[FT] Indésirable… (PG-13)

Indésirable…

Ma première fanfic de DuG...j'espère que c pas trop mauvais
Mon passe-temps favori? Torturer mes personnages préférés

Auteur: Moi!
Genre: Drame
Disclaimer : Tout l'univers de Galaxie appartient à mouaaaaaa!!! ...Euh....à Pierre-Yves Bernard et Claude Legault, pis c mieux comme ca, ils font une très bonne job! J'fais pas d'argent avec ça!
Spoilers du film : J'pense pas...
Résumé: Ben lisez le premier chapitre et vous verrez si vous aimez ça!
Rating: PG-13


Chapitre 1

Charles, Serge et Flavien étaient allés explorer la planète Patentagoce très tôt le matin. Cette planète avait peu de chances d’être habitable à cause de la jungle très dense qui cachait quelque plante exotique qui projetait des spores toxiques à l’humain, mais ils étaient tout de même allés, histoire de remplir les réservoirs d’eau du vaisseau. Armés de longs sabres pour couper les branches, ils avançaient difficilement vers la rivière descellée par le radar, surtout avec les énormes contenants qu’ils traînaient avec eux.

-Capitaine! Lança Flavien à travers son masque respiratoire, Je crois que j’entends la rivière!

-Bien, répondit Charles, on va enfin pouvoir savoir si cette eau est potable.

En faisant encore quelques pas, la rivière apparut à leurs yeux, étincelante comme mille miroirs. Flavien descendit le premier et sortant une gourde de sa poche, il la remplit d’un seul geste.

-Tiens Serge, dit-il en lui tendant la gourde, analyse nous ça pour voir…

Pendant que Serge faisait les tests avec son matériel, Flavien scanna les environs avec ses yeux perçants. Le capitaine était occupé à regarder ce que Serge faisait. La jungle semblait calme…trop calme pour Flavien. Quelque chose n’allait pas. Quelque chose rôdait. Mais il n’arrivait pas à entendre quoi que ce soit. Peut-être n’était-ce que son imagination. Pourtant…

-L’eau est potable, conclut finalement Serge de sa voix mécanique, nous pouvons l’amener à bord si nous la filtrons.

-D’accord, bon travail Cherch…Serch….Cherge! répondit le capitaine, nous allons commencé tout de suite à emmener le matériel. Flavien?

Le jeune homme cherchait toujours les rives des yeux. Le capitaine le regarda impatiemment.

-Flavien…dit-il sur un ton de reproche.

Il n’eut même pas le temps de refermer la bouche. Flavien se jeta sur lui, le plaquant au sol. Malheureusement, ils atterrirent dans la boue sur le bord de la berge.

-FLAVIEN!!! S’écria Charles maintenant tout couvert de boue.

-Désolé Capitaine.

-Voulez-vous bien me dire ce qui vous a pris de m’pitcher dans bouète!

-Ben Capitaine…euh…je pensais…

-Vous pensiez quoi?? Que c’était le fun de gârocher son Capitaine dans un trou de vââââse??

-Ben non, mais…

-Mais rien! Y va falloir retourner sur le vaisseau maintenant. J’vais dire à Bob pis Pétrolia qu’ils se préparent à nous téléfaxer pour qu’on puisse aller se laver.

Charles sortit son émetteur et contacta le vaisseau et dit à Bob et Pétrolia qu’ils se téléfaxaient bientôt. Puis il fit signe à Flavien de le suivre et indiqua à Serge de remmener les contenants jusqu’au téléfax.

Flavien jeta un dernier coup d’œil aux rives puis emboîta le pas du capitaine, tête baissée. Il avait encore gaffé se dit-il. Pourtant il avait bien cru entendre ce sifflement…

De retour sur le vaisseau, ils allèrent tout deux prendre une bonne douche. En enlevant son uniforme, Flavien ne s’aperçut jamais du peut objet pointu qui se détacha de son chandail et qui roula par terre jusque sous le casier.




Chapitre 2

Après l’incident sur Patentagoce, Flavien repris son poste au radar et n’osa plus adresser la parole au capitaine sauf pour des détails techniques. Il savait que le capitaine lui en voulait encore un peu de l’avoir poussé dans la boue sans raison. Pourtant, il avait été si sûr…Mais comme tout le monde, ça lui arrivait de se tromper lui aussi. Le capitaine ne serait pas longtemps fâché, mais pour le moment, il valait mieux se taire. Parfois, le silence arrange bien des choses, songea-t-il.

- Capitaine! S’exclama Bob soudainement, qu’est-ce que vous diriez si j’emménageais un frigo sous mon lit?

-Pourquoi faire? Interrogea Charles, septique.

-Ben, me semble que ça serait plus pratique, pour ma réserve de crème glacée à l’ail tsé!

Le capitaine ne fit que rouler les yeux en se demandant comment Bob pouvait sortir autant d’idées stupides.

-Capitaine! S’exclamer Flavien, Ya quelque chose sur mon radar…on dirait des particules…j’pense que c’est un champs d’astéroïdes!

-Pouvez-vous trouver un moyen de les contourner?

-Attendez…Les astéroïdes s’étendent sur des milliers de kilomètres Capitaine. Ça nous prendrait des mois!

Charles se mit à penser, les doigts glissant sur son nez.

-Mais on ne peut pas se permettre ce délai! Finit-il par dire. Bob! Arrêtez le vaisseau. Nous allons vérifier que ce soit possible de traverser cette zone sans trop de danger.

Il se leva et entra les commandes dans l’ordinateur. Il regarda l’écran quelques secondes puis se retourna.

-Avant que l’ordinateur ne calcule toutes les données et nous trace une trajectoire, nous avons quelques heures. Allez donc vous reposer. On aura beaucoup de travail à faire. Je vais aller dire à Valence d’en faire autant.

Bob et Flavien suivirent le capitaine vers la porte et prirent le chemin du dortoir. Il était vide, puisque Brad et Pétrolia étaient maintenant en regénérescence et Serge était en train de se recharger.

-Flavien? Demanda Bob en se couchant sur son lit.

-Hmm? Fit Flavien en grimpant sur le sien.

-Qu’est ce que tu pense de mon idée?

-Hein?

-Ben mon frigo là…

-Ah oui, répondit Flavien distraitement en se glissant sous ses couvertures, C’est une bonne idée.

-Ok! Fit Bob avec un grand sourire, et il se glissa lui aussi sous ses couvertures.

Après quelques minutes, Flavien l’entendit ronfler. Le jeune homme se retourna et rapprocha la couverture de son visage. Il ne se sentait pas très bien. Ce n’était pas un mal précis, seulement un vague malaise. Et un mauvais pressentiment. Après s’être retourné encore plusieurs fois, il finit par sombrer dans un sommeil troublé.

Chapitre 3

Après 4 heures de repos, Charles alla vérifier si les résultats de l’ordinateur étaient affichés. Il entra quelques commandes sur le clavier. Une foule de données apparurent à l’écran et Charles hocha la tête avant de prendre la direction du dortoir.

En y entrant, Charles trouva les 2 amis profondément endormis. Il n’aimait pas tellement devoir les réveiller, mais les résultats de l’ordinateur central étaient rentrés. Il était temps de continuer la mmmission!(regard au loin)

Avec un doigt, il appuya sur sa montre et les lumières s’allumèrent aussitôt. Charles vit du mouvement sous les couvertures.

-Les résultats sont disponibles, annonça-t-il, nous avons notre trajectoire. Venez à la salle de commandement dans 10 minutes.

Sur ce, il tourna les talons et alla réveiller Valence. Bob fut le premier à se lever et sortit un pogo de sous son oreiller.

-Flav, dit-il en prenant une grosse bouchée, t’es réveillé?

-Mouais, sortit une réponse ensommeillée de sous les couvertures.

-Dépêche-toi, on a juste 10 minutes, rajouta Bob en se levant. Il jeta son bâton de pogo à la poubelle et sortit du dortoir.

Flavien soupira. S’ils n’étaient pas sur le point de faire une manœuvre assez périlleuse, il aurait peut-être « callé » malade, mais vu les circonstances, il se traîna hors du lit et alla s’asperger le visage avec de l’eau. Il ne se sentait pas mal, juste un peu étrange… Ce n’était probablement rien se dit-il en essayant de se rassurer. Ça passerait sûrement.

Il se rendit jusqu’à la salle de commandement où étaient déjà le Capitaine, Bob et Valence. Il s’installa devant son radar, y jeta un bref coup d’œil, puis attendit les ordres du capitaine.

-Mes amis, nous allons maintenant traverser une zone à risque. Soyez sur vos gardes et prêts à réagir en tout temps. Valence, vous allez remplacer Pétrolia en cas de blessures.

-D’accord Charles

-Bob, vous êtes prêt?

-Oui Capitaine.

-Et vous, Flavien?

-Oui Capitaine.

-Alors allons-y. Doucement Bob, et suivez les coordonnées de l’ordinateur.

-Oui Capitaine.

Le vaisseau se mit à trembler sous l’effet des astéroïdes qui passaient tout près du vaisseau.

-La voie est libre Bob, fit Flavien de sa console, ….attention….ok, y en a un à ta gauche, fait attention…ok…

Les 2 hommes conduisaient le vaisseau de façon remarquable. Charles, assis dans son fauteuil, observait attentivement tout ce qui se passait.

Tout allait bien, et après quelques heures, ils avaient traversé la presque totalité du champs d’astéroïdes sans problème lorsque Flavien ressentit une vive douleur au côté gauche de l’abdomen. Tous ses muscles se tendirent et il se reteint à sa console pour ne pas tomber. Il émit sans le vouloir un faible son.

Le capitaine se retourna.

-Flavien?

Voyant qu’il ne répondait pas, il se leva, mais Valence fut plus rapide que lui. À ses côtés, elle posa sa main sur son bras. Il était rigide.

-Qu’est-ce qu’il y a, demanda-t-elle doucement.

Il ne put répondre car sa voix était bloquée dans sa gorge. Il fixait un point avec un regard embrouillé et sentit l’autre main de Valence essuyer son front baigné de sueur. Après quelques secondes, le mal parti aussi vite qu’il n’était apparu. Ses yeux rencontrèrent ceux de Valence, plein d’incertitudes.

Valence l’attira avec elle vers la porte.

-Mais Valence, ça va là, protesta Flavien

-Oui, c’est ça! , dit-elle d’un ton sarcastique

-Mais-

-Je l’emmène au centre de santé, annonça Valence au capitaine en tirant sur le bras du second officier.

-Mais on a besoin de lui au radar…, rétorqua Charles, anxieux. Il était clair que son second officier était malade, mais pouvait-il se passer de lui au milieu d’un champ d’astéroïdes?

-Prends le radar Charles, tu sais comment ça fonctionne. Flavien n’est pas en état.

Valence et Flavien disparurent derrière les portes coulissantes. Charles prit la place de son second officier derrière la console et examina le radar. Il irait voir Flavien dès qu’ils seraient sortis de ce champ d’astéroïdes. En attendant, il se débrouillerait bien.

-À votre droite, Bob…

-Oui Capitaine.


Chapitre 4

Au centre de santé, Valence fit signe à Flavien de se coucher sur la table d’examen. Puisque Pétrola était encore en regénérescence pour encore 6 jours, c’est elle qui devrait s’occuper de tous les cas de maladie ou blessure. Elle n’était pas médecin, mais elle avait une bonne connaissance du jargon médical.

Elle activa le scanner, qui passa au-dessus de Flavien, puis revint à sa place. Valence prit la feuille de résultat du scanner et la lut attentivement.

-Pis? , demanda Flavien en s’asseyant.

-Minute… C’est écrit en médecin, faut que je traduise!

Charles arriva à ce moment.

-J’ai installé Serge au radar, dit-il sur un ton pressé, est-ce que Flavien peut revenir à son poste?

Les 2 hommes regardèrent Valence, attendant une réponse. La psychologue les regarda d’un air incertain.

-D’après le scanner, il y a un parasite qui s’est introduit dans le corps de Flavien.

-Ke-oi! S’exclamèrent les 2 officiers.

Flavien fit une face de dégoût et regarda le capitaine. Valence continua.

-Selon le scanner, il fait une dizaine de centimètres de longueur et est accroché avec ses nombreux tentacules à son rein gauche, ainsi qu’à son intestin.

-Mais, on peut tu l’enlever? Demanda Flavien en frottant cet endroit précis, anxieux de s’en débarrasser.

-Il faudrait une chirurgie, mais je ne peux pas opérer, c’est Pétrolia qui a ces connaissances là…ben plus que moi en tout cas là...

Flavien se passa la main dans les cheveux, incertain de ce qu’il devait faire de cette nouvelle. Le capitaine lui, posa une main rassurante sur son épaule et regarda Valence.

-Est-ce qu’on peut attendre jusqu’à ce que Pétrolia sorte de regénérescence?

Valence regarda à nouveau les feuilles du scanner.

-Ben le parasite envois une substance dans le système de l’hôte, dans ce cas Flavien, qui empêche le rejet de l’organisme. Ainsi il peut rester là et puiser dans son énergie et survivre. Ce qui est arrivé tout à l’heure, c’est que le corps de Flavien s’est habitué à la substance et a commencé à rejeter le parasite, qui a donc sécrété plus d’inhibiteur. C’est pour ça que Flavien ne le sens plus.

-Mais comment il a attrapé ça? Demanda Charles.

-Je ne sais pas Charles, mais est-ce qu’il s’est passé quelque chose d’anormal dernièrement?

Charles pensa quelques instants, puis se tourna vers le jeune second officier.

-Flavien?

-Oui Capitaine?

-Lorsque vous m’avez poussé hier, c’était pour qu’elle raison?

-Ben j’pensais avoir entendu un sifflement, comme quelque chose qui a été tiré, mais j’ai du me tromp-

-Et vous n’avez pas ressenti un pincement là, demanda le capitaine en pointant le côté gauche de son abdomen.

-Ben…oui, mais…Ah! J’avais pas rêvé!

-Non Flavien, j’ai retrouvé ceci dans la salle de bain hier, dit-il en montrant un minuscule dard, Je ne savais pas ce que c’était, mais plus j’y pense, plus je crois qu’on vous a tiré dessus avec ceci. Il contenait sûrement l’œuf de ce parasite, qui a ensuite éclos et grandit. Il devait y avoir des indigènes sur cette planète…

-Vous pensez?

-J’en suis sûr.

Il pense un instant, puis ajouta :

-Valence, est-ce qu’il peut retourner au radar, on a besoin de lui…

-Oui, tant que la substance envoyée par le parasite est dans son système, il ne sentira rien.

-Parfait. Flavien, retournez à votre poste jusqu’à ce qu’on soit sortis de ce champ d’astéroïdes. Ensuite, on enquêtera sur tout ça et vous, vous pourrez vous reposer.

-Oui Capitaine, dit Flavien en se mettant au garde à vous, et ils retournèrent au poste de commandement.

Chapitre 5

Après plusieurs autres longues heures à travers le champ d’astéroïdes, le vaisseau arriva enfin à la fin de son dangereux périple. Tous étaient exténués par la longue période de période de temps passée à la salle de commandement. Le capitaine ordonna donc que tout le monde aille se reposer.

-Bob, mettez le Romano Fafard en pilotage automatique. Flavien, passez au centre de santé avant d’aller vous reposez.

-Oui Capitaine.

Comme on lui avait ordonné, Flavien se rendit au centre de santé. Valence lui fit passer un autre scan, qui révéla seulement que le parasite était toujours là.

-Va te coucher Flavien, dit-elle doucement, c’est tout ce qu’on peut faire pour l’instant.

Flavien ne se le fit pas dire 2 fois. Il était vidé. Il se dirigea vers la cabine en se frottant les yeux. Une fois arrivé, il monta sur son lit et se coucha sans demander son reste.

***

Au centre de santé, Valence étudiait les données du scanner. Le parasite ne semblait pas dangereux, seulement…gênant. Il puisait peu à peu l’énergie de Flavien, et bientôt il faudrait lui donner des suppléments de vitamines et de minéraux avant qu’il ne développe une carence. Si seulement Pétrolia était là, se dit Valence, au moins il y aurait moyen de se débarrasser de cette créature indésirable.

Elle soupira et se leva pour aller se chercher un verre d’eau. En allant à la cuisine, elle rencontra Charles dans le couloir C.

-Bonsoir Valence

-Bonsoir Charles…Tu vas bien?

-Mouais…Et Flavien, comment va-t-il?

-Pour l’instant, il est fatigué…J’pense que cette bibitte là est en train de tout lui bouffer son énergie.

Le capitaine hocha de la tête. Tout cela l’inquiétait. Flavien n’était pas juste son second officier, il était bien plus que ça…

-Est-ce que tu as fait analyser l’objet que j’ai trouvé dans les douches?

-Oui Charles…c’est bien ce que tu pensais : un dard.

-Je le savais, dit Charles en serrant le poing.

-Écoute Charles, on ne peut rien faire pour l’instant. Tâche juste de ne pas le surmener.

-Bien, je ne lui donnerai pas trop de choses à faire…Tu devrais aller te reposer Valence, tu as l’air fatiguée

-D’accord, dit-elle en s’éloignant, Bonne nuit Charles

-Bonne nuit Valence.

Il se retourna et alla dans sa cabine pour préparer leur prochain itinéraire.


***

Flavien se réveilla soudainement. Il était dans le dortoir. Il regarda autours de lui. Qu’est-ce qui avait bien pu le réveiller? Il ne se réveillait que très rarement la nuit…Il regarda sa montre : 2h37AM.

En replaçant son oreiller, il se tourna sur le côté. Presque instantanément, il fut secoué violemment par la même douleur qui l’avait assailli quelques heures plus tôt. Son corps se recroquevilla en position fœtale et grimaça sous l’effet de ses muscles trop tendus. Un spasme le traversa brutalement, le laissant sans souffle. Après quelques instants, ses muscles se relâchèrent et, sans lui laisser le temps de penser à ce qui venait de lui arriver, il sombra dans les ténèbres.


Chapitre 6

Le lendemain matin, Bob se réveilla en super forme. Il sortit son petit déjeuné de sous son lit, là ou il l’avait mis la veille. Un croqua à belle dent dans sa crêpe au jambon, qui n’était en fait qu’une crêpe enroulée sur un énorme jambon. Puis il sortis ses œufs au bacon, sa tarte à la viande, ses quelques 12 beignes à l’ananas, ainsi que son 4 litres de jus d’orange matinal.

Une fois tout engloutie, il alla se brosser les dents. Il remarqua que Flavien n’était toujours pas debout. Il savait que son ami n’était pas dans sa meilleure forme depuis Patentagoce, à cause du parasite que le capitaine lui avait décrit, mais le capitaine avait aussi dit que Flavien n’était pas si mal en point que ça.

S’approchant du lit, il tira doucement sur les couvertures. Flavien lui tournait le dos, et il ne voyait que ses cheveux dépasser du tas de couvertures.

-Flav? …Falv??

-Hmmmphmm! Fut ce qui sortit des couverture.

-Tu devrais te lever, on commence dans 20 minutes. Si tu veux avoir le temps de déjeuner…

-…pas faim…

Les yeux de Bob s’écarquillèrent.

-Pas faim??? Comment quelqu’un peut avoir pas faim???

Flavien tourna la tête pour lui faire face.

-Me sent pas bien Bob, dit-il, les yeux entrouverts

Il se souvenait que très vaguement de ce qui lui était arrivé durant la nuit. Il se sentait tellement épuisé, mais il fallait qu’il aille au centre de santé. Le parasite avait peut-être changé…Il hésita un instant, puis :

-Tu veux m’aider à me rendre au centre de santé?

Bob le regarda un instant. Si Flavien lui demandait de l’aide, ça ne devait sûrement pas bien aller. Il aida son ami à descendre du lit. Flavien avait l’air de pouvoir marcher seul, il était simplement très fatigué, se dit Bob. Il le suivit de très près dans le couloir. Flavien se traînait les pieds et avait la tête baissée. Il avait l’air de quelqu’un qui n’avait pas dormi depuis des semaines. De grands cernes se dessinaient sous ses yeux et lui donnaient l’air d’avoir un teint très pale.

Ils étaient presque arrivés au centre de santé lorsque Flavien s’effondra. À genoux sur le sol, agrippant son côté gauche, il murmura : pas encore!

Bob s’accroupit près de lui en posant sa main sur le dos de son compagnon.

-Flav? Qu’est-ce qu’il y a?

Mais le jeune homme ne répondit pas. Il serra les dents et appuya sa tête sur l’épaule de Bob. Une série de convulsions le transperça et il se reteint de gémir. Il sentit la sueur couler sur son corps, et finalement, la douleur se calma.

Il se sentit se faire soulever. Il réalisa que Bob l’avait forcé à se mettre debout il sentit son bras être passé autour du cou de son ami. Celui de Bob le serra autour de la taille pour le soutenir. Bob le traîna jusqu’au centre de santé mais tout était flou. Il vit Valence se pencher au dessus de lui, une main caressa le côté de son visage. Une lumière l’aveugla quelques secondes et quelques moments plus tard, tout se mit à tourner, puis plus rien…

Chapitre 7

Valence caressait les cheveux du jeune homme inconscient sur la table d’examen. Flavien était un être tellement sensible émotionnellement, mais pourtant si fort et si robuste physiquement. Le voir souffrir ainsi lui brisait le cœur. Elle s’éloigna doucement de la table d’examen pour aller chercher une petite bouteille posée sur l’étagère.

-Qu’est-ce qu’il a Flavien, demanda Bob chagriné, Est-ce qu’il va mourir?

-Non, non Bob, il est juste malade…

Elle regarda Flavien pensivement.

-J’espère, ajouta-elle tout bas

-C’est la bibitte hein? C’est elle qui le rend malade comme ça.

-Oui Bob, c’est elle. On va essayer de s’en débarrasser dès que Pétrolia sort de regénérescence.

Bob hocha la tête et posa son regard sur son ami immobile à côté de lui. Valence vint le rejoindre avec une seringue remplie. Le scan avait révélé une plus grande carence que celle attendue. Il fallait lui donner des vitamines, des minéraux, et des protéines immédiatement.

Valence injecta tout le contenu de la seringue à Flavien, qui émit un faible son et tenta faiblement de s’éloigner lorsqu’il sentit le métal froid transpercer sa peau. Valence songea qu’elle aurait à lui faire avaler quelque chose rapidement quand il se réveillerait car ses réserves d’énergie baissaient très vite.

-Bob, dit-elle doucement, veux-tu aller chercher le capitaine s’il te plait?

-Oui…

Bob serra le bras de son ami avant de s’en aller vers la salle de commandement. Valence aurait très bien pu appeler le capitaine du centre de santé, mais elle préférait lui parler seul, ayant peur d’alerter Bob avec le rapport du scanner. L’état de Flavien s’empirait…

Après quelques minutes, Charles entra dans le centre de santé, et dès qu’il vit Flavien inconscient sur la table d’examen, son visage prit un air grave. Il savait que Flavien allait encore plus mal.

-Valence…Que s’est-il passé?

-Charles, son état se dégrade…Sa moitié extra-terrestre s’habitue trop vite à la substance envoyée dans son système. Le parasite doit en produire une plus grande quantité de plus en plus vite… Bientôt, la substance n’aura plus aucun effet!

-Et…que se passera-t-il à ce moment là?

-Son corps va rejeter l’organisme.

Elle regarda la feuille du scanner avant d’ajouter :

-Il subira un rejet hyper aigue de sa partie humaine, c’est-à-dire que son système immunitaire va vouloir s’en débarrasser en le détruisant, mais ce qui est le plus inquiétant, c’est que sa partie extra-terrestre va essayer de s’en débarrasser autrement…il va avoir de la fièvre, des convulsions et je ne sais pas quoi d’autre… Charles, je l’sais pas s’il va survivre jusqu’à ce que Pétrolia sorte de regénérescence…

Charles s’approcha de la table d’examen et posa sa main sur le bras de son second officier. Ses yeux le fixaient tristement.

-Et dire que ça aurait du être moi, murmura-t-il plein de remords.

-Charles…, dit Valence en le prenant par le coude, tu l’sais que c’est pas de ta faute…

Charles prit une grande inspiration.

-Oui…

Mais les remords n’avaient pas quitté sa voix.

-Valence?

-Oui?

-Dis le moi quand il sera réveillé, je veux lui parler…

Valence hocha la tête.

-Et reste avec lui, reprit-il en s’éloignant vers la porte, je veux qu’il y ait quelqu’un avec lui 24 heures sur 24, au cas où son état change…

Et aussi pour qu’il ne soit pas seul lorsqu’il aura à endurer la douleur, songea-t-il, mais il ne le dit pas à haute voix.

-D’accord Charles, répondit Valence en le regardant franchir la porte.


Chapitre 8

Après quelques recherches dans les livres de médecine qui se trouvaient à bord, Valence décida d’injecter directement des fluides par intraveineuse à Flavien, ainsi que tout ce qu’il avait besoin pour rétablir son système à l’équilibre avec les nutriments nécessaires. Elle prit soin de bien lire les instructions avant de procéder. Bien sûr, elle avait déjà pris des cours de premiers soins et de techniques de base avant de s’être embarquée sur le vaisseau, mais ça commençait à faire longtemps…

Après s’être lavé les mains, elle s’approcha de Flavien, toujours inconscient sur la table d’examen, et désinfecta une partie de son avant-bras. Elle inséra l’aiguille dans une veine et la sécurisa avec un petit ruban adhésif. Valence regarda longuement le liquide couler goutte à goutte du sac au tube jusqu’à la peau blême de Flavien. Elle se demandait si le jeune homme tiendrait le coup jusqu’au réveil de Pétrolia. La créature semblait lui tirer son énergie si rapidement…Peut-être l’alimentation intraveineuse l’aiderait-elle à tenir plus longtemps?

Un petit bruissement la tira de sa rêverie. Elle baissa la tête et vit Flavien bouger légèrement sur le drap. Sa tête bougeait doucement et ses mains cherchaient à agripper quelque chose. Après quelques secondes, ses paupières se soulevèrent lentement en clignant lourdement.

-Que…s’est-il passé, murmura-t-il presque imperceptiblement.

-Flavien…, dit Valence en souriant doucement, Tu as eu une rechute à cause du parasite. Bob t’a ramené au centre de santé. Comment tu te sens?

Flavien avala difficilement.

-Pas trop pire je crois…

Valence le vit avaler à nouveau avec difficulté. Elle lui souleva la tête délicatement et porta un verre d’eau à ses lèvres desséchées. Il laissa volontiers le liquide froid couler dans sa gorge tarie, calmant ainsi la sensation d’étouffement qui l’avait saisi. Quand Valence reposa sa tête sur l’oreiller, il lui adressa un petit sourire et lui souffla ses remerciements. Elle lui rendit son sourire en posant sa main sur son torse.

-Le capitaine voulait te parler, dit Valence en le regardant dans les yeux, Penses-tu être assez fort pour ça?

Flavien hocha la tête. Il était très fatigué, épuisé même, mais si le capitaine voulait le voir, alors il resterait éveillé le temps qu’il faudrait.

Valence s’éloigna quelques secondes du chevet du second officier. Flavien l’entendit appeler la salle de commandement, pis il reconnut la voix du capitaine. Distrait, il ne comprit pas les paroles échangées, mais perçut seulement leur ton de voix inquiet.

-Il arrive, annonça Valence en revenant près de Flavien, Tu vas voir, ça ne sera pas long.

Chapitre 9

Le capitaine arriva seulement deux minutes après avoir coupé la communication avec Valence. C’est avec un pas autoritaire qu’il entra dans le centre de santé. Il se dirigea immédiatement vers la table d’examen où son second officier était étendu, les yeux mi-clos.

-Flavien ? Murmura-t-il doucement.

-Cap…Capitaine? Vous vouliez …me parler?

-Oui Flavien…

Charles pressa ses lèvres. C’était vraiment dur de voir Flavien ainsi, si faible, et pourtant toujours aussi dévoué. Il jeta un petit coup d’œil à Valence. Elle comprit immédiatement qu’il voulait être seul avec Flavien. Elle regarda Charles avec compréhension et quitta la pièce. Charles posa sa main sur l’épaule de son second officier. Comme il aurait voulu avoir un fils comme Flavien. Il était si bon et si dévoué à la mission. Jamais il n’avait connu d’être aussi pur que lui. Flavien avait toujours été celui qui offre son aide, peu importe la personne, qui avait toujours des bons mots quand ça n’allait pas, qui faisait des blagues pour détendre l’atmosphère, qui était toujours là pour tout le monde et qui se sacrifierait pour ceux qu’il aime. Il n’avait jamais porté le moindre geste malveillant ni éprouvé le moindre désir mesquin. Un sourire se dessina sur les lèvres du capitaine. Il était vraiment chanceux de l’avoir à ses côtés…

-Ca…pitaine?

La voix de Flavien tira Charles de sa rêverie.

-Flavien…Je voulais vous…, Charles prit une pause, réfléchissant bien à ce qu’il voulait dire, Je…Je voulais vous remercier de m’avoir poussé sur Patentagoce.

-C’est rien Capitaine.

-Mais non ce n’est pas rien. C’est moi qui aurait du recevoir le projectile. C’est moi qui devrais porter ce parasite. C’est moi…qui devrait être étendu là à votre place…

Flavien leva un sourcil. Il voyait bien la culpabilité que portait son supérieur. Il secoua la tête.

-Capitaine, c’est mon devoir…et mon plaisir de vous protéger. Je…suis toujours content de pouvoir vous aider…Vous…vous savez que je ne pourrais pas laisser…quelque chose vous…arriver.

Flavien reprit son souffle quelques instants. Parler l’épuisait. Il avait la tête qui semblait lourde. Il ferma les yeux quelques secondes. Quand il les ouvrit, il vit le capitaine penché au dessus de lui. Sa main serra son épaule.

-Je suis content de vous avoir à bord Flavien, vous comptez beaucoup pour moi…

Flavien sourit, content que son capitaine soit fier de lui en tant que second officier…Il n’avait pas comprit la vraie signification des paroles du capitaine.

-Reposez-vous Flavien, ajouta Charles, je reviendrai plus tard.


Chapitre 10

Charles avait envoyé Valence tenir compagnie à Flavien pour le reste de la journée. Il était maintenant presque l’heure du couvre-feu, et Charles décida d’aller prendre la relève pour que la psychologue puisse prendre quelques heures de repos.

Lorsqu’il entra dans le centre de santé, il trouva Valence et Bob qui discutaient avec le jeune opérateur radar. Il semblait toujours fatigué, ses paupières à peine plus qu’entrouvertes, mais il était réveillé. Charles sourit en avançant vers la table d’examen.

-Alors, comment ça va ce soir? Demanda-t-il à ses trois amis.

La psychologue et le pilote répondirent à l’unisson que ça allait très bien. Charles hocha la tête, puis il regarda Flavien.

-Et vous?

-Bien, Répondit le jeune homme en lui rendant son sourire.

-Il a eu une petite rechute cet après-midi, Ajouta Valence, mais on dirait que ça va bien maintenant hein Flavien?

-Oui, Soupira-t-il, Faut croire qu’on s’habitue à tout…

-Inquiète-toi pas, on te laissera pas le temps de trop t’habituer

Charles et Bob acquiescèrent. Valence s’approcha de Bob.

-Bob, pourrais tu donner ça à Flavien pendant que je parles au capitaine, dit-elle en tendant un gobelet rempli d’un liquide vert.

-Sûr! Répondit le pilote en prenant le récipient.

-Pis bois-en pas! Ajouta Valence. C’est un médicament!

-Ok, ok, Fit Bob en enlevant le gobelet de sous son nez.

Valence se retourna vers le Capitaine et murmura tout bas.

-Reste avec lui cette nuit, il est très possible que le parasite se manifeste à nouveau. À chaque fois ça empire… Si ça arrive, essais de le calmer et s’il y a quoi que ce soit d’anormal, appelle-moi immédiatement.

-Très bien Valence, Dit-il en hochant la tête, Maintenant, va te reposer, tu a l’air épuisée.

Valence l’embrassa doucement puis sortit de la pièce. Charles se retourna vers Bob, qui tenait la tête de son meilleur ami pour lui faire boire le médicament. Flavien grimaçait en exprimant son dégoût.

-Ark c’est ben mauvais Bob!

-Ben c’est pas moi qui l’ai fait, c’est Valence.

-Ben faudra lui dire de réviser ses recettes, Ajouta Flavien en secouant la tête comme pour essayer de chasser le mauvais goût.

-Veux tu de l’eau Flav?

Mais avant que Flavien puisse répondre, le Capitaine s’interposa.

-Laissez Bob, je vais m’en occuper. Allez donc vous reposer vous aussi, ça vous fera du bien.

-Oui Capitaine…Mais avant, j’peux-tu aller me prendre une petite dinde?

-Comme vous voulez Bob, Soupira Charles, Mais ne dépassez pas le couvre-feu.

-Ok!

Bob sortit de la pièce en se demandant s’il devait faire un sandwich avec la dinde, ou la manger seule.

Charles alla remplir un verre d’eau et revint auprès de Flavien. Il lui souleva délicatement la tête et lui fit boire un peu d’eau.

-Merci Capitaine, Remercia Flavien, bien heureux de se débarrasser de ce goût affreux.

-Flavien, je crois qu’il serait temps pour vous aussi de dormir.

-Oui Capitaine, répondit Flavien avec un semblant de garde-à-vous.

Charles remonta la couverture de Flavien jusqu’à son cou et laissa se mains sur les épaules du jeune homme quelques instants de plus.

-Bonne nuit Flavien, dit-il doucement.

-Bonne nuit Capitaine, répondit Flavien en baillant.

Charles s’assit et ouvrit son carnet de bord. Lorsqu’il leva les yeux à nouveau, Flavien était déjà profondément endormi.

Chapitre 11

Cela faisait déjà des heures que Charles veillait sur son second officier. Seule une petite lampe éclairait ses dossiers. Il était pas mal avancé dans son travail. Une heure de plus et il pourrait se reposer. Valence lui avait laissé les résultats de l’analyse du dard. Elle avait confirmé que c’était bel et bien un dard fabriqué par une population indigène. L’analyse n’avait pas pu déterminer pourquoi ils leur avaient tiré dessus. Ils ne le sauraient probablement jamais puisqu’ils ne repasseraient pas à travers du champ d’astéroïdes avant longtemps. Une chose était sûre, il fallait savoir pourquoi le radar n’avait pas détecté cette population à la surface.

Charles soupira. Il avait mis Serge à la tâche de trouver ce qui n’allait pas avec le radar, mais même s’il était très compétent, c’est tout de même Flavien qui était le spécialiste du radar. Il l’avait déjà modifié plusieurs fois au cours de la mission, selon les besoins de l’équipage, et il était maintenant le seul à le connaître parfaitement. Seulement, il ne pouvait pas aider Serge dans son état présent.

Les yeux de Charles tombèrent sur la forme presque immobile du jeune homme endormi. Seule sa respiration lente donnait un mouvement régulier quasi imperceptible à son corps. Charles se souvenait encore de ce qu’il avait crié à son second officier lorsque celui-ci l’avait poussé il y avait quelques jours. S’il avait su ce qu’il avait fait à ce moment, jamais il se serait mis en colère. Il regrettait vraiment de s’être emporté. Il sentait sa gorge bloquée, comme si tous ses remords s’étaient coincés à cet endroit.

Il prit sa tête entre ses deux mains et ferma les yeux.

-Je suis désolé Flavien, Murmura-t-il. Puis il se tut et ne bougea pas pendant un moment.

Soudainement, il leva la tête. Quelque chose n’allait pas. Il regarda Flavien et ce qu’il vit l’alarma. Le jeune homme agrippait fermement les rebords de son lit. Son corps semblait rigide et ses yeux étaient fermés avec force. Une larme s’en échappa et roula sur sa joue.

Charles comprit immédiatement ce qui ce passait. Le parasite. Il se leva et prit la main de l’opérateur radar dans la sienne et essaya de le rassurer.

-Flavien?

Mais la seule réponse qu’il reçut fut une alarme du moniteur des signes vitaux. Le Capitaine tourna les yeux rapidement pour examiner l’appareil. Le rythme cardiaque montait en flèche. La respiration s’accélérait, pourtant elle devenait difficile. Son regard retomba sur son second officier. Il respirait avec peine, son corps était secoué de spasmes. Charles serra la main tremblante qui agrippait la sienne. La sueur coulait sur le front du jeune homme. Son teint commençait à pâlir. Charles comprit qu’il manquait d’air. Il prit immédiatement son émetteur et envoya un message d’urgence à Valence. Elle serait là bientôt. Mais les lèvres de Flavien commençaient à devenir bleues! Charles fut prit de panique. Il ne savait pas quoi faire!

Flavien commençait à avoir la tête qui tournait. Les sensations qu’il éprouvait étaient trop intenses. Il n’avait encore jamais ressenti une douleur si vive. Chaque partie de son corps le torturait et la douleur à son côté gauche était insupportable. Il senti les convulsions le traverser mais son corps commençait déjà à devenir insensible. Il essayait de respirer, mais rien à faire. L’air ne passait pas. Il entendit la voix du Capitaine.

-Flavien? Flavien?? Respirez! Il faut que vous respiriez!!!

Flavien essaya d’obéir à son Capitaine mais en vain. Le monde commençait à s’effacer autour de lui.

-Flavien! Restez avec moi! Je vous en pris, non! Je ne veux pas perdre mon fils!

Flavien ouvrit les yeux un instant. Non, il avait sûrement du rêvé! Il avait tellement voulu que le capitaine le considère ne serait-ce qu’un peu comme son fils. Ces paroles ne pouvaient être que le fruit de son imagination, le délire qui l’emportait. Déjà la réalité commençait à de dissoudre dans son esprit, le néant l’envahissait. Oui, ça ne pouvait être qu’une divagation issue de ses rêves les plus fous. Sa dernière pensée avant de sombrer dans le vide fut qu’au moins, il pouvait faire semblant d’avoir entendu ces paroles qui avaient pourtant semblées si réelles.


Chapitre 12

Ce fut lorsque Charles vit les yeux de Flavien rouler et son corps s’affaisser qu’il entendit les portes du centre de santé s’ouvrir. Il pivota rapidement, la main du jeune homme toujours dans la sienne, pour faire face à la psychologue qui arrivait en courant en robe de chambre, les cheveux défaits.

-Valence! S’exclama Charles, Il ne peut plus respirer!

Valence s’approcha rapidement de la table d’examen, sorti une bouteille de sous celui-ci, et y inséra une aiguille. Une fois l’aiguille remplie, elle injecta tout le contenu au jeune homme inconscient. La médication eut un effet immédiat. Flavien prit une inspiration bruyante qui souleva son corps. Puis il se remit à respirer presque normalement. Valence lui installa ensuite un masque respiratoire par dessus son nez et sa bouche. Elle soupira et s’essuya le front.

-Il est sauvé.

Charles ferma les yeux un instant et relâcha la respiration qu’il n’avait pas eu conscience de retenir.

-Merci Valence, dit il avec un soulagement évident dans sa voix.

-On a failli le perdre Charles…

-Je sais…

Valence hésita quelques instants, puis continua.

-Il faut qu’on sorte Pétrolia de regénérescence, dit-elle doucement, Sinon, la prochaine fois, on pourra peut-être pas le sauver…

Charles se mordit la lèvre mais acquiesça. Il y avait toujours un risque quand on sortait quelqu’un de regénérescence, mais ils n’avaient clairement plus le choix. Flavien avait passé à un fil d’y rester et il courrait encore un grand risque. Il regarda la forme inanimée de son second officier. Il respirait encore avec beaucoup de difficulté malgré le masque à oxygène qui lui recouvrait une partie du visage. Charles s’approcha et posa une main sur la nuque du jeune homme. À coté de l’uniforme du Capitaine, son teint était d’une pâleur alarmante, comme le contraste de la neige à un désert. Charles glissa une main dans les cheveux humides de Flavien, puis regarda Valence.

-Je vais aller la chercher dit-il d’un ton posé.

-Fais vite, répondit Valence en s’asseyant près de la table d’examen, on a pas beaucoup de temps…

Charles sorti du centre de santé vers la salle de regénérescence.

Tout en marchant, Charles réalisa ce qu’il avait dit à Flavien lorsqu’il croyait qu’il allait le perdre. Il l’avait appelé « mon fils ». Il avait toujours su qu’il le considérait ainsi, mais le dire à haute voix lui avait fait réaliser à quel point c’était vrai. Lui avait-il dit, ne serait-ce qu’une seule fois? Aujourd’hui, Flavien avait frôlé la mort. Peut-être aurait-il du lui dire plus souvent.

Charles secoua la tête. Inutile de se lamenter sur le passer, se dit-il, il faut penser au moment présent…Et pour le moment, Flavien a besoin d’aide médicale immédiatement.

Le Capitaine arriva à la porte de la salle de régénérescence et y entra d’un pas résolu.

Chapitre 13


Froid

Alors que Flavien reprenait conscience, c’est la pensée qui lui vint à l’esprit

Froid

Ou suis-je et…pourquoi la température du vaisseau est aussi basse?

La confusion fut vite remplacée par la sensation d’un malaise vague quelque part dans son corps. Il ouvrit lentement les yeux et vit Valence penchée au dessus de lui. Elle souriait mais son regard reflétait l’inquiétude. Flavien tenta de bouger, mais ses membres refusèrent d’obéir, comme s’ils étaient paralysés. Il regarda Valence, un peu affolé.

-N’essaie pas de bouger Flavien, rassura Valence, Tu es beaucoup trop faible. Le Capitaine va bientôt être ici avec Pétrolia. On va t’enlever le parasite, t’inquiètes pas.

Elle lui caressa la joue puis s’éloigna pour aller préparer les instruments chirurgicaux.

Flavien fronça les sourcils. Le Capitaine…Les mots revinrent dans sont esprit : « Je ne veux pas perdre mon fils! ». Avaient-ils été réels? Il l’avait cru au début, mais s’était vite convaincu que ce n’était qu’une délusion, un figement de son imagination…ou l’était-ce vraiment? Tout était si confus…Et la fatigue le gagnait à nouveau. Le jeune opérateur radar ferma les yeux et se laissa bercer par le doux vrombissement du Romano Fafard.

***

Dans la salle de regénérescence, Charles activait les commandes qui servaient à sortir Pétrolia de regénérescence. Il avait conscience que c’était dangereux, mais il n’avait plus le choix. Il fallait prendre le risque ou ils perdaient Flavien à coup sur. En actionnant la dernière commande, le dessus de la capsule de regénérescence s’ouvrit en un mouvement fluide et la forme endormie de Pétrolia apparut. Elle était vêtue simplement, un débardeur rouge et un short noir. Ses cheveux bouclés n’étaient pas retenus par des rubans comme à leur habitude, mais plutôt tombaient en cascade sur ses épaules. Son visage était calme et serin.

Charles s’approcha doucement et murmura son nom à son oreille

-Pétrolia…Pétrolia réveillez-vous…

Il y eut un bref mouvement sous les paupières de la jeune fille, puis un léger battement de cils.

-Capitaine…que faites-vous ici?

-On a besoin de vous Pétrolia

La jeune fille s’assit et s’étira.

-Besoin de moi pourquoi?

-Flavien est malade.

-Flavien? S’exclama Pétrolia en se levant du coup, Qu’est-ce qu’il a?

-Un parasite qu’il a attrapé sur une planète qu’on a visitée. Il faut l’opérer au plus vite, cette créature est en train de le tuer!

En voyant la détresse du capitaine, Pétrolia se pressa d’aller s’habiller et tout deux se hâtèrent pour se rendre au centre de santé.

Arrivés là-bas, Pétrolia s’arrêta d’un coup en voyant l’allure détériorée de Flavien qui gisait sur la table d’examen. Sous le masque respiratoire et les tubes qui lui rentraient sous la peau, il était d’une pâleur extrême, son visage était creusé de fatigue et il semblait respirer avec difficulté. Se forçant à avancer et à ignorer la boule qui s’était formée dans sa gorge, Pétrolia se rendit jusqu’au jeune opérateur radar et lui caressa le visage.

-Flavien…

À sa grande surprise, il ouvrit les yeux faiblement et lui sourit

-Pétrolia…

Des larmes se formèrent dans les yeux de la jeune fille, mais elle refusa de les laisser couler.

-Je vais m’occuper de toi Flavien, dit-elle d’une voix étouffée par l’émotion

Flavien hocha seulement la tête.

Pétrolia activa le scanner et le regarda passer au dessus du second officier. Quand la feuille sortit, elle la prit et la lut attentivement. Puis elle se tourna vers Valence qui était demeurée un peu à l’écart pour la laisser travailler.

-Où sont les radiographies?

Valence les lui tendit et attendit que Pétrolia les analyse soigneusement. Quand la jeune fille eut fini, elle leva les yeux.

-Son système est affaiblit, il n’aura pas beaucoup de temps avant une prochaine crise. Le parasite a causé une dysfonction rénale, mais ça devrait s’arranger quand le parasite sera enlevé. Je vais avoir besoin de Serge pour m’assister lors de l’opération.

Valence se dirigea aussitôt vers la porte pour aller chercher Serge qui était sûrement déjà rechargé. Pétrolia se tourna vers le Capitaine et continua.

-Je vais prendre environs une heure pour me préparer pour l’opération. Ce sera une opération très risquée, et je ne sais pas s’il va s’en tirer, dit-elle tristement, mais je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour le sauver…Mais avant, je vais lui donner 5 mL centigrades de TX8 140 pour l’aider à mieux respirer.

Le Capitaine l’observa insérer une aiguille dans un petit flacon, puis l’injecter à Flavien, qui se mit en quelques secondes à respirer presque normalement. Elle s’en alla ensuite dans le bureau et s’y enferma pour bien se concentrer sur les procédures d’opération.

Charles se retourna vers Flavien. Il fut d’abord pris de panique. Le visage du jeune homme était crispé, ses yeux fermés. Il faisait encore une crise se dit le capitaine! Mais en s’approchant, il vit que ce n’était pas le cas.

-Capitaine? … J’veux…J’veux pas mourir…

Charles s’assit à côté de lui, le fit doucement s’asseoir et le prit dans ses bras. Il sentit les sanglots du jeune homme et ses larmes traverser son uniforme. Flavien enfouit sa tête dans l’épaule du Capitaine et le serra très fort, comme pour s’agripper à une bouée dans une mer déchaînée.

-Flavien, Flavien…shhh…






à suivre...

Chapitre 14

Valence entra lentement dans le centre de santé avec Serge. Elle avait pensé trouver Flavien et Charles en train de se reposer. Au lieu de cela, elle découvrit une scène déchirante. La tête de Flavien reposait mollement sur l’épaule du capitaine, les yeux boursouflés et des traces humides encore visibles sur ses joues. Charles, lui, avait posé son menton sur le dessus de la tête du jeune homme et des larmes tombaient silencieusement de ses yeux clos.

Valence fit signe à Serge de rejoindre Pétrolia discrètement dans le bureau, puis elle tourna les talons, donnant aux 2 hommes un peu d’intimité.

Elle marcha jusqu’à sa cabine et s’assit sur son lit. Elle essuya les larmes qui avaient coulé sur ses joues. Pleurer n’avancera a rien, se dit-elle en prenant son carnet personnel. Elle le feuilleta puis, commença à y écrire.

***

Charles ouvrit les yeux lentement et regarda vers le bas. Flavien était toujours appuyé contre lui, et semblait s’être endormi. Il avait l’air tellement jeune et vulnérable ainsi. Charles déposa une main sur la nuque du jeune technicien radar. Comme il aurait voulut pouvoir changer de place avec lui. Flavien pouvait avoir l’air robuste aux yeux d’un étranger, mais il était fragile à l’intérieur. Le Capitaine l’avait vu trop de fois. Combien de fois Flavien avait-il douté de lui-même, combien de fois ne s’était-il pas cru à la hauteur? Il tentait souvent de le cacher, mais Charles le voyait trop bien. Il voyait chaque froncement de sourcil, percevait chaque inflexion de voix. Et chaque fois, Charles avait un mot ou un geste réconfortant à lui donner. Ça avait pris du temps, mais le jeune homme commençait à se prendre en main et à moins douter de lui-même. Malheureusement, parfois il retombait dans cet esprit de faible estime de soi. La preuve, lorsqu’il avait entendu le sifflement, il n’avait pas hésité à précipiter devant le Capitaine pour être atteint à sa place. Pourtant, sa vie valait autant que la sienne.

Charles soupira. Pourrait-il un jour prouver à Flavien à quel point il comptait pour lui? Il se promit qu’il lui dirait…

***

Dans le bureau, Pétrolia travaillait avec Serge sur les procédures de l’opération. Chaque manipulation devait être prévue à l’avance, et avec les banques de données de Serge, ils auraient bientôt fini. Pétrolia s’était beaucoup améliorée depuis qu’elle avait commencé la médecine. Au début, elle n’avait pas beaucoup de talent, mais elle avait beaucoup étudié, et elle trouvait qu’elle commençait à avoir la touche d’un vrai médecin. Elle avait bien sûr moins de pratique, mais elle faisait de son mieux étant donné les circonstances.

-Tu vois, dit Serge en montrant les radiographies, le parasite est accroché là, là et là sur son rein et là sur son intestin. Il faudra enlever délicatement les tentacules avant d’enlever le parasite.

Pétrolia acquiesça et lui montra les instruments que Valence avait stérilisé pour eux.

-On va utiliser le scalpel 4 pour ça, et la pince numéro 8 pour enlever le parasite…

Serge hocha la tête, et Pétrolia retourna à l’écran de l’ordinateur pour continuer la préparation des procédures chirurgicales.

***

Flavien était toujours appuyé sur le Capitaine. Celui-ci avait posé sa joue sur les cheveux désordonnés du jeune homme et se reposait un peu puisqu’il était quand même 4 heures du matin. Les mains de son second officier n’avaient toujours pas lâché son uniforme de leur prise, même en dormant. Charles somnolait quelques peu, même s’il n’arrivait jamais à dormir. Il sentait la chaleur du corps blotti contre lui. Il savait que Flavien avait de la fièvre depuis quelques heures maintenant. Rien de grave, mais quand même incommodante.

Soudain, il sentit les muscles du jeune homme se révulser. Non! Se dit Charles avec horreur, pas une autre crise!

Vite comme l’éclair il appela Pétrolia et Serge. Il se rappelait ce qu’on lui avait dit qu’il arriverait si Flavien faisait une autre rechute.

-Tiens bon Flavien, murmura-t-il en essayant de bien soutenir son second officier tendit que les convulsions ravageaient son corps affaibli.







Suspense!!! La suite bientot!

Chapitre 15

Pétrolia arriva en courant dans le Centre de Santé, Serge sur ses talons. Immédiatement, elle vit Flavien secoué de spasmes et retenu tant bien que mal par le capitaine. Pétrolia se précipita pour aider celui-ci.

-Serge! Passe-moi vite une seringue de TX8 140, 10mL!

Pendant que Serge préparait rapidement la seringue, la jeune fille passa un bras autour des épaules de Flavien. Le Capitaine recula quelques peu pour la laisser faire son travail. Il avait tellement peur que le parasite n’emporte sont second officier…On voyait déjà que sa respiration devenait difficile, son souffle court. Pourvu que Pétrolia puisse le sauver!

Serge finit de remplir une seringue et la tendit à Pétrolia, ainsi qu’une gaze désinfectante. Elle se hâta de nettoyer l’avant-bras de l’opérateur radar, et lui fit l’injection. Flavien fut secoué d’un violent spasme et son corps se révolta. Puis, peu à peu, sa respiration se calma en un faible sifflement, et les convulsions faiblirent jusqu’à ne devenir que de petits tremblements. Pétrolia posa sa main près de la tempe du jeune homme et tourna son visage toujours crispé vers elle.

-Shhh shhh Flavien, ça va aller…ça va aller…

Les traits du jeune officier se détendirent peu à peu, sa tête tomba mollement en avant et son corps devint mou. Pétrolia coucha le corps inconscient délicatement sur la table d’examen puis se tourna vers Serge.

-On opère, vite.

Serge se dirigea vers Flavien et commença à enlever sa veste. Pétrolia se dirigea vers le Capitaine.

-On doit se dépêcher, dit-elle doucement en le guidant vers la porte, attendez nous dehors ok?

Charles hocha seulement la tête, trop troublé pour répondre autrement. Les bras croisés fermement autour de son torse, il s’adossa au mur et se laissa glisser lentement contre celui-ci lorsqu’il entendit les portes du centre de santé se fermer avec leur bruissement habituel. Il posa son visage entre ses mains et laissa échapper un sanglot. Comment allait-il survivre à l’attente, alors que le jeune homme qu’il considérait comme son fils était de l’autre côté de ce mur, se battant pour sa vie?

***

Serge avait fini de préparer Flavien pour l’opération. Toujours inconscient, l’officier en second avait reçu la médication appropriée et respirait maintenant à l’aide de tubes. Un grand drap bleu le recouvrait presque entièrement juste qu’à la gorge et seul un trou rectangulaire laissait voir sa peau à la hauteur de son rein gauche et à l’endroit ou se trouvait le parasite, la peau était bleue violacée. Les instruments chirurgicaux avaient été déposés sur une table à cet effet et le moniteur cardiaque à la tête du lit émettait sa pulsation caractéristique.

Serge s’était complètement désinfecté et attendait Pétrolia. Celle-ci sortit du bureau en posant son masque par-dessus la partie inférieure de son visage. Elle avait déjà mis son sarreau et ses gants.

-Tout est prêt? S’enquit-elle en regardant les instruments, puis la table d’examen

-Oui Pétrolia, Répondit Serge de sa voix mécanique, On peut y aller.

Pétrolia saisit avec précaution un des instruments et s’avança vers le lit.

-Alors allons-y


Chapitre 16

Valence avait fini d’écrire dans son journal personnel. Elle le referma et le posa sur son bureau. Écrire ses pensées lui avait fait du bien. Elle se sentait moins lasse et abattue. L’image de Charles pleurant en serrant Flavien dans ses bras l’avait profondément troublée. Elle ne pouvait plus se débarrasser de ce sentiment d’impuissance et revoyait la scène encore et encore dans sa tête. Elle avait eu besoin de se retirer un peu pour pouvoir accepter la dureté de la situation. Elle avait écrit ses pensées dans son journal pour pouvoir enfin les mettre de côté et pouvoir accorder son aide en tant que psychologue. C’était une facette de son métier qui était très difficile, mais il fallait pouvoir passer par dessus ses émotions afin de pouvoir aider les autres. Quand elle s’accordait un peu de temps à elle-même, elle était plus forte. Elle se leva et se dirigea vers la porte. Il fallait qu’elle aille vérifier comment Charles et Flavien se portaient. Elle espérait que Flavien soit toujours endormi et que Charles soit resté avec lui.

En suivant le couloir, elle tourna le coin pour se rendre au centre de santé, mais s’arrêta brusquement. Assis par terre à côté de la porte se trouvait le Capitaine, adossé contre le mur, le visage caché par ses mains. Quelque chose d’affreux avait du se passer. Valence se précipita vers lui et s’accroupi.

-Charles! Qu’est-ce qui s’est passé? Flavien…yé tu…?

Le Capitaine souleva la tête brusquement et tourna ses yeux céruléens bordés de larmes vers elle.

-Non…, Murmura-il presque imperceptiblement, Non…Il a eu une autre rechute…

La psychologue prit à son tour un air triste.

-Oh, Charles…

-Pétrolia a réussi à le sauver, Ajouta-t-il en un souffle, Mais elle a décidé d’opérer maintenant.

Valence passa un bras autour de son cou. Parfois, les gestes étaient plus réconfortants que les mots.

-Elle a dit que c’était très risqué, Continua Charles, éploré, Valence…J’ai peur de le perdre!

Valence resserra son étreinte et le berça doucement, autant pour réconforter celui qu’elle aimait que pour se rassurer elle-même.

-Shhh…Tu vas voir, ça va bien aller…Flavien est fort, il va s’en sortir.

-Je…Je lui ai jamais dit que je l’aimait comme un fils, jamais directement…

-Tout le monde à bord le sait Charles…

-Mais lui? Est-ce qu’il le sait?

Valence pressa ses lèvres ensemble. Flavien ne le savait peut-être pas. Avec sa faible estime de soi, il se pouvait très bien qu’il n’ait pas accepté la vérité en face tant qu’on ne lui aurait pas dit directement. Il avait déjà manifesté son désir d’avoir le Capitaine comme père*, mais avait-il comprit qu’il l’était réellement, si ce n’était par le sang, alors par l’esprit?

Finalement, Valence répondit doucement :

-Je ne sais pas.

Le Capitaine baissa la tête, mais Valence lui prit le menton et le força à la regarder à nouveau dans les yeux.

-Tu lui diras Charles…Quand il sera réveillé, tu lui diras.

Charles hocha la tête.

-Quand il sera réveillé.




*Voir Œdipe Bouchard

Chapitre 17

Dans le centre de santé, on entendait le bip régulier du moniteur cardiaque. Une lampe était braquée sur le corps inanimé étendu sur la table d’examen, temporairement changée en table d’opération. Flavien était toujours branché aux multiples tubes et senseurs. Au dessus de lui s’affairaient deux figures en tenues stériles.

Pétrolia essuya la sueur qui lui coulait sur le front du revers de sa manche. Jamais elle n’avait fait d’intervention aussi précise. Elle leva les yeux vers Serge, qui lui passa la pince appropriée. Elle la saisit et observa l’incision qu’elle avait faite quelques instants auparavant. On pouvait très bien voir le parasite sous la chaire. La créature était d’allure molle et gélatineuse, un peu comme une méduse, mais avec plusieurs tentacules qui s’agrippaient à la manière de crochets enroulés autours des organes. La partie centrale du parasite était de couleur rose vif qui se dégradait en un bleu royal sur ses parois souples. Si elle n’avait pas eut conscience que cette créature mettait en danger la vie de son amoureux, Pétrolia l’aurait sûrement trouvé très jolie. À la place, elle fit un air de dégoût et soupira.

Au moins, se dit-elle, Flavien est toujours vivant.

Si elle arrivait à enlever le parasite sans trop de difficultés, Flavien devrait se remettre assez bien. Pétrolia espérait que l’évacuation du parasite permettrait au rein de Flavien de reprendre ses fonctions normales, mais rien n’était moins sûr…

Après avoir observé les tentacules de la créature quelques instants, Pétrolia inséra la pince et commença à les dégager.

***

Bob s’était réveillé de bonne humeur ce matin là. Quel meilleur moyen de commencer la journée que de savoir que 4 litres de pâte à crêpes l’attendait au frigo, impatient de se faire cuire et de se faire manger. Sans prendre le temps faire son lit, le pilote sortit joyeusement du dortoir.

À peine avait-il traversé le premier couloir, il aperçut deux silhouettes assises à côté de la porte du centre de santé. S’approchant curieusement, Bob reconnut le Capitaine et Valence se tenant les mains.

-Capitaine? Valence? Demanda-il avec un sourire béat, Qu’est-ce que vous faites?

Charles et Valence échangèrent un regard incertain. Que devaient-ils dire à Bob? Finalement, Valence prit la parole.

-Bob…Flavien va pas bien…

Bob prit un air inquiet, presque paniqué.

-Il est correct hein? Y mourira pas hein?

-Non non Bob, inquiète-toi pas!

Valence n’aimait pas du tout mentir, mais avec Bob, c’était quelques fois nécessaire. Il s’affolait tellement facilement qu’il valait parfois mieux lui donner une version adoucie des faits. Pour l’instant, Valence jugea que Bob ne supporterait pas de savoir que son meilleur ami avait frôlé la mort et luttait maintenant pour sa vie. À la place, elle préfèra ajouter :

-Pétrolia est en train de s’occuper de lui, elle va lui enlever le parasite.

Bob regarda Valence un instant, puis ses yeux trouvèrent ceux du Capitaine. Celui-ci avait le regard embrumé et le visage hagard, mais il fit tout de même un signe de tête positif à son pilote. Bob s’adressa à nouveau à la psychologue :

-Dans combien de temps on pourra voir Flavien?

Valence haussa les épaules, dépourvue. Une heure? Deux? Personne ne savait exactement combien de temps cela prendrait. Elle secoua légèrement la tête. Bob baissa le regard et s’assit lentement par terre en face du couple blotti à côté de la porte. Charles appuya la tête dans sa paume et ferma les yeux. Valence resserra un peu plus son étreinte et soupira doucement. La vigil continuait.


Chapitre 18

2 heures avaient passées depuis le début de l’intervention chirurgicale. Autour de la porte du centre de santé, il y avait toujours 3 formes adossées au mur. Valence s’était endormie sur l’épaule du Capitaine. Celui-ci sommeillait quelques peu mais ne dormait pas, comme à son habitude. Bob sommeillait aussi, la tête inclinée vers l’avant.

Soudain, la porte fit un bruissement sourd et tout le monde s’éveilla immédiatement. Pétrolia apparut en enlevant son masque.

-C’est fini, Dit-elle avec un sourire, On a pu enlever le parasite!

Il y eut un soupir de soulagement collectif, puis un mélange d’expressions, de paroles joyeuses et de félicitations se fit entendre. Chacun leur tour, Bob, Valence et le Capitaine enlacèrent la jeune fille pour lui exprimer leur gratitude. Le Capitaine garda ses mains sur ses bras et la regarda dans les yeux.

-Je ne sais comment vous remercier, Pétrolia. Bon travail. Vous avez fait beaucoup de progrès ces derniers mois.

Pétrolia rougit.

-Ben là, Dit-elle joyeusement, Pas tant que ça! Ben c’est sûr que les livres de médecine que j’ai étudié ont aidé, mais…

La jeune fille s’interrompit, ne sachant plus trop quoi dire. Valence s’approcha.

-Flavien, il va comment?

-Pour l’instant, il est toujours endormi, Répondit Pétrolia en reprenant son sérieux, Il est encore sous l’effet de l’anesthésie, il devrait se réveiller d’ici une heure. Serge est en train de le préparer, on va le déplacer sur son lit parce qu’il faut nettoyer la table d’examen.

Charles se mis à se frotter le nez.

-Capitaine? Interrogea Valence. Elle savait que lorsque le Capitaine se frottait le nez ainsi, c’était parce qu’il pensait à quelque chose.

-Prenez le mien, Déclara-t-il soudainement en mettant ses mains sur ses hanches.

-Hein? Fit Pétrolia, pas certaine de comprendre.

-Prenez mon lit, reprit le Capitaine, Il sera plus confortable là qu’en haut sur son lit.

-Capitaine, vous êtes sûr que…

Voyant l’expression déterminée su le visage du Capitaine, Pétrolia s’interrompit et hocha la tête.

-D’accord, je vais aller chercher Serge.

Elle se retourna et entra à nouveau dans le centre de santé. Là, elle trouva Serge qui achevait de préparer Flavien. Celui-ci était toujours inconscient, étendu sur la table d’examen, mais portait à présent son bon vieux pyjama et les moniteurs de signes vitaux avaient été retirés. Il ne restait plus que l’aiguille intraveineuse et les tubes d’oxygène qui lui étaient encore nécessaires.

-Ah Pétrolia! Dit l’androïde en l’apercevant, Tu tombes bien, j’ai besoin de quelqu’un pour emmener la bombonne d’oxygène et le sac de fluides pendant que je vais transporter Flavien jusqu’à son lit.

-On l’emmène sur le lit du Capitaine à la place.

-Ah?

-Oui, c’est lui qui l’a proposé.

-Ok

Serge n’argumenta pas. Après tout, il était programmé pour obéir aux ordres, pas pour les questionner. Il s’approcha de Flavien et glissa ses mains sous lui.

-Viens-t-en mon Flavien!

Il souleva le corps inanimé de l’opérateur radar comme s’il ne pesait rien du tout. Se mettant en route vers la cabine du Capitaine, il prit garde à ne pas avancer plus vite que Pétrolia qui suivait en arrière avec la bombonne et le sac.

Dans le couloir, lorsque Bob, Valence et le Capitaine virent Serge sortir avec Flavien dans les bras comme s’il ne s’agissait que d’une poupée de chiffon, ils lui lancèrent un regard triste. Flavien était peut-être hors de danger, mais il était toujours malade. Les trois amis emboîtèrent le pas de Serge et Pétrolia vers la cabine du Capitaine.

Une fois là-bas, Serge déposa doucement Flavien sur le lit. La tête du jeune homme roula lentement sur l’oreiller et un pan de son chandail replié révéla son flanc gauche, là ou le parasite avait subsisté durant les derniers jours. On voyait la cicatrice laissée par l’opération, et la peau était moins violacée.

Charles observa la cicatrice un instant, puis replaça le chandail du jeune officier et le couvrit avec une couverture douce et souple. Il prit la chaise de son bureau et s’assit près de la tête du lit.

-Je vais aller me coucher, Dit Pétrolia au Capitaine en baillant, J’suis pas restée en regénérescence assez longtemps moi. Ça devrait aller, mais s’il y a un problème, appelez-moi.

Le Capitaine hocha la tête mais ne dit rien. Il continuait à fixer Flavien.

Les autres firent aussi leurs excuses, devinant que le Capitaine souhaitait demeurer seul avec Flavien. Valence dit qu’elle avait besoin de retourner se coucher, Serge alla se recharger encore avant d’effectuer d’autres analyses du radar et Bob souligna que ça faisait deux heures qu’il était réveillé et qu’il n’avait toujours rien mangé. Charles demanda à Serge d’analyser aussi le parasite avec l’ordinateur en attendant que Brad sorte de regénérescence et indiqua à Bob de vérifier leur trajectoire après son petit déjeuner.

Après que tous furent partis, Charles glissa sa main sur le bras du jeune homme inconscient comme pour s’assurer qu’il était vraiment là, que ce n’était pas un rêve. Il avait vraiment failli le perdre se dit-il, et ce n’était pas la première fois*. Pourtant, c’était la première fois qu’il réalisait à quel point Flavien comptait pour lui, à quel point il aurait été anéanti s’il lui était arrivé malheur. Il l’aimait comme son propre fils, avait-il réalisé, comme s’il avait toujours fait partie intégrante de sa vie et qu’il était maintenant nécessaire à son souffle. Mais Flavien le savait-il même? Savait-il à quel point il était important aux yeux de son Capitaine? Charles ne le pensait pas. Flavien était habité par l’incertitude et le doute. Il donnait tout en passant ne rien mériter. Il ne penserait sûrement pas mériter l’amour du Capitaine, si haut dans son estime. Parfois, Charles aurait voulu que Flavien l’estime un peu moins, il n’était qu’un homme après tout. Un homme qui aurait voulu un fils comme lui.




À suivre…

*Voir Morver, c’est mourir un peu


Chapitre 19

Charles attendait patiemment sur sa chaise. Il y avait maintenant plus d’une demi-heure qu’il était au chevait de Flavien et celui-ci ne s’était toujours pas réveillé. Le visage du jeune homme était calme et serein, contrairement aux derniers jours ou il avait été crispé par la douleur et la fièvre. Maintenant, il semblait un peu moins creusé de fatigue et son teint était plus lumineux. Sa poitrine se soulevait et s’abaissait lentement sous l’effet de sa respiration redevenue normale.

Charles observait silencieusement, heureux que Flavien aille mieux, mais toujours inquiet. Il avait lu les analyses du scanner que Pétrolia avait déposé sur sa table de chevet. En déchiffrant un peu, il avait comprit que le rein gauche de Flavien ne fonctionnait toujours pas. Tout ce qu’il y avait à faire, c’était d’attendre de voir s’il reprendrait ses fonctions normales. Peut-être qu’une fois la plaie cicatrisée, tout rentrerait dans l’ordre…du moins, c’est ce qu’il espérait.

Soudain, quelque chose attira son regard. Il fixa le visage de son jeune officier attentivement. Après quelques secondes, il le vit à nouveau : un petit mouvement nerveux des paupières. Flavien était en train de se réveiller lentement. Charles s’adossa à nouveau confortablement sur sa chaise. Bientôt, Flavien serait éveillé, se dit-il en souriant.

Après encore quelques minutes, les yeux du jeune opérateur radar finir par s’ouvrir tout doucement, puis il y eut quelques battements de cils dus à l’éclairage trop intense pour des yeux habitués à la noirceur. Charles eut le réflexe rapide de tendre la main pour tamiser la lumière de la lampe. Il vit l’effet immédiat car Flavien ouvrit les yeux d’avantage.

-Cap…itaine?

-Oui Flavien? Répondit Charles d’une voix très douce.

-J’suis tu… encore en vie moi là? Demanda encore Flavien, désorienté.

Charles eut un petit sourire.

-Oui Flavien, vous êtes encore en vie. On vous a enlevé le parasite.

L’officier en second eut visiblement un soupire de soulagement et referma les yeux quelques instants. L’expérience l’avait assurément ébranlé car il ne parla pas pendant plusieurs minutes. Finalement :

-Capitaine?

-Oui Flavien?

-J’v…J’voulais vous demander…

L’hésitation dans sa voix était prédominante. Le Capitaine l’encouragea.

-Oui?

-Ben…

Tout était embrouillé dans sa tête, il n’arrivait pas à formuler sa question.

-Quand j’ai entendu que vous m’appeliez votre fils, j’ai tu rêvé? Échappa-t-il soudainement.

Aussitôt que les mots furent sortis de sa bouche, Flavien les regretta immédiatement. Qu’avait-il dit??? Il avait voulut poser cette question de façon subtile, mais il venait de se couvrir de ridicule. Bien sûr qu’il avait rêvé! Le Capitaine ne se rabaisserait jamais à le considérer comme son fils. Personne ne l’avait jamais fait, même après plus de 8 familles adoptives*, alors sûrement pas le Capitaine Patenaude, un homme si bien vu par la Fédération Planétaire! Il se sentait tellement stupide d’avoir pu, même un instant, s’imaginer pareille illusion. Il voulut se cacher, mais avant qu’il n’ait pu faire le moindre geste, le Capitaine posa une main sur son bras.

-Non, vous n’avez pas rêvé Flavien. Je ne pensais pas que vous m’aviez entendu.

Flavien figea. Le Capitaine avait bel et bien dit ces mots? Mais les regrettait-il? Il osa lever les yeux pour trouver le regard du Capitaine. Celui-ci était rempli de sincérité.

-J’aurais dû vous le dire avant, Continua Charles, la voix pleine de regrets, Il y a longtemps que j’aurais dû vous le dire. Je vous aime comme un fils Flavien, vous êtes le fils que je n’ai jamais eu.

-Vous…vous voulez dire que…je n’ai jamais imaginé tout ça?

Charles eut un sourire triste.

-Non Flavien, c’était vrai. Je vous ai toujours considéré ainsi, mais je n’ai jamais eu le courage de vous le dire…et j’aurais dû! J’ai failli vous perdre… J’ai failli vous perdre et vous ne l’auriez jamais su!

Il y avait plein de remords dans sa voix. Flavien ne l’avait même pas deviné, il avait simplement pensé qu’il avait imaginé tout cela!

-Je… Fit Flavien déboussolé, Vous voulez dire…?

Flavien était abasourdi. Le Capitaine l’aimait…lui??? Et comme un fils? C’était ce qu’il avait toujours souhaité, mais il avait toujours cru que ce n’était qu’un rêve, une fantaisie irréalisable…Et voilà que le Capitaine lui disait qu’il le voyait comme son propre fils!

Charles se leva de sa chaise et alla s’asseoir à côté de Flavien sur le lit.

-Vous êtes comme un fils pour moi, répéta Charles le rassurer, Et ce sera toujours ainsi.

Flavien sentit les larmes lui monter aux yeux. Le Capitaine…Le Capitaine lui avait bel et bien dit ce qu’il avait toujours osé espérer entendre. Il l’appréciait, l’estimait, et surtout, l’aimait comme son propre fils! Le jeune homme était tellement heureux, il ne savait pas comment exprimer sa gratitude. Lui, Flavien Bouchard, orphelin, demi extra-terrestre, rejeté de famille adoptive en famille adoptive, se méritait l’amour et l’affection du Capitaine Patenaude comme son propre fils!

Charles vit une larme perler la joue de son second officier. Il tendit la main et l’essuya doucement.

-Vous êtes fatigué, Dit-il doucement, Vous devriez vous reposer encore un peu.

Flavien hocha la tête, encore trop incertain que sa voix ne tremblerait pas. Charles lui remonta la couverture au cou et laissa sa main là un instant.

-Bonne nuit, mon cher Flavien.

Charles et Flavien se sourirent et leurs yeux scintillèrent lorsque leurs regards se croisèrent.

-Bonne nuit Capitaine...et...merci.

Les yeux du jeune homme se fermèrent doucement.

-Mais de rien...Dors bien, mon fils.



À suivre…
*voir Histoire de pêche

Chapitre 20

Plusieurs heures passèrent et Flavien dormait toujours. Le Capitaine n’avait quitté que pour se restaurer, puis il était revenu auprès du malade. Les autres membres de l’équipage étaient venus chacun leur tour, restant quelques moments, puis retournant à leurs occupations habituelles. Tout semblait bien aller. Pétrolia avait spécifié que tout semblait normal, mais qu’au moindre symptôme suspect, il fallait la contacter juste pour être sûr que tout allait toujours bien.

Charles remplissait son journal de bord. N’étant pas dans la salle de commandement, il s’assurait que tout était bien fait sur le vaisseau avec le rapport que chacun lui apportait. De temps en temps, il jetait un petit coup d’œil furtif à la forme endormie devant lui. Il était content que tout aille mieux, et de finalement avoir dit à Flavien à quel point il comptait pour lui. Il avait vu le visage de son officier en second s’illuminer avec cette nouvelle. Il était seulement dommage qu’il ne l’ait pas su avant.

Charles vit soudainement les yeux du jeune homme s’ouvrir avec difficulté, encore proie au sommeil. Sa tête se secoua et ses yeux cherchèrent ceux du Capitaine.

-Capitaine?

-Oui Flavien, répondit Charles avec un sourire, Comment vous êtes-vous reposé?

Flavien ne lui rendit pas son sourire, mais fit plutôt une grimace.

-Capitaine, j’pense que j’va être malade…

Charles prit immédiatement une bassine et souleva la tête de l’officier radar. Flavien avait la tête qui tournait et qui lui martelait le crâne. La nausée le prenait à la gorge. Il attendit quelques instants qui semblèrent une éternité, puis sont estomac se calma. Il fit signe au Capitaine qu’il allait un peu mieux, mais la nausée n’avait pas disparu.

-Ça va mieux Flavien?

Un signe de tête positif le rassura un peu.

Charles déposa la bassine pas trop loin et se radossa contre sa chaise. Probablement un des effets de l’anesthésie, se dit-il. Il prit tout de même la peine d’appeler Pétrolia avec le communicateur de sa montre. Elle arriverait bientôt. En attendant, il regardait le jeune officier qui paraissait encore nauséeux et agité.

Pétrolia arriva quelques instants plus tard avec Serge sur les talons comme toujours.

-Capitaine? Dit-elle en s’approchant de Flavien, C’est quoi le problème?

-Il a dit qu’il se sentait malade, Répondit Charles pour son second qui semblait être confus et nerveux, Il a pas l’air d’aller…

Pétrolia regarda dans les yeux du jeune homme, puis prit sa pression.

-Flavien, donne-moi tes symptômes s’il te plait?

-Mal au cœur, mal au ventre, à la tête…

Tout tournait autours de lui. Il lui était difficile de se concentrer sur ce que Pétrolia disait.

-Flavien, Dit-elle en soulevant son chandail, Quand tu dis mal au ventre, c’est tu du côté gauche?

-Oui…Non…je sais pas…ça fait mal partout…

Pétrolia tâta le milieu de son abdomen : Elle savait déjà que son côté gauche lui ferait mal. Elle n’y trouva rien d’anormal. Ses mains se dirigèrent du côté droit. Flavien poussa un sifflement de douleur et elle sentit une bosse à cet endroit. Pétrolia sut alors exactement ce qu’il avait.

-On le ramène au Centre de Santé, vite.



Chapitre 21

Serge déposa Flavien sur la table d’examen du Centre de Santé aussitôt qu’il arriva. Charles et Pétrolia le suivaient de proche.

-Mais enfin Pétrolia, allez-vous me dire ce qu’il a?

-J’suis pas sûre, Répondit la jeune fille en installant Flavien correctement sous les scanner, Depuis l’opération, il a uriné?

Le Capitaine fut prit au dépourvu avec cette question.

-Bah euh non, pas pendant que j’étais avec lui en tout cas.

-Je suppose qu’avec aucun autre membre d’équipage qui vous a remplacé? Ajouta-elle en programmant le scanner.

-Non, j’pense pas…

Pétrolia fit fonctionner le scanner, prit la feuille de résultats et la lut.

-Pis? Fit Charles, anxieux.

-C’est bien ce que je croyait, fit Pétrolia, l’opération a causé une dysfonction rénal, ça arrive parfois. Donc maintenant, aucun de ses reins ne fonctionne. Ça veut dire que son sang n’est pas filtré et qu’il est en train de s’empoisonner petit à petit. Il a tous les symptômes : arrêt de la miction, nausées, reins douloureux et gros à la palpation, agitation, mal de tête, douleurs abdominales, tension artérielle élevée*…

-Ça se soigne? Demanda Charles avec inquiétude.

-Oui oui!Répondit Pétrolia joyeusement, On a juste a le mettre sous hémodialyse en attendant qu’on synthétise le médicament au laboratoire, pis y va être correct!

Le visage du Capitaine sembla se vider de tout son sang.

-Quoi? Demanda Pétrolia, Qu’est-ce qu’il y a?

-On a pas de machine pour l’hémodialyse à bord! Dit-il d’une voix à peine audible.

-Vous…Vous êtes pas sérieux hein?

Le Capitaine fit signe que oui.

Pétrolia dévisagea le Capitaine un instant, puis elle se tourna vers Flavien. Voyant le jeune homme qui tressaillait faiblement sous la douleur, elle fut prise d’une nouvelle détermination.

-Serge! Dit-elle brusquement, Remets Flavien sous respiration assistée, mais ne lui donne rien à manger ni à boire. Ensuite, va synthétiser la metatrioxamine 240**. Fais vite. Moi je vais aller essayer de patenter un système de dialyse improvisé.

Charles s’avança quelques peu.

-Je peux faire quelque chose?

-Oui, Fit Pétrolia en se retournant, Restez avec lui. Il se peut très bien qu’il aille en état de choc. Si ça arrive, appelez-moi et tenez-le réveillé. Il ne faut pas qu’il s’endorme.

Avec ça, la jeune fille s’en alla dans son atelier en un coup de vent. Serge eut bientôt fini avec l’oxygène et parti lui aussi.

Flavien, étendu sur la table d’examen avec un masque respiratoire sur son visage, lança un regard éploré vers le Capitaine. Charles se rendit à ses côtés et lui prit la main.

-Ça va bien aller Flavien, Dit-il doucement, autant pour se rassurer lui-même que pour le jeune homme alité.




*Vrai vrai! C’est les symptômes d’une dysfonction rénale aïgue!
** Ça, c’est mon invention, y sont dans le futur après tout!

Chapitre 22

Pétrolia et Serge étaient partis depuis quelques temps maintenant. L’état de Flavien s’empirait de plus en plus. Il avait l’impression que sa tête allait exploser et qu’on lui déchirait les entrailles. Ses nausées augmentaient peu à peu, et le sommeil le gagnait. Le Capitaine faisait tout ce qu’il pouvait pour distraire le jeune homme et le garder éveillé.

-Vous souvenez-vous de la fois où on avait mis de la poudre à gratter dans les caleçons de Brad?

Flavien sourit à travers son masque. Que de bons souvenirs! Brad avait du se gratter pendant une semaine cette fois là!

-Le pire, Ajouta Charles, C’est qu’il avait oublié le lendemain, et il avait remis les mêmes!

Le sourire qui s’afficha sur le visage du jeune officier valait tout l’or du monde aux yeux du Capitaine. Il lui semblait qu’il y avait si longtemps qu’il n’avait pas vu cette lumière dans son regard. Pourtant, cela ne faisait même pas une semaine qu’ils étaient revenus de la planète. Tellement de choses s’étaient produites depuis. Jamais il n’aurait pu imaginer que quelques jours puissent changer quelque chose si rapidement dans une vie. Et pourtant…

Un petit serrement sur sa main le sortit de ses pensées. Le visage de Flavien était devenu très blême, quasiment blanc. Charles retira immédiatement son masque, lui redressa la tête doucement et posa la petite bassine sous son menton. Presque aussitôt, Flavien eut un haut-le-cœur et vomi, pas beaucoup, mais suffisamment pour lui couper le souffle. Il grimaça et tourna la tête. Charles retira la bassine et essuya le front de son opérateur radar, maintenant ruisselant de sueur.

-Ça va mieux?

Flavien fit signe que oui et se laissa faire lorsque le Capitaine lui essuya délicatement la bouche, lui remis son masque respiratoire et le réinstalla sur l’oreiller. Tout tournait autours de lui, tout était flou. Il posa une main sur sa plaie cicatrisante. L’effet de ses muscles qui s’étaient contractés avait tiré sur les points de suture, laissant la lésion endolorie. Il sentit une main se poser par dessus la sienne et devina que c’était celle du Capitaine. Flavien lui était très reconnaissant de s’occuper de lui avec tant de compassion. Comme un père envers son fils, se dit-il en souriant doucement. Il vit le visage du Capitaine penché au dessus de lui. Il lui rendait son sourire. Ils n’avaient pas besoin de mots pour se comprendre…

Après quelques minutes, le monde arrêta de tournoyer pour Flavien et Charles reprit ses anecdotes amusantes pour distraire son second officier.

***

Dans le laboratoire, Serge continuait à synthétiser de la metatrioxamine 240, mais c’était un long procédé minutieux. Il n’aurait pas fini avant encore une heure pour avoir une dose acceptable à injecter et il devrait encore continuer pour les doses suivantes. Heureusement, c’était un robot, capable de faire la même tâche pendant des heures sans arrêt et sans erreurs dues à la fatigue.

Soudain, la voix de Pétrolia se fit entendre.

-Serge? Interpella-t-elle dans son transmetteur.

Le robot approcha son micro de sa bouche.

-Oui Pétrolia.

-T’en est ou?

-Il me reste encore une heure et 3 minutes avant d’obtenir une dose suffisante de metatrioxamine 240, Répondit-il avec sa voix mécanique.

-D’accord, Répondit la jeune inventeure, Moi il me reste juste à trouver le bon filtre pis j’ai fini ma machine à hémodialyse. Rejoint-moi au Centre de Santé dès que tu as fini.

-Entendu

Serge ferma la communication et reprit son travail.



Chapitre 23

Les petites histoires cocasses n’amusaient plus Flavien. Il semblait prostré, complètement abattu. Charles savait qu’il allait de plus en plus mal. Il voyait les petits tremblements qui agitaient son second officier. Pourtant, il essayait quand même de distraire Flavien, ne serait-ce pour l’empêcher de dormir.

Soudain, Charles entendit les portes s’ouvrir. Valence entra.

-J’suis allée dans ta chambre Charles, mais y avait personne fait que…

Elle s’interrompit en voyant le teint livide de l’officier en second. Il semblait nerveux, mais ses yeux reflétaient une grande fatigue.

-Qu’est-ce qu’il a? demanda-t-elle, soucieuse, en se rapprochant des deux hommes.

Lorsqu’elle était partie la dernière fois, elle avait vu Flavien qui se remettait bien de son opération et qui dormait paisiblement. Elle avait vu dans le regard lumineux de Charles que tout allait bien, et que finalement les choses s’arrangeaient. Maintenant, ses yeux reflétaient le doute et l’anxiété. Le regard du jeune officier était semblable, mais voilé par la maladie. Tout deux semblaient épuisés.

Charles eut un soupire las.

-Il y a eu des complications avec la chirurgie, ses reins ne fonctionnent plus. Pétrolia est en train de patenter un système de dialyse et Serge synthétise un remède…Espérons que ça va marcher…

Charles avait beau faire plus confiance à Pétrolia en médecine depuis qu’elle avait beaucoup étudié le domaine, il restait que ses inventions tournaient plus souvent au désastre qu’en réussite.

Valence vit son air atterré. Elle avança et lui caressa tendrement la joue, puis elle s’assit sur le lit auprès du souffrant et posa sa main sur sa poitrine.

-Oh, mon pauvre Flavien…

Flavien tenta tant bien que mal de lui sourire pour la rassurer sur son état, mais il n’était pas sur que ça ait réussit. Valence remonta sa couverture et s’assura qu’il n’y avait aucun courant d’air qui puisse passer. Flavien se laissa faire. Il y avait longtemps qu’il avait abandonné sa fierté. En proie à des malaises qui lui rongeaient ses forces petit à petit, il n’avait pas eu le choix de toutes façons.

Maintenant, c’était la soif qui le tenaillait. Sa gorge était sèche et sa bouche pâteuse.

-J’ai…soif, Gémit-il d’une voix rauque.

Valence se leva pour aller chercher un verre d’eau mais Charles l’arrêta d’un signe de la main et secoua la tête.

-On ne doit pas...

Valence se rassit près du malade et lui caressa les cheveux.

-On peut pas te donner d’eau, dit-elle tristement, Tu comprends?

Flavien hocha la tête presque imperceptiblement. Bouger lui faisait tourner la tête. Il était content qu’il n’ait pas à bouger plus que ça. Il avait l’impression que quelqu’un lui fouillait l’abdomen avec un couteau. Il ferma les yeux un instant.

-Flavien, fit la voix du Capitaine qui regrettait de devoir le déranger, Ouvrez vos yeux. Il ne faut pas que vous dormiez.

Flavien ouvrit les yeux faiblement mais voulut protester. Il avait tellement sommeil! Il aurait voulu dormir jusqu’à ce que tout cela soit fini. Il avait l’impression qu’il aurait pu dormir une éternité, mais on lui refusait ce répit tant mérité. Il lança un regard plaintif au Capitaine. Celui-ci se leva de sa chaise et se mis à l’écart. Il porta sa montre près de sa bouche en appuyant sur une des commandes.

-Pétrolia?

-Oui Capitaine? Fit la voix grésillante sortant de l’appareil.

-Avez-vous bientôt terminé? Ça commence à être urgent.

Une pause, puis :

-J’arrive dans quelques minutes Capitaine.

-Bien. Dépêchez-vous.

Là dessus, Charles mit fin à la communication.

-Charles!?

C’était Valence. Charles se retourna vivement en entendant la voix de sa bien-aimée. Celle-ci avait prit un air très inquiet. Il n’était pas difficile d’identifier la cause de cette détresse : Flavien était devenu pâle comme un drap en l’espace de quelques secondes, sa respiration était rapide et saccadée.

L’état de choc! Se dit Charles avec effroi. Il accourut vers son second et prit immédiatement son poignet. Sous la peau froide et moite, il sentit un pouls faible et très irrégulier.

-Vite, un garrot sous les jambes, Indiqua-t-il à Valence.

Celle-ci s’exécuta immédiatement en plaçant 3 oreillers sous les jambes du jeune homme. Charles reprit sa montre et l’approcha de sa bouche.

-Pétrolia, on en a besoin immédiatement! Flavien est en état de choc!




À suivre…




Chapitre 24


Charles et Valence tentaient désespérément de rassurer Flavien mais celui-ci était dans son propre monde et ne les entendait pas. Il remuait la tête en murmurant ses bouts de phrases à peine cohérentes à travers son masque.

-mph…fait noir….ou êtes-vous…mmmph...j’vais mourir…

-Shhh, non Flavien, Répliqua Valence, Ça va aller, on va s’occuper de toi.

-M’abandonnez pas…

Charles eut le cœur brisé à cette déclaration dite d’une voix étranglée par un sanglot.

-Jamais on vous abandonnera Flavien, répondit-il résolu, Pétrolia sera là bientôt.

Comme pour lui donner raison, la porte du centre de santé s’ouvrit et Pétrolia apparut avec un chariot sur lequel était posé un assemblage de fils de tubes, et autres dispositifs médicaux. La jeune fille se précipita vers le souffrant et prit immédiatement ses signes vitaux.

Relâchant un petit soupir de soulagement, elle installa le moniteur de signes vitaux en vitesse, puis approcha sa machine. Elle nettoya l’intérieur du coude du jeune homme, inséra l’aiguille et appuya sur une des commandes de l’appareil. En un vrombissement, la machine se mis en marche, et on vit le sang se faire aspirer dans le tube. Valence et Charles avaient bien observé les manœuvres et lancèrent un regard inquisiteur à la jeune médecin. Pétrolia leur répondit en vérifiant le niveau d’oxygène :

-Si ma machine fonctionne bien, on devrait pouvoir le sortir de l’état de choc et le maintenir en vie jusqu’à ce qu’on puisse lui administrer le médicament.

Charles se retint de tout soulagement. Elle avait bien dit « si » sa machine fonctionnait bien, et rien n’était moins sûr dans son esprit. Il se contenta d’espérer pour le mieux.

Pendant plusieurs minutes, Pétrolia ne fit que vérifier les signes vitaux qui restaient toujours aussi inquiétants. Elle avait de la difficulté à rester en place. Il lui avait été très difficile de voir son amoureux aussi mal en point et être encore incertaine de sa survie, mais puisque c’était elle le médecin à bord, elle devait se concentrer sur ce qu’elle avait à faire et sauver son patient. Il n’en demeurait pas moins que voir Flavien dans cet état lui était presque insupportable. Elle souhaitait seulement que l’hémodialyse fonctionne…

Tous observaient Flavien, jetant des coups d’œil furtifs aux les signes vitaux de temps à autres. Peu à peu, le moniteur de pression sanguine monta et le rythme cardiaque se stabilisa. Pétrolia émit un soupire de soulagement.

-Je pense qu’il est hors de danger, fit-elle avec un sourire, Ses signes vitaux se stabilisent.

Charles et Valence se regardèrent, le soulagement évident dans leurs yeux. Ils contemplèrent Flavien qui semblait s’être apaisé. Sa respiration était lente et ses yeux étaient presque clos. Pétrolia s’approcha de lui et se pencha près de sa tête.

-Dors mon beau Flavien…

Peut-être l’avait-il entendu, ou bien ce ne fut que le hasard, mais Flavien s’endormi aussitôt. Tout irait bien maintenant.

***

Serge eut fini le médicament peu après et il fut administré au jeune officier. Les effets furent ceux espérés et quelques jours plus tard, Flavien se sentait presque comme si rien ne s’était passé. Il n’eut aucune séquelle, sauf peut-être le mauvais souvenir de cette expérience et une petite cicatrice au bas du ventre. Serge avait aussi fini l’analyse du radar et du parasite. Ces analyses avaient conclue que le parasite lui même était la forme de vie indigène sur la planète Patentagoce. La créature grandissait dans un hôte jusqu’à ce qu’il ait épuisé toute l’énergie de celui-ci. Une fois l’hôte mort, le parasite avait atteint sa maturité et avait conscience de son entourage. Il avait l’intelligence peu développée, mais suffisamment pour injecter ses œufs à l’aide d’un dard plutôt que de risquer des blessures avec l’aiguillon situé sur la partie inférieure de son corps. Le radar n’avait pas pu distinguer ces créatures du reste de la faune à cause des ses caractéristiques si différentes des formes de vie intelligentes connues.

Flavien avait lui-même lu les rapports d’analyse du parasite. Bien qu’alité pour quelques jours encore, il était curieux de savoir à quoi ressemblaient ces étranges bestioles. Pétrolia lui avait formellement interdit de se lever jusqu’à ce que la plaie soit bien cicatrisée et guérie. Elle passait beaucoup de temps avec lui. Le Capitaine, Valence et Bob aussi. Pour le moment, c’était le Capitaine qui lui tenait compagnie.

-En tout cas, fit Flavien en passant les rapports d’analyse au Capitaine, je suis bien content d’en être débarrassé.

-Moi aussi Flavien, répondit Charles, Je suis content de vous voir prendre du mieux.

-Capitaine…Est-ce que vous pensez qu’on pourrait aller…hum…

Voyant son air timide, Charles pensa deviner sa question.

-Vous voulez que je vous aide à aller un p’tit coin Flavien?

-Hein?? Euh non!

Flavien devint très rouge un instant, puis poursuivit.

-J’voulais plutôt vous demandez si…ben si on pourrait aller pêcher un jour… vous pis moi tous seuls j’veux dire…

Charles fut agréablement surpris par la proposition.

-Une activité père fils vous voulez dire! Fit Charles avec un clin d’œil.

-Euh, ben…oui

-On va s’arranger. La prochaine planète avec un lac, on s’organise une partie de pêche!

-Qui a parlé de pêches? S’enquit Bob en entrant dans le centre de santé.

Il était suivi de Valence, Serge et Pétrolia qui traînaient un Brad bâillonné, enroulé d’un gros ruban rouge. Le scientifique semblait terrifié.

-Surprise! Crièrent-ils à l’unisson.

Pétrolia s’approcha de Flavien avec un appareil à la main.

-Tiens, Dit-elle avec un gros sourire, Je t’ai gossé un marteau perforateur avec des ressorts à turbine comme ça t’auras pas besoin de te lever pour lancer les clous.

-Ah! S’exclama Flavien en observant l’outil, Vous être trop fins, merci!

-On a pensé que tu avais besoin d’un peu d’amusement après ton opération, rétorqua Valence.

Brad regardait autour de lui, paniqué. Bob s’installa à côté du lit pour mieux regarder le spectacle.

-Vas-y mon Flavien!

Flavien regarda Brad et se mis en joue…


FIN