.

Océane : Cool !

Elle sort, suivie de Zoé2, qui sera en fonction "chien de garde".

Flora : Charline ! Va voir Christelle et demande-lui le kit et la pôtion pour l'accouchement.

Et Charline quitte la chambre en courant.

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Pendant ce temps, Anthony, Thomas, Andrew et Hugo entrent dans la maison. Ils voient Océane et Zoé2 devant la porte de la chambre d'Élisha et d'Antoine.

Thomas : Il paraît qu'Élisha va accoucher ?

Océane (contente) : Ouiii !

Anthony : Trop cool !

Andrew : Quoi ? Vous trouvez ça cool qu'elle souffre ?

Océane : Ben, pour l'instant, a souffre pas.

Hugo : De toute façon, cette douleur est nécessaire s'il faut endurer ce qui vient après.

Andrew : C'est à dire ?

Hugo : Tout ce qui concerne les bêtises enfantines.

Soudain, Charline, qui vient de rentrer, les bras chargés, fonce dans Andrew.

Charline : Oh, j'suis désolée.

Andrew (voyant ce qu'elle porte) : Qu'est-ce c'est ?

Charline : Ah, plein d'affaires.

Andrew voit alors de l'eau tomber dégouliner des mains de sa douce.

Andrew : Tes mains sont nerveuses. Ton corps aussi.

Charline : Ben, c'est normal quand une de ses meilleures amies va accoucher.

Andrew : Allons, calme-toi, Charline.

Pour l'aider un peu plus, il l'embrasse.

Andrew : Tout va bien se passer.

Charline : Je l'espère...

Et elle rentre dans la chambre.

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Comme ça risquait d'être long avant la naissance, Océane a eu une idée folle : jouer au strip poker, mais à la condition de s'arrêter aux sous-vêtements. Tout le monde, sauf Zoé2, a accepté.

Celui qui est en avance est Anthony, qui est encore habillé, suivi de Hugo et de Thomas, qui sont torse nu, d'Océane, qui est en camisole et pantalons. Andrew a perdu et est en sous-vêtements.

Andrew : 'Thony, t'es rien qu'un tricheur !

Anthony : Correction ! J'suis pas un tricheur, j'suis un chanceux. Y paraît qu'y avait deux trèfles à quatre feuilles dans ma salade d'hier.

Puis, soudain...

Voix d'Élisha (hurlant de douleur) : AAAHHH !

Océane : Yes ! Ç'a commencé !

Thomas : Change pas d'sujet, t'as perdu la manche !

Soupirant, Océane enlève son collier de dents d'animaux, à la déception d'Anthony.

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Ça y est ! Le véritable travail a commencé.

Élisha (entre les dents) : J'veux l'épidurale !

Flora : Tiens, bois ça à l'place.

N'hésitant pas, Élisha boit la potion pour faciliter l'accouchement.

Élisha : Eille, les filles, Antoine. J'vous ai-tu dit que j'vous aime ?

Touché, Antoine embrasse tendrement Élisha.

Antoine : Moi aussi j't'aime.

Élisha (fronçant les sourcils) : N'empêche que c'est d'ta faute si j'souffre.

Charline (à Antoine, rassurante) : T'inquiète pas. Ma mère disait ça quand elle a accouché de moi.

Antoine : C'est drôle. Ma mère aussi disait ça à l'accouchement d'Océane.

Élisha (hurlant de douleur) : AHHH !

Flora : Bon, assez parlé, faut travailler. Antoine, tu tiendras la main d'Élisha. Charline, tu lui tiendras l'autre.

Charline : Pourquoi ?

Flora : Pour qu'elle empêche de frapper Antoine. Go !

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Le soleil est en train de se coucher. Voilà quelques heures qu'on entend les plaintes d'Élisha de l'autre côté de la chambre. Maintenant que la partie était finie, les autres, qui se sont rhabillé, ont commencé une partie de "Suite". Ce jeu, qui a fait fureur sur les forums dans les années 2000, est simple à jouer : il suffit de dire un mot ou une expression et le joueur suivant doit dire à quoi ça lui fait penser.

Océane : Roches.

Anthony : Douleur.

Thomas : Infection urinaire.

