Titre: Spitfire’s Chronicles : Délires d’auteures
Auteur: Roxanne Daraiche-Bédard
Rating: G
Genre : Comédie, One-Shot
Résumé : L’écriture de fics, c’est gros. Très gros. Les auteurs publient leurs créations sur cette énorme banque de données qu’est l’internet. Selon la fic et le tournant de l’histoire, un même personnage peu tantôt vouloir rentrer chez les prêtres, tantôt être un mari violent, tantôt être un homme traumatisé par un accident… Mais il peut aussi, toujours selon la fic, avoir eu quatre enfants différents avec quatre destins différents et quatre mères tout aussi différentes et dans des circonstances pas du tout pareil.
Disclamer : Tout l’univers de Dans une galaxie près de chez vous appartient à Claude Legault et Pierre-Yves Bernard. Le personnage de Cédric Leclerc et toutes allusions à la trilogie Cédric appartiennent à Carolyne Minville. Viviane Spitfire et les allusions à la trilogie Réputation appartiennent à Alex Rousseau. Pour ce qui est des allusion à la trilogie de Trio Infernal et du personnage d’Élisha Spitfire, cela appartient à Christine Hébert. Pis Junos Spitfire, de Mourir, c’est pas bon pour la santé, j’ai pas vraiment besoin de disclamer!
Sur le Romano-Fafard, tout était calme. Enfin, aussi calme que le vaisseau pouvait l’être en plein après-midi avant l’exploration d’une planète.
-Bob, fit le capitaine, sommes-nous en orbite autour d’Homo Erectus?*
-Oui capitaine.
-Bien. Brad, êtes-vous prêt à être téléphaxé?
-Non! J’veux pas aller tout seul explorer une planète inconnue! Vous avez pas le droit de m’y envoyer contre mon gré! M’a le dire à ma mère!
-Bien, vous êtes prêt. Flavien?
Le second officier hocha la tête. Brad, de peur de manger un poing en pleine tronche, s’allongea sur le téléphax tout en continuant à se plaindre.
-Pourquoi vous envoyez pas Serge-3 à la place, hein?
-Il est en recharge, fit Pétrolia.
-Ben… Déploguez-le! Il passe son temps en recharge! Un moment donné, il va sauter à cause qu’il va avoir trop de jus, pis... Wouah!!!
Flavien venait d’enclencher le téléphax, ce qui eut pour effet de changer les plaintes du scientifique en un cri de surprise.
Brad se senti tournoyer avant de finalement arriver sur la planète Homo Erectus. Il se releva et dépoussiéra son scaphandre tout en regardant autour de lui pour être certain qu’il n’y avait pas de dangers à l’horizon. Rien. En tout cas, rien qu’il pouvait voir ou sentir. À la pensée que quelque chose d’indétectable pour l’homme l’épiait peut-être, il se mit à trembler. Puis il se ressaisît. Il n’y avait rien ici, voyons! Il devait arrêter de croire son imagination qui était trop fertile à son goût.
Le scientifique sorti de la poche de son scaphandre une liste de tous les échantillons qu’il devait recueillir. Première chose : de l’eau. Ah! Ça, c’était facile à trouver! Il se rappelait justement du rapport de sonde de la planète qui disait qu’il y avait un cour d’eau à l’ouest. Il sourit, rassuré, avant de se rappeler un détail : C’était ou, l’ouest, exactement? C’était le comble du malheur d’avoir à se diriger seul pour un homme qui avait besoin d’une boussole pour sortir du lit!
Brad regarda devant et derrière lui. Puis, à gauche et à droite. Pointant une direction à chaque fois qu’il changeait de syllabe, il se mit à murmurer cette chansonnette de son enfance.
-Ma p’tite vache à mal aux pattes. Tirons-là par la queue. Elle ira bien mieux dans un jour ou deux. Bleu, blanc, rouge.
Son doigt s’immobilisa à sa droite. Bien. Il avait une chance sur quatre que ce soit bien l’ouest. Il poussa un profond soupir.
Après avoir fait son signe de croix, il s’avança vers l’inconnu dans cette direction qui s’avérait, coup de chance, être réellement l’ouest. Il marcha un petit bout avant de voir devant lui, par miracle, une petite rivière. S’extasiant d’avoir prit la bonne direction, il courut pour se rendre jusqu’à elle. Tu parle d’un coup de chance!
Il s’agenouilla sur la berge et sorti un flacon du sac qu’il portait en permanence à sa taille. Il le plongea dans l’eau cristalline et le retira une fois plein avant de le boucher avec un morceau de liège.
Brad s’en alla pour se relever mais il se ravisa. L’eau était bleue et calme. Elle semblait pure et dépeuplée d’animaux dangereux. De plus, elle n’avait pas l’air trop profonde. Cela faisait des siècles qu’il ne s’était pas baigné. Mais était-il prudent de s’y plonger sans faire d’analyses au préalable? Non. Mais il avait tellement envie de s’y enfoncer! Il avait envie de sentir le liquide caresser sa peau comme lorsqu’il était petit. Mais c’était dangereux sans preuve qu’aucun virus pathogènes pour l’homme ne s’y trouvait. Et il n’avait pas de maillot sur lui. Et s’il revenait avec les vêtements trempés, il risquait d’avoir des ennuis. Mmm… « Ah! Pis d’la schnoute! », se dit-il. Au diable le danger! Il pouvait bien prendre un peu de temps pour se détendre, pour une fois! Il enleva son scaphandre et la totalité de ses vêtements pour éviter de les tremper. Après tout, il était seul sur cette planète et il ne craignait pas vraiment que des animaux sauvages le voient nu.
Brad se laissa glisser dans l’eau et savoura sa tiédeur contre son corps. Il s’assit dans le fond composé essentiellement de sable, laissant uniquement sa tête à la surface. Il ferma les yeux et se détendit complètement. Il se rappela alors des souvenirs de sa jeunesse. Sa mère avec qui il s’amusait à faire le plus d’éclaboussures possibles alors qu’ils étaient dans leur piscine. Son père qui s’approchait pour savoir ce qu’ils fabriquaient. Son père qui était totalement trempé. Sa mère qui riait. Son père qui pétait sa fuse. Son père qui se mettait à crier, à tempêter. Sa mère qui lui disait de se calmer, le sourire ayant disparut de ses lèvres. Son père qui ne digérait pas de se faire dire quoi faire et qui… Le scientifique ouvrit soudainement les yeux. Il n’avait pas vraiment l’intention de se rappeler ces souvenirs aussi douloureux psychologiquement que physiquement. Il voulait se détendre.
Brad remarqua alors que sa respiration s’était accélérée et saccadée. Il tenta de la calmer en prenant de grande inspirations. Il regarda le paysage magnifiquement sauvage et vierge de toute trace d’exploitation pour se sentir mieux plus vite. Il vit alors une pancarte qui se dressait fièrement devant lui et qui n’était pas la plus tôt. Elle ne devrait pas y être en ce moment non plus d’ailleurs. Le scientifique fronça les sourcils et la lue. Elle portait sur elle un message étrange :
Ô toi étranger,
Qui vient en ces contrées
Que dirais-tu de rencontrer
Ceux que tu as procréés
Selon différentes idées?
Ô toi scélérat
Qui dans cette eau se baigna
Bientôt tu rencontrera
Ceux que l’imagination créa
Et qui ont lien avec toi
Brad se mit à rire en voyant cela. Qu’avait-il à craindre de « ceux qu’il avait procréés » s’il n’avait pas d’enfants? Cependant, cette pancarte n’était sûrement pas arrivée toute seule. Inquiet à cette pensée, il sortit de l’eau et, comme par magie, le message disparu. Il fronça les sourcils de nouveau. Ce n’était sûrement qu’une vision provoquée par la rivière. Les éléments extraterrestres avaient parfois de biens étranges effets sur l’esprit de l’homme.
Brad, toujours à poil, s’étendit sur la berge pour se laisser sécher. Il était bien moins à l’aise dans sa nudité hors de l’abri visuelle que lui offrait l’eau même s’il savait que personne ne viendrait pour voir son corps dévêtu. Il espérait que le soleil ferait bien rapidement le travail qu’il attendait de lui et ferait évaporer l’eau de sa peau.
L’épiderme étant beaucoup plus rapide à sécher que le tissu, Brad pu très vite remettre ses vêtements. Ses cheveux étaient toujours humides et ils étaient plus désordonnés que jamais, mais au moins, il était habillé de vêtements secs.
Brad se prépara à s’en aller quand il entendit la voix d’une jeune femme.
-Papa! Quessé tu fait ici?
Le scientifique regarda autour de lui. Il ne vit personne. Personne à part la fille qui avait parlé. Elle était à environ une cinquantaine de mètre de lui. Elle semblait avoir dix-sept ou dix-huit ans. Elle était grande, mince, avait les cheveux bruns et les yeux foncés. Sur son visage, on pouvait voir un air de stupéfaction mélangé de joie.
-Heu… C’est à moi que tu parle? demanda Brad à la jeune fille.
Elle s’avança et arriva à sa auteur alors qu’il se relevait.
-J’ai pas deux-cent cinquante père, popa! Hein oui que c’est à toi que je parle!
-T’es tu sûre que tu me confond pas avec quelqu’un d’autre, toi?
-Met-en que chuis sûre!
Brad fronça les sourcils, ce qui était presque devenu une habitude pour lui depuis qu’il était sur la planète.
-Youhou! fit la fille. Tu me reconnais pas? C’est moi, Élisha Spitfire, ta fille unique. Tu m’a eu avec une extraterrestre appelée Mysandre sur la planète Éros, tu te rappel?
Pour seule réponse, le scientifique leva la main et passa ses doigts sur la joue de la jeune fille. Il pouvait la toucher! Elle était réelle! Ça n’était pas un mirage!
-Es-tu saoul, papa? demanda Élisha en fronçant les sourcils à son tour.
-Je… Je sais pas, là. Oh mondoux! Je pense que je suis viré fou. Hum… Si tu veux bien m’excuser.
Il lui fit un sourire nerveux.
Brad contourna Élisha et s’éloigna d’elle en courrant alors qu’elle le dévisageait d’un air incrédule. Il se retrouva de nouveau loin du lac, complètement perdu. Il n’avait pas la moindre idée d’ou il se trouvait. Mais au moins, il était loin de sa soi-disant « fille ». Il cessa de courir et s’appuya contre un arbre pour reprendre son souffle. Génial! Maintenant, il était ou le téléphax?
Se maudissant d’avoir couru n’importe ou sans vérifier ou il allait, Brad ressortit sa liste d’échantillons à recueillir. Deuxième chose en liste : de la terre. Ça aussi, c’était facile à trouver. Trop facile, même. Il sorti une deuxième fiole. Il se pencha et prit une poignée de terre sur le sol pour la remplir avant de la boucher et de la serrer avec le flacon d’eau.
Le scientifique se releva. Il se tourna et sursauta en voyant devant lui un garçon blond dans l’âge d’Élisha. Il avait les yeux pers et très sombres, exactement comme les siens, à la différence qu’ils étaient derrière une paire de lunettes. Il dévisageait Brad avec un air mécontent.
-T’es là, toi! Ça fait des heures que je te cherche dans ce maudit tas de bois là!
-Heu… On se connais? demanda Brad.
-Bon! Après la dépression, v’la l’alzheimer! J’te dis que j’ai vraiment pogné le meilleur des pères, moi! fit le garçon d’un ton sarcastique.
Encore une fois, Brad fronça les sourcils.
-Hein?
-T’es tu viré fou coudonc? Moi Junos Spitfire-Auger. Moi fils à toi. Toi comprendre ce que moi dire?
Le scientifique écarquilla les yeux. Vraiment, il était tombé sur une planète de malades!
-T’es… t’es le frère à Élisha? supposa l’homme de sciences. Le fils à… heu… Mysandre?
-Myquoi? Éliquoi? Pantoute! Je te rappel que je suis enfant unique pis que ma mère s’appel Indiana Auger, pas My-Alexandre!
Les scientifique fronça d’avantage les sourcils. Non seulement il avait sur les bras deux jeunes prétendant être ses enfants alors qu’il ignorait jusqu’à l’existence des adolescents, mais en plus, ils prétendaient qu’il les avait eu avec deux femmes différentes qu’il ne connaissait pas. C’était impossible!
-Oh, pis d’la schnoute! Je remonte sur le vaisseau, fit Junos. Une bad luck que ça soit contagieux ton affaire, je veux pas l’attraper.
Brad, trop étonné pour dore quoi que ce soit, se contenta d’hocher la tête et l’adolescent s’éloigna les mains dans les poches après lui avoir dit au revoir. Brad resta figé un moment avant de faire quoi que ce soit. Puis, sortant de sa torpeur, il reprit sa liste d’échantillons à récolter. Il valait mieux s’en aller d’ici au plis vite. Ça serait meilleur pour sa santé mentale…
À la troisième place de sa liste se trouvait de l’air. Encore quelque chose de facile à trouver. Il extrait du sac qu’il portait à la taille un troisième tube à essaie. Il le déboucha pour le siphonner. Quand il fut certain d’avoir aspiré toute l’air à l’intérieur, il se contenta de le mettre devant lui sans le bouger. Après une dizaine de secondes, le tube étant normalement plein de l’air se trouvant sur la planète, il le reboucha et le serra dans son sac.
Brad regarda autour de lui. Personne. Ah! Ses hallucinations (car il était maintenant certain qu’Élisha et Junos en étaient) s’étaient apparemment estompées. Le scientifique fut tellement content qu’il exécuta une petite gigue du bonheur endiablée** en poussant des exclamations de joie. C’était cependant un peu trop vite pour se réjouir car une petite voix retenti aux oreilles du scientifique.
-Hum… Je peux savoir pourquoi tu fait le fou comme ça?
Brad s’immobilisa et se retourna lentement. Se trouvait devant lui une jeune fille qui devait elle aussi avoir entre seize et dix-huit ans. Elle avait les cheveux noirs et frisés, possédait des yeux gris et était grande et mince.
-Je… Je… Je me suis réjouit trop vite, fit le scientifique pour lui répondre.
-Ah! Mais heu… pourquoi tu me regarde de-même?
L’homme se rendit compte sur ces paroles qu’il dévisageait la jeune fille depuis un bout.
-Pour le fun, heu… Alexia? Jennifer? Catherine?
-T’es drôle toi! C’est Viviane mon nom! Viviane Spitfire!
Brad fut soulagé de voir dans les yeux de l’adolescente qu’elle semblait certaine qu’il plaisantait.
-Viviane! Ben oui, Viviane. Perte de mémoire passagère. Bon, écoute Valérie…
-Viviane.
-Oui, c’est ça, Viviane. Ta mère s’appellerait pas Katie ou Cynthia, par hasard?
Viviane parti d’un grand rire, encore persuadé que Brad plaisantais. Ce dernier, de son côté, s’arrangeait justement pour prendre des expressions faciales pour consolider l’idée de la jeune fille.
-Non, elle s’appel Pétrolia Parenteau-Stanislavski.
Brad rit à son tour, convaincu à tord que Viviane le menait en bateau. Il ne pouvait pas avoir eu d’enfants avec Pétrolia s’ils n’avaient jamais fait les choses nécessaires à la reproduction ensemble! Cependant, à voir l’expression nouvellement sérieuse sur le visage de Viviane, il vit que sa mère était réellement Pétrolia.
-En tout cas papa, moi, je retourne sur le vaisseau. À t’a l’heure!
-Hum… Ouais…
Viviane s’éloigna dans les bois. Le scientifique la regarda s’en aller sans rien dire. Une seule chose lui revenait en tête : Comment avait-il pu avoir un enfant avec… Pétrolia?!? C’était absolument impossible! Il le saurait s’ils avaient déjà… Et il n’était quand même pas pour faire ce genre de choses avec une patenteuse du dimanche!
Brad se secoua la tête. Hum… C’était tout mêlé dans sa tête. Il avait terminé de recueillir ses échantillons et il voulait rentrer au plus vite sur le vaisseau. Oui, mais ou était le téléphax maintenant? À gauche? À droite? Devant ou derrière? Derrière, oui! La rivière était derrière lui. Logiquement, si le cours d’eau était à l’ouest du téléphax, ce dernier serait à l’est de lui. Oui! Le scientifique revint sur ses pas pour se diriger vers la rivière. Ce ne serait pas long. Il serait bientôt à bord du vaisseau et toute cette histoire ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Et il pourrait aussi demander à Pétrolia si, à un moment ou a un autre, il s’était retrouvé drogué et qu’ils avaient fait des choses pas catholiques sans qu’il ne s’en souvienne. Ce qui l’étonnerait énormément… Mais se renseigner n’était pas dangereux, non?