Andrew : Ça brûle en...

Hugo : Feu.

Océane : Chaleur.

Anthony : Lit.

Thomas : Lecture.

Andrew : Livre.

Hugo : L'informatique pour les nuls.

Océane : Simple.

Anthony : Rapide.

Thomas : Lapin.

Andrew : Multiplication.

Hugo : Opération.

Océane : Césarienne.

Anthony : Y'a le mot César en d'dans.

Thomas : P'tit frère de Flora.

Andrew : Fleur.

Hugo : Allergie vraiment désagréable.

Et ainsi de suite...**

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Pendant ce temps...

Antoine : Éli, j'crois que tu vas me traiter de salaud.

Élisha (entre les dents) : Mais pourquoi ?

Antoine : Parce que là... j'me sens pas ben...

Il s'évanouit.***

Élisha : Salaud ! (Hurlant) AHHH !

Flora : Ça y est ! J'vois sa tête !

Charline (tenant encore la main d'Élisha) : Continue, Éli, tu vas y arriver !

Flora : Allez, pousse !

Élisha : AHHH !!!

Flora : C'est beau, tu fais ça très bien. Allez, encore une autre poussée.

Une autre poussée et... On entend un bébé pleurer.

Charline (souriante) : T'entend ça ? T'as réussi !

Élisha sourit faiblement, puis se laisse tomber sur le lit, inconsciente.

Charline : Éli ?

Soudain, la réalité revient à elle : elle va mourir...

Charline (inquiète) : Éli ?

Entendant l'inquiétude de Charline, Flora dépose doucement le nouveau-né sur le ventre d'Élisha et va vérifier les signes vitaux de la nouvelle mère. Elle soupire de soulagement.

Flora : A dort. (Regardant Charline, souriante) Tu t'rends compte, Charley ? Est pas morte.

Soulagée, Charline se laisse tomber dans les bras de Flora, pleurant de joie. Antoine, qui a repris conscience, se relève.

Antoine (triste) : Dites-moi pas qu'est...

Charline, qui se détache des bras de Flora, fait signe que non tout en souriant. Antoine se sent alors envahir par un bonheur immense. Ce bonheur ne fait qu'augmenter lorsqu'il voit, pour la première fois de sa vie, son enfant.

Flora : Alors, le nouveau père... Veux-tu couper le cordon ?

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Lorsqu'Élisha reprend conscience, elle ne voit que de la brume autour d'elle. Impossible de savoir où elle est. Soudain, elle voit une femme qui vient vers elle. Ses vêtements sont sobres, de couleur de terre, qui font un contraste étrange avec sa peau si pâle. Ses yeux sont bleus, presque translucide. Et ses cheveux sont d'un roux sombre, ondulant sur ses pas.

Élisha : Vous êtes venue me chercher ?

C'est d'une voix claire que la femme répond.

Femme : Pourquoi devrais-je te chercher, Élisha ?

Élisha (étonnée) : Comment savez-vous mon nom ?

Femme : De là-haut, on sait bien des choses, ma fille...

Élisha est bouche-bée. Était-ce bien elle ?

Élisha : M'man ? C'est bien toi ?

La femme lui sourit.

Femme : Oui, c'est moi.

Alors, c'était elle ! C'était Mysandre ! C'était sa mère...

Émue, Élisha se jette dans les bras de Mysandre. C'est alors qu'elle se rend compte qu'elle n'a plus le ventre de sa grossesse.

Élisha : Mais... C'est vrai, j'suis pus enceinte.

Mysandre : Je suis fière de toi, Élisha.

Élisha : Oui, mais... (Elle devient triste) J'fais d'la peine aux autres, là.

Mysandre : Ça te surprendra peut-être, mais... Afin de préserver l'équilibre de la population, nous, les Érotiquoises, ne donnons naissance qu'à deux reprises.

Élisha : Ça veut dire que... J'suis pas morte ? (Souriante) Mais c'est cool, ça !

Soudain, elle s'interroge.

Élisha : Mais, ça veut dire aussi que... t'as eu un enfant avant moi ?

Mysandre (souriante) : Tu es aussi intelligente que ton père. Sinon plus.

Élisha : Heureusement qu'il t'entend pas. Y'aurait été vexé.

Elles se mettent à rire. Mais Élisha redevient sérieuse.

Élisha : Donc, j'aurai un demi-frère ou une demi-soeur ?

Mysandre : Un demi-frère, pour être précise. Il a trois ans de plus que toi et vit sur Éros.

Cela explique parfaitement le décès de Mysandre. Mais quelque chose chicote encore Élisha.

Élisha : Pourquoi j'ai pas pu te voir avant ? Ça fait au moins 26 ans que j'attends ça.

Mysandre : J'attendais que tes pouvoirs se manifestent.

Élisha : Mes pouvoirs ?

Mysandre : Tu as déjà développé la "colère rouge", procédé assez efficace pour effrayer les gens.

Élisha se rappelle du moment où elle a fait sa crise lorsqu'elle a rencontré Antoine pour la première fois.

Mysandre : Mais ta destinée voulait que tu développes tes autres pouvoirs après ton premier accouchement.

Élisha : Mais comment les pouvoirs se manifestent ?

Mysandre : Elle dépend de chaque personne. Or, comme tu avais du sang de Terrien, ça t'a pris plus de temps.

C'était logique. Soudain, on entend quelqu'un klaxonner.

Mysandre : Oh, mon taxi vient d'arriver.

Élisha : Mais... Tu vas partir ? Alors qu'on tente de s'connaître...

Mysandre : Ne t'inquiètes pas. Je viendrais te revoir, c'est promis.

Elle l'embrasse sur le front, s'en va et disparaît dans la brume...

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Peu à peu, Élisha reprend conscience sous les yeux d'Antoine, de Flora, de Charline, de Zoé, d'Andrew, d'Océane, d'Hugo, de Thomas et d'Anthony.

Océane : Félicitations, Éli. C't'un beau bébé que t'as fait.

Antoine : Hum-hum.

Océane : Ah, c'est vrai. Le père y est pour quelque chose.

Élisha (d'une voix faible) : Qui a l'bébé ?

Flora : C'est moi.

C'était un tout petit poupon, lavé et emmailloté dans des draps blancs, qui était dans les bras de Flora. Voyant qu'Élisha tend les bras, Flora le dépose tout doucement contre elle.

Flora : C'est un magnifique p'tit gars.

Charline : Ou, comme le dit bien ma mère, un pas fin.

Antoine, Anthony, Andrew, Hugo, Thomas : Hum-hum.

Charline : C't'une joke.

Pendant ce temps, Élisha regarde avec émerveillement l'enfant qui est dans ses bras. Comme il semblait si fragile. Pourtant, c'était lui qui luttait avec elle dans l'accouchement.

Anthony : Au fait, c'est qui l'parrain ?

Antoine : On a décidé que c'était Andrew. Pis comme il sort avec Charline, c'est elle la marraine.

Anthony : Quoi ?

Hugo : Mais oui. Tu ne le savais pas, 'Thony ?

Anthony (frustré) : Eille, pourquoi j'suis l'dernier à l'savoir ?

Il quitte la chambre.

Antoine : J'l'ai-tu vexé ?

Flora : Ben non.

Zoé : Je crois que nous devrions laisser les parents seuls avec l'enfant.

Approuvant l'idée de Zoé, tous quittent la chambre, excepté Antoine, qui s'assit à côté d'Élisha. Elle finit par le regarder, souriante.

Élisha : Sais-tu quoi ?

Antoine : Non, quoi ?

Élisha : J'viens d'trouver un nom pour notre enfant : Sébastien.

Antoine : Sébastien ?

Il réfléchit un instant, puis sourit. D'une main, il effleure la tête de l'enfant.

Antoine : Sois l'bienv'nu dans notre monde, Sébastien Gotta...

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L'été, il faisait de plus en plus chaud sur la planète Tous. L'effet de serre s'était installé plus rapidement qu'ici que sur Terre. À un point où on a prévu la disparition de l'eau dans 50 ans.

Pour l'instant, Brad se préoccupait plus de son sommeil qu'une possible pénurie d'eau. L'air climatisé était à fond dans sa chambre. Pourtant, il avait de la difficulté à s'endormir...

Il n'a pas eu le temps de compter les moutons, car un vent glacial fait ouvrir sa fenêtre. Il sort de son lit et, au mometn de refermer la fenêtre, se rend compte qu'il était impossible que ce vent puisse être aussi froid en une nuit aussi chaude. Soudain, il le voit : le fantôme de Mysandre. Paniquant, il se jette devant elle en l'implorant.

Brad : Pitié ! J'ai besoin d'mes g'noux pour marcher...*^*

Un sourire se dessine sur les lèvres du fantôme.

Mysandre (amusée) : Pourquoi agir comme une frustrée, alors que notre fille va bien ?

Brad : Quoi ? Mais Élisha est...

Mysandre : ... nouvelle maman.

Brad : Non, ce que j'voulais dire, c'est... (Il s'arrête, surpris) QUE-OI ?

Mysandre (souriante) : C'est une bonne nouvelle, non ? Mais je te rassure, elle se porte très bien.

Brad (ne comprenant pas) : Co... comment est-ce possible ?

Comme elle l'a fait à Élisha, Mysandre explique sa "restriction de reproduction".

Brad : Deux enfants ? Ainsi, tu aurais eu un enfant avant moi ?

Mysandre : Je ne regrette dans d'avoir eu cet enfant. (Souriante) Et je ne regrette pas la venue d'Élisha. (Redevenant sérieuse) Mais crois-moi, je n'ai jamais voulu te manipuler...

Elle était pour s'en aller lorsque...

Brad : Attend !

Elle se retourne.

Brad : D'accord, je t'ai maudite... des milliers de fois... J'ai souvent dit que tu m'as manipulé... Mais je m'en voulais d'avoir perdu la raison. Tu as été la première à me tutoyer depuis un long moment et... Tu étais belle... encore là, tu es toujours aussi belle...

Souriante, Mysandre laisse promener ses doigts sur les rides du visage de Brad.*--*

Mysandre : On dirait que le temps t'a assagi.

Brad (souriant) : C'est plutôt notre fille qui m'a donné cet effet.

Mysandre (amusée) : Les rides ou la sagesse ?

Brad (vexé) : Eille, c'est même pas dr...

Il se fait interrompre, car Mysandre l'embrasse.

Mysandre : Je te remercie pour notre fille. Là où elle est, elle est heureuse. Mais son bonheur serait complet si tu serais là.

Brad : C'est une insinuation ?

Le fantôme commence à disparaître. Mais avant de partir, elle dit :

Mysandre : Retrouve-la. Rien ne t'en empêche...

Et elle disparaît. Brad devient songeur : était-ce possible de revenir sur Terre ? À moins d'avoir un équipage et un vaisseau flambant neuf, c'était... Mais oui ! Il avait les moyens de pouvoir retrouver sa fille. Cependant, ce n'était pas seul qu'il devait le faire.

Se relevant, il se dirige vers le téléphone et compose le numéro de sa secrétaire.

Brad : Madame Tremblay ?... Oui, je sais qu'il est 3 heures du matin... Est-ce que j'pourrais avoir le numéro de Charles Patenaude ?... Que je me sers de quoi ?... D'un botin ? Mais c'est quoi, ça ?...

Il entend la tonalité du téléphone.

Brad : Allô ?...

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Auteure : Hé que j'suis méchaaaante !

Soudain, Élisha tente d'étrangler l'auteure, mais est retenue par Charline.

Élisha : Sadique !

Auteure : Ben quoi ? J'pouvais pas dire à mes lecteurs que ça allait pas arriver. (Aux lecteurs) J'vous ai bien eu, hein ? Mais j'vous rassure, ce genre de situation va pas se répéter.

Élisha : Je l'espère !

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* Prononcez-le "ennfent", un peu comme le disent les personnages de "Le coeur à ses raisons"
** Y'ont vraiment rien à faire, eux ^^
*** Fallait bien que quelqu'un s'évanouisse à un accouchement. Et c'est tombé sur Antoine
*^* Clin d'oeil à un livre, mais je ne dirai pas lequel, afin d'éviter de vous donner le punch ^^
*--* Ben oui, comme tous les autres, Brad vieillit

Chapitre 16 : Et la boucle est bouclée
29 avril 2067

Et l'été a passé... et l'automne... et l'hiver... Et finalement, le printemps est revenu. Pendant tout ce temps, bien des choses se sont passés...

Pendant un moment, Océane a sorti avec Thomas. Si bien qu'elle est tombée enceinte de lui. Malheureusement, ils ont cassé au cours de l'automne. Généreuse, Charline n'a pas hésité à l'héberger chez elle. Aidée par Élisha, Flora et Zoé2, elle s'est arrangée pour que l'enfant à naître puisse être heureux.

Or, voilà qu'Anthony s'est dit prêt à élever cet enfant avec Océane. Comme elle sait qu'il adore les enfants, elle a accepté. Et là, vous me dites que Thomas est un salaud ? Pas tout à fait. Bien qu'il ne se sent pas encore prêt à devenir père, il veillera aux besoins d'Océane et de son enfant en ce qui concerne la nourriture et le chauffage.

Pourtant, Océane n'est pas la seule à attendre un enfant. Flora, qui s'est finalement mariée avec son Cédric au mois de septembre, est tombée enceinte elle aussi. Selon ses calculs, elle devrait accoucher au mois de mai, soit un mois avant Océane. Son rêve de fonder une famille est sur le point de s'accomplir.

Du côté d'Élisha et d'Antoine, ils élèvent ensemble leur enfant, Sébastien. Cela n'a pas été de tout repos, surtout durant les premiers mois, alors que le bébé ne cessait de se réveiller en pleine nuit. Il y a eut aussi la fameuse poussée des dents, qui a rendu Élisha très inquiète... jusqu'à ce qu'elle découvre la cause des pleurs de son enfant. Malgré ces hauts et ces bas, le couple a réussi à rester ensemble et même à se rapprocher.

Puisque Zoé2 avait de la mémoire à revendre, Charline a eu l'idée de faire d'elle une maîtresse d'école. Avant, c'était Axelle qui s'en occupait. Mais puisqu'elle avait des obligations en tant que femme de chef, elle n'avait souvent pas le temps de faire l'éducation des enfants. Ainsi, dans la demeure de Zoé2, de Charline, d'Élisha, d'Antoine et de Sébastien, on a amménagé une classe. Les enfants, âgés de 5 à 17 ans, recevaient alors une meilleure éducation, surtout en ce qui concernait l'univers et ses planètes habitables.

En tant qu'informaticien, Hugo a aidé Charline à maximiser la capacité de stockage de Zoé2. Charline avait d'ailleurs trouvé des disques durs lors de son expédition à la cour à rap l'an passé, ce qui était fort utile.

Tiens, puisque nous parlons de Charline, nous pouvons aussi parler d'Andrew. Au cours de la partie de sucre, il n'y a pas si longtemps, l'ancien capitaine lui avait proposé de vivre avec lui, vers la fin de l'été. Comme ils sortaient ensemble depuis environ un an et qu'il était mieux pour Élisha et Antoine d'avoir leur propre maison, Charline a accepté.

En fin de compte, la vie semblait meilleure ici que sur Tous...

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Charline finit par quitter sa chambre pour se diriger vers la cuisine. Il n'y a pas si longtemps, elle habite sous le même toit que la famille de Patrick, ainsi qu'Andrew. Puisqu'il était encore tôt, elle va se préparer un café.

C'est alors que quelqu'un frappe à la porte. Comme personne n'était encore levé, elle ouvre la porte. Il était devant elle, portant des vêtements de voyage. Il n'avait pas changé, comme si le temps n'avait aucun effet sur lui.

Charline : ... P'pa ?

C'était Flavien...

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Charles avait de la misère à croire Brad. Comment leurs enfants pouvaient-ils être en vie ? Seulement, il a reçu la visite de la mère d'Élisha. Cette apparition a suffit à le convaincre.

Il a réuni ses anciens membres d'équipage, en plus de Bry, de madame Spitfire, de Falbo et de Mira. Cependant, si c'était facile de réunir un équipage, c'était plus difficile de trouver un vaisseau.

Brad a dû être obligé de vendre l'entreprise Spitfire Corporation à son cousin, Jasson. Puis, avec l'argent de la vente, il a pu trouver un vaisseau, ainsi que des provisions en nourriture et en eau. Finalement, après quelques jours de préparation, le vaisseau a quitté en pleine nuit Tous, sans avertissement.

Quelques mois plus tard, après des pluies d'astéroïdes, des "Non, Brad !" et quelques patenaudismes, ils sont arrivés en orbite autour de la Terre. Grâce aux yeux de Flavien, ils ont pu repérer le téléfax de l'ancien vaisseau.

Par la suite, l'équipage s'est séparé : Charles avec Valence, Bry avec Bob et Mira, Brad avec madame Spitfire et Serge6 et Flavien avec Pétrolia et Falbo. Pendant le premier jour, Flavien et Pétrolia n'avaient rien trouvé. Puis, au matin du deuxième jour, Flavien est parti seul, laissant Pétrolia surveiller leur fils, qui dort encore. Il finit par arriver à un village. Comme personne n'était encore sorti, il frappe à la maison la plus proche. Coïncidence, c'est sa fille qui répond...

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Il voulait partir afin de prévenir Pétrolia et Falbo, mais Charline a insisté pour qu'il prenne un café avec elle. Il finit par accepter. Puis, une fois le café servi, elle s'assoit près de lui.

Flavien : Alors, t'habites ici ?

Charline : C'est juste temporaire.

Flavien : Temporaire ? Mais est pourtant grosse, la cabane.

Charline : Oui, mais elle appartient à une famille. Ça leur faisait plaisir de m'héberger. Seulement, j'ai 27 ans. Y'é temps pour moi de me débrouiller un peu.

Flavien : Hum-hum. (Il boit une gorgée) Comment vont Flora pis Élisha ?

Charline : Très bien. L'une est mère, l'autre va l'être dans pas long.

Flavien : C'est Élisha qui est maman ?

Charline : Comment tu l'sais ?

Flavien : Brad arrêtait pas d'nous écoeurer avec ça. (Amusé) Y'avait l'impression de prendre un coup d'vieux.

Ils se mettent à rire. Soudain, Charline s'arrête.

Charline : Mais... si Brad vous écoeurait, comment il l'savait ?

Flavien : C'est la mère d'Élisha qui lui a parlé. J'ai fini par le croire. Après le spectre de Romano Fafard pis le Yâble... (Souriant) On croit finalement à tout.

Souriante, Charline boit le reste de son café.

Charline : En veux-tu d'autre ?

Flavien : Ok.

Charline repart à la cuisine. Pendant qu'elle attend que son eau bout, deux mains se posent sur ses hanches et des lèvres se posent sur sa nuque. Charline a deviné que c'était Andrew.

Charline : Hum... pas trop fatigué ?

Andrew : Oui, mais t'as pas idée de ce quel effet tu fais sur moi...

Elle se retourne et l'embrasse. Ils s'embrassent encore une fois lorsque soudain, une voix se fait entendre.

Flavien : Capitaine Waterfalls ? Mais que faites-vous avec ma fille ? Pis en boxers en plus ?

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Andrew a cru subir les foudres de son futur beau-père, mais après une bonne explication, Flavien a adressé ses félicitations au couple. Puis il est parti rejoindre Pétrolia et Falbo annoncer la fin des recherches. Entre temps, Andrew et Charline réveillent Patrick et Axelle et les avertissent de l'arrivée de voyageurs. Par la même occasion, Charline annonce la bonne nouvelle à Flora, Élisha, Zoé2 et Océane. Accompagnées de leurs comapgnons, elles attendent avec impatience l'arrivé de leur famille respective.

Flavien, Pétrolia et Falbo arrivent les premiers. C'était avec émotion que Pétrolia étreint sa fille dans ses bras. Falbo a eu un peu de difficulté à reconnaître César et Linda, mais un jeu suffit à les rapprocher à nouveau. D'ailleurs, Antoine et Océane étaient étonnés de savoir que cet enfant portait le nom de leur père.

Puis arrivent Bob, Bry et Mira. Les villageois, qui ont commencé leurs activités quotidiennes à l'extérieur, étaient surpris de la couleur de peau des nouveaux venus, qu'elle soit noire ou verte. Mais Flora a rassuré les villageois en leur disant qu'ils ne sont pas dangereux.

Bob : Ma p'tite Charline !

Charline (désespérée) : Mononcle, j'ai horreur de ce nom là.

Andrew : Voyons, c'est cute, être petite.

Soudain, Falbo, qui jouait avec les enfants, arrive vers Mira.

Falbo : Mira ! Viens jouer avec nous !

Mira (à Bry) : Je peux, maman ? Je peux ?

Bry (souriante) : Bien sûr, ma chérie.

Ravie, Mira rejoint Falbo, qui l'entraîne vers les enfants. Enfants qui reculent en voyant la fille à la peau verte.

Falbo : Ayez pas peur ! A nous mang'ra pas !

Méfiants, les enfants s'approchent lentement de Mira et, quelques instants plus tard, se rendent compte qu'elle est comme eux, malgré la couleur de sa peau.

Voix (émue) : Mes enfants !

Flora, Linda et César se retournent à cette voix. C'était Valence. Même si cela faisait plus de deux ans qu'ils ne l'avaient pas vu, les jumeaux se rappellaient d'elle.

César et Linda (accourant vers elle) : Maman !

Ils sautent au cou de leur mère, qui les serre contre elle. Flora les rejoint en marchant, son ventre de grossesse l'empêchant de mouvoir comme elle peut. Valence finit par laisser partir les jumeaux avant de serrer sa fille contre elle.

Valence : Oh, Flora ! Mon bébé ! (Se rendant compte de quelque chose) Mais... (Elle recule) T'es enceinte !

Flora : Tu vas être grand-mère ! C'est-tu pas merveilleux ?

Valence : Hum... (Souriante) Faudrait que j'apprenne à tricoter.

Flora : Mais... (Inquiète) Où est p'pa ?

Voix (de douleur) : Juste derrière toi.

Flora se retourne. En effet, son père était là, "attaqué" par ses deux jeunes enfants, César étant sur le dos et Linda tirant par une manche.

Valence : Linda ! César ! Laissez votre père tranquille !

Charles : Allons, Valence... ils sont content de me r'voir. Pas vrai, les enfants ?

En prenant soin de ne pas blesser ses enfants, il s'allonge à plat ventre sur le sol et fait semblant d'être vaincu (disons plutôt qu'il n'avait pas envie de se casser le dos).

César : Yé ! On l'a eu !

Linda : On est les meilleurs !

Flora, Élisha et Charline se mettent à rire.

Charline : Les filles, vous vous rappelez qu'on faisait ça à mononcle Brad quand on était jeunes ?

Flora (souriante) : C'est grâce à toi qu'on l'plaquait au sol.

Voix : Eille, j'espère que vous allez pas m'briser les os à trois.

Élisha (se retournant) : P'pa ?

En effet, Brad, madame Spitfire et Serge6 sont arrivés. Voyant l'enfant d'Élisha dans les bras de sa mère, Brad vient vers elle.

Élisha (souriante) : P'pa, j'te présente Sébastien Gotta.

Brad : Gotta ?

Élisha (se tournant vers Antoine) : Il porte le nom de son père.

Antoine : Alors, c'est vous, Brad Spitfire ? (Se présentant) J'me nomme Antoine Gotta.

Brad : Vous êtes le chum à ma fille ?

Antoine : Ouais.

Brad : Gotta... Gotta... Me semble ça m'dit d'quoi...

Flavien : Falbo ! Grimpe pas dans les arbres !

Soudain, tout était clair.

Brad : Falbo Gotta ! (Menaçant) Vous avez d'la parenté avec lui, hein ?

Antoine : Euh... c'est mon père.

Brad : QUE-OI ?

Brad essaie de se calmer, mais en vain...

Brad : Ma fille, t'es sûre que cet enfant est le sien ?

Élisha : Ben oui, c'est clair qu'il a ses ch'veux.

Brad fait à Antoine une menace à la Spitfire.

Brad : Puisque j'suis votre beau-père, attendez-vous à souffir pas à peu...

Élisha : Non, p'pa ! (Donne à son père un coup à la nuque